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Dr Patrick Obiang : Booster la Croix-Rouge et repositionner le Gabon

Dr-Guy-Patrick-Obiang-Ndong-2A l’issue de l’Assemblée générale de la Croix-Rouge gabonaise, organisée du 8 au 10 juillet 2013 à Libreville, le Dr Guy Patrick Obiang Ndong, administrateur provisoire, élu à la présidence de cet organisme humanitaire au niveau national, s’est prêté aux questions des la presse. Il revient sur le processus électoral et décline ses ambitions pour le mandat qui vient de lui échoir.

Gabonreview : -Vous venez d’être porté à la présidence de la Croix-Rouge gabonaise. Sur quelles missions allez-vous vous appesantir en priorité ?

Guy Patrick Obiang Ndong : La Croix-Rouge gabonaise est une organisation humanitaire et la première mission est d’alléger et d’atténuer les souffrances humaines. Pour cela, en étant président de la Croix-Rouge gabonaise, ma mission est de créer un élan de solidarité nationale à travers notre réseau de volontaires. Ça veut dire qu’il faudra que nous puissions développer des stratégies novatrices adaptées aux besoins de la population afin que nous puissions leur venir en aide dans le domaine de la santé, de l’assistance des personnes sinistrées, de la préparation de la gestion des catastrophes, mais également dans tout ce qui est appui pour l’hygiène et l’assainissement. Nos zones d’interventions seront les quartiers sous intégrés, nous irons auprès des personnes vulnérables pour les éduquer et travailler avec eux, faire en sorte qu’elles mêmes contribuent au développement de leur quartier et puissent se prémunir d’un certain nombre de déterminants de vulnérabilité qui les exposent aujourd’hui soit à des maladies, soit à des catastrophes naturelles.

Bientôt la rentrée des classes et on sait que chez nous il y a souvent des inondations. Existe-t-il des formations destinées au renfoncement des capacités des secouristes pour que, le moment venu, ils soient efficaces sur le terrain ?

Je voudrais d’abord dire que la Croix-Rouge ce n’est pas le gouvernement. La Croix-Rouge est un auxiliaire des pouvoirs publics et pour cela, elle contribue par rapport aux ressources dont elle dispose à mettre en place un certain nombre d’actions. Par rapport à la saison de pluie, c’est une saison de pluie qui, par rapport aux problèmes d’urbanisation dans nos quartiers, dans les zones sous-intégrés, induit des actions à faire, des actions à entreprendre et grâce à notre réseau de volontaires. Nous formons ces volontaires et durant les grandes vacances, nous allons voir comment nous pouvons organiser un certain nombre d’activités avec la participation, bien sûr, des populations et désobstruer un certain nombre de petites rivières et quelques canaux qui sont souvent à l’origine des inondations dans les quartiers. C’est notre contribution, c’est ce qu’on peut faire. Nous osons croire que le gouvernement a certainement un plan de développement, un plan d’amélioration de l’organisation de notre pays.

Vous coulez une belle carrière dans l’administration gabonaise, pourquoi vous avez accepté de venir dans ce «foutoir» ?

Je crois que dans la vie il faut avoir des ambitions. Lorsqu’on est jeune, on est animé d’un esprit de rénovation. Je suis quelqu’un qui aime les défis, je crois que c’est un défi pour moi de rebooster la Croix-Rouge gabonaise et de faire en sorte que notre pays ne soit pas toujours en dernière position, mais qu’on puisse valoriser le pays aussi bien au niveau national qu’international. Donc, à titre personnel, c’est un défi, mais également un défi de la jeunesse gabonaise qui s’inscrit totalement dans ce mouvement humanitaire.

Vous avez passé beaucoup de mois ici en tant qu’administrateur provisoire. Avez-vous identifié les véritables problèmes qui minaient la Croix-Rouge gabonaise ?

La première chose est qu’il y avait un véritable problème d’interprétation des statuts de la Croix-Rouge. Les choses sont très claires par rapport aux lignes directrices du mouvement international, il y a l’organe de gouvernance et l’organe exécutif. Or ce qui se passait, c’est que le président de la Croix-Rouge était le super président qui contrôle tout, qui dirige tout et qui fait ce qu’il voulait. C’est ce qui a été à l’origine des mésententes, des désaccords entre ceux qui connaissaient les statuts de la Croix-Rouge et ceux qui ne les connaissaient pas. C’est ça qui a été l’origine de toutes ces bagarres que vous avez eu à constater. Il faut également dire qu’il y a eu à un moment un problème de casting. Vous savez, l’élection à la Croix-Rouge gabonaise est assez particulière. Un certain volontaire lambda peut devenir président de la Croix-Rouge sans avoir les capacités managériales, sans avoir fait ses preuves quelque part. Imaginez donc qu’un volontaire lambda devienne président de la Croix-Rouge sans background, c’est une catastrophe pour notre organisation humanitaire et ça a été le cas parfois pour la Croix-Rouge gabonaise. Donc, le nouveau dynamisme c’est de mettre des gens qui ont cette capacité de pouvoir bien faire les choses.

Apparemment ce n’est pas fini parce qu’il y a déjà des contestations de votre élection. Il y en qui pensent que votre élection s’est déroulée en violation des statuts de la Croix-Rouge. Certains relèvent que vous n’aviez plus le droit de vous présentez en tant qu’administrateur provisoire ayant préparé cette assemblée générale et surtout du fait que le code électoral a été signé de votre nom, ce qui sous entend que vous êtes juge et partie.

Je crois que dans le monde, pour répondre à cette question, aucun président de la République ne devrait se présenter à une élection et aucun ministre de l’Intérieur ne devrait se présenter à une élection. Je pense qu’il ne faut pas être mauvais perdant, nous sommes dans un contexte démocratique avec la transparence. Les textes sont clairs. Les textes n’ont pas été biaisés, nous avons préparé ces élections avec l’appui des instances des mouvements internationaux et ils devaient être les premiers à nous dire que ce que vous êtes entrain de faire n’est pas correct. Je venais de vous faire part d’une anecdote : le représentant régional de la fédération internationale, pendant qu’on s’apprêtait à faire l’élection, a dit : «je ne vous parle plus, je n’ai plus le droit de vous parler car nous sommes en période d’électorale on ne communique plus ensemble». C’est pour dire qu’il ne faut pas être mauvais perdant, il faut être fair-play. De ce processus électoral, c’est la Croix-Rouge qui est vainqueur ce n’est pas Dr Obiang, ce n’est pas le perdant, mais c’est un ensemble, c’est une organisation aujourd’hui qui est vainqueur de cette élection.

Avec votre arrivée à la tête de la Croix-Rouge gabonaise qu’est-ce qui va exactement changer ?

Nous avons initié un certain nombre de chantiers qui ne sont pas totalement finalisés, nous allons poursuivre cette redynamisation de la Croix-Rouge en faisant tout ce qui est développement organisationnel, en mettant en place des projets dans le domaine de la santé et en faisant de tel sorte que les communicateurs deviennent nos amis, pour relayer la bonne information de la Croix-Rouge Gabonaise au sein de la population.

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