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Accrombessi, l’homme le plus fort du Gabon ?

Maixent-AccrombessiDepuis sa nomination au poste de directeur de Cabinet du Président de la République, l’homme alimente la chronique. Décrié, craint, mais peu respecté et apprécié, le tout puissant «dircab», Maixent Accrombessi, ne laisse personne indifférent. La célèbre Lettre du Continent est revenue, le 31 juillet 2013, sur celui qui est perçu comme le «gourou» du Palais de marbre.

Maixent Accrombessi, que nombreux percoivent comme une sorte d’«ayatollah» de l’émergence à la gabonaise, est accusé d’isoler son patron des vraies réalités du Gabon. De ce fait notamment, le directeur de cabinet d’Ali Bongo suscite, au sein de l’intelligentsia gabonaise, plus d’animosité qu’aucun autre occupant de ce poste depuis l’indépendance du Gabon. Il y aurait de quoi, à en croire La Lettre du Continent qui relève que puissant «dircab» bénéficierait d’ «un périmètre d’intervention exorbitant, très éloigné de sa fonction, une délégation de pouvoir et un droit de regard sur tous les domaines stratégiques (pétrole, sécurité, business, renseignement, médias…)». Ce qui en fait, sinon un Premier ministre bis, du moins un hyper directeur de Cabinet, en somme. La Lettre du Continent soutient qu’il est le «rare directeur de cabinet [au monde] à posséder autant de prérogatives».

Dans le même ordre d’idée mais en plus accusateur, on se souvient de ce qu’écrivant au président du Bénin, pays d’origine du «dircab», les membres de la coalition «Ça suffit comme ça» notaient, en août 2012, que «Les Gabonais ne supportent plus l’omniprésence de M. Maixent Accrombessi dans la gestion des affaires politiques, économiques et sécuritaires du pays. Les Gabonais accusent, à tort ou à raison, M. Accrombessi d’être responsable ou instigateur des faits suivants : Révocation de plusieurs hauts cadres gabonais à des postes de responsabilités dans l’armée et à la présidence de la République ; Utilisation quasi-systématique de la violence pour réprimer tout mouvement de revendication politique, économique ou social ; Musellement de la presse libre ; Organisation des procès politique contre les journalistes et les membres de la Société Civile ; Enrichissement illicite ; Détournements massifs des deniers publics ; Promotion des béninois ou des personnes apparentées au Bénin à des postes de responsabilité au détriment des Gabonais ; Arrogance comme mode de gestion des conflits.»

A en croire la Lettre du Continent qui rejoint dans une certaine mesure les journaux satiriques et ceux dits d’investigation gabonais, Maixent Accrombessi est «l’homme le plus puissant -et haï- du Gabon». Ainsi, «le messie» s’occupe de tout à la fois ; ce qui a contribué, note la Lettre, à déporter la crainte et le désaveu qu’on lui voue sur son «patron» : le Président de la République. A tel point qu’Ali Bongo se verrait reprocher, par les dignitaires du Haut-Ogooué d’être sous mauvaise influence. «Il a créé, bien malgré lui, une véritable coalition nationale contre sa personne et, à travers lui, le chef de l’Etat», un sentiment qui embrasserait «aussi bien la mouvance présidentielle que les institutions de l’Etat, le Parti démocratique gabonais (PDG) ou les rangs de l’opposition», sous-tend le média confidentiel qui indique même que «Chez les Bongo, la sœur du chef de l’Etat, Pascaline Bongo, tiendrait rigueur au « dircab » des dissensions avec son frère. Idem pour Sylvia Bongo Ondimba. Incapable d’imposer sa marque à la présidence, la première dame se montre de moins en moins dans les murs du palais. Les membres de la baronnie d’Omar Bongo sont vent debout pour critiquer celui qu’ils nomment “le Popo » (terme pour qualifier sa nationalité béninoise), le considérant comme un “diviseur”».

Tout aussi grave : le «dircab» n’aurait pas les faveurs ni l’assentiment du Premier ministre qui considérerait l’homme comme une menace pour son poste. «Raymond Ndong Sima ne porte pas non plus Maixent Accrombessi haut dans son cœur. Et pour cause : ce dernier fait tout depuis plusieurs mois pour le pousser à la démission», affirme La Lettre d’information confidentielle qui ajoute par ailleurs qu’ «après avoir éloigné un à un tous les proches de Bongo-père du cercle présidentiel – du trader pétrolier Samuel Dossou-Aworet à Marcel Abéké, ex-patron local d’Eramet, en passant par les frères Tomi -, le directeur de cabinet reste la cible privilégiée de nombreux patrons locaux dont les affaires furent florissantes sous le régime du président décédé en 2009». Toutes choses qui font de Maixent Accrombessi, l’homme le plus fort du Gabon. Jusqu’à quand ? Puisque les extrapolations font état d’opérations de lobbying quasi permanentes visant à le débusquer de son poste actuel. De même, on indique qu’il est pressenti à d’autres postes de responsabilité dans les années voire les mois à venir. Et si, contre vents et marées, Ali Bongo s’en satisfait ?

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