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L’assemblée générale des «damnés de l’uranium»

uranium-damnes-2Une Assemblée générale de l’Observatoire de la santé de Mounana (OSM) a été tenue ce mercredi 24 juillet 2013 à Libreville. Il était question de réviser les statuts et le règlement intérieur, le bureau ne parvenant plus à assumer toutes ses missions, mais aussi d’étudier les pistes en vue de la prise en charge aux anciens travailleurs de la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (Comuf).

Lancé le 19 octobre 2010 par le groupe nucléaire français Areva, l’État gabonais et d’anciens travailleurs des mines d’uranium du Gabon, l’Observatoire de la santé de Mounana (OSM) a suscité la suspicion des habitants de cette petite ville minière du Sud-est Gabon. Un an après les premiers prélèvements sanguins et radios pulmonaires, aucun patient n’avait reçu les résultats de ses examens médicaux. Nombreux soupçonnaient donc le médecin chargé des entretiens d’avoir reçu des consignes spécieuses d’Areva, surtout que le Dr Angélique Kombila qui avait commencé ce travail a été renvoyée sans raisons officielles. Certains notables de la localité en sont venus à se demander à quoi servaient ces visites médicales et auraient voulu qu’elles soient d’ailleurs étendues aux populations ayant une longévité certaine dans la ville. Mais, des membres du Cercle des anciens travailleurs miniers de Mounana (Catram) s’y étaient opposés, contents de leurs sièges au sein du conseil d’administration de l’OSM.

Une Assemblée générale de cette organisation, suivie d’un Conseil d’administration, a été organisée à Libreville, ce 24 juillet, et avait pour objectif l’adoption de nouveaux statuts et d’un nouveau règlement intérieur. «Pourquoi de nouveaux statuts? Il faut savoir que lorsqu’il y a de nouveaux statuts, nous sommes obligés de passer par l’Assemblée générale pour son adoption», a déclaré le Pr David Benoni, le président du Conseil d’administration de l’OSM, avant d’expliquer que ces changements interviennent «parce que l’Observatoire de santé a vu la mise en place d’un Secrétariat exécutif qui récupère certaines des attributions qui étaient dévolues au bureau, portant fonctionnement de l’Observatoire».

Revenant sur la situation des anciens travailleurs de la Comuf et des populations de Mounana, le Pr David Benoni relève que le suivi médical concerne d’abord les anciens travailleurs. «Lorsqu’on aura épuisé les anciens travailleurs, parce que nous sommes à peu près à 720 ou 730 consultations, on verra ce qu’on proposera pour les populations de Mounana. Parce qu’on se rend bien compte que toute la ville de Mounana ne peut pas passer en consultation du jour au lendemain», a-t- il soutenu.

Les habitants de Mounana qui pourraient souffrir des effets de la pollution mais aussi de l’exposition aux radiations dues à l’extraction de ce minerai se chiffrerait selon David Benoni entre 1700 et 1800. «On procède par étapes. Nous sommes en contact avec deux organisations syndicales qui gèrent les anciens travailleurs. Nous travaillons de concert avec elles et ce sont elles qui relaient notre message auprès des populations et de leurs anciens collègues», a-t-il précisé.

Prenant part aux travaux de cette Assemblée générale et au Conseil d’administration de l’OSM, Alain Acker, Directeur médical d’Areva, a indiqué que tout est mis en œuvre «pour installer un suivi sanitaire des anciens travailleurs de la Comuf […] Nous sommes là pour travailler avec nos partenaires qui sont l’Etat gabonais et les représentants des travailleurs, nous sommes là pour travailler avec eux pour améliorer ce dispositif qui est unique et dont nous sommes fiers d’avoir mis, pour la première fois au monde, pour le suivi des anciens travailleurs».

Parallèlement, se prononçant sur le cas des populations de Mounana en général, il a indiqué que des études sont en cours pour déterminer quelle voie suivre. «Du côté des populations, nous regardons de façon progressive ce que nous pouvons mettre en place. Nous avons d’ailleurs inscrit dans nos statuts révisés l’étude des méthodes permettant d’analyser l’état sanitaire des populations vivant à Mounana. Nous devons d’abord savoir ce qui existe et ensuite mettre en place une méthode d’étude qui sera validé par notre Conseil scientifique», a-t-il confié.

Sur le site www.areva.com/FR/ l’on indique que «les premiers examens médicaux d’anciens travailleurs de Comuf ont démarré. Ils sont éventuellement complétés d’examens complémentaires (analyse sanguine, radiographie des poumons…). Si des cas de maladies imputables à l’activité professionnelle étaient mis en évidence, les soins correspondants seraient pris en charge par Areva à l’identique de la couverture médicale française».

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