Le Gabon enregistre encore des difficultés à figurer parmi les pays innovants du monde et même d’Afrique. Comme tous les ans, l’Université Cornell, l’INSEAD et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) publient leur indice mondial de l’innovation. EN 2013, le Gabon atteint difficilement le 111e rang sur 142 pays.
A l’heure de la troisième édition du Prix attribué par le Centre national de recherches scientifique et technologique (Cenarest) à la meilleure innovation crée par un chercheur Gabonais, le pays n’en figure pas moins aux derniers rangs du monde en matière d’invention ou de créativité.
Rendu public au début de la semaine écoulée, l’indice mondial de l’innovation comptant pour l’année 2013 se propose de classer 142 pays du monde sur la base de 84 indicateurs portant aussi bien sur la qualité des principales universités et grandes Ecoles, les possibilités de microfinancement des projets des petits entrepreneurs locaux que sur les affaires de capital-risque.
Si l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et l’Université de Cornell classent la France à la 20è place parmi les pays qui enregistrent le plus grand nombre d’innovations dans le monde, le rang occupé par d’autre pays comme la Suisse ne surprend pas. En effet, le rapport laisse apparaître que la Suisse (1er), la Suède, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, les Etats-Unis, la Finlande, Hong Kong, Singapour, le Danemark, et l’Irlande viennent parmi les 10 premiers pays de ce classement mondial. Pour la zone Afrique, le constat demeure malheureusement le même : les pays africains prennent très peu de risques et la plupart n’ont pas de véritable politique d’aide aux petits entrepreneurs locaux, d’où le sentiment de non prise en compte des PME et PMI, comme c’est le cas au Gabon.
Par ailleurs, si l’étude montre que le Sénégal se débarrasse peu à peu de sa mauvaise image en termes de prise de risque, l’Île Maurice (53è mondial) quant à elle, est perçue comme le seul pays de la région à avoir une note dans la moitié supérieure de trois des indices pris en compte, notamment les institutions (77,1) la sophistication des marchés (57,1) et la production créative (47,1). Ainsi, pour la zone Afrique sub-saharienne, le trio se compose de l’île Maurice, de l’Afrique du Sud (58è) et de l’Ouganda (89è) qui est l’un des seuls pays de la région Afrique subsaharien a bénéficier d’une meilleure place que beaucoup d’autres malgré ses revenus classés parmi les plus faibles du monde.
D’un autre côté, le Gabon (111è) selon le rapport, pèche sur de nombreux points tels que l’insuffisance d’investissements directs nets provenant de l’étranger. Avec un score 28,04, la protection et l’assurance de rentabilité pour les investisseurs sur le plan local s’avère basse. Le pays, bien qu’occupant la 12è place dans la région, a bien du mal à convaincre avec un PIB classé 54è. Aussi, l’étude note que le Gabon, sur 142, est le 104è pays mondial à vulgariser ses innovations à l’extérieur quand son nombre d’actifs est pourtant parmi les plus grands de la région.
La qualité des services du gouvernement et la performance environnementale sont autant d’indicateurs qui contribueront à faire rentrer le Gabon dans la liste des 20 pays les plus innovants. Pour Francis Gurry, directeur général de l’OMPI, la courbe peut être rattrapée. Pour ce faire, «les décideurs nationaux qui cherchent à soutenir l’innovation, réaliser le potentiel d’innovation à disposition dans leur propre pays est souvent plus prometteur que de tenter de s’inspirer de modèles d’innovation ayant fait leurs preuves ailleurs», a-t-il exhorté.
