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BMA : pourquoi Ali Bongo change-t-il d’avocat ?

Biens-mal-acquisSix ans après l’ouverture du dossier, la question dite des «biens mal acquis», serait en passe de connaître une nouvelle tournure dès la rentrée judicaire prochaine en France. Un revirement de situation qui aurait contraint Ali Bongo, une des personnalités visées par cette affaire à changer d’avocat dans le but de sortir au mieux sa fratrie de cette passe à l’issue incertaine.

La famille Bongo serait en passe de changer son avocat dans le but de préparer au mieux sa défense dans l’épineux dossier des biens mal acquis (BMA) dans lequel plusieurs de ses membres sont cités. L’information, recueillie dans la correspondance de Dominique Calace de Ferluc, président général de l’Institut social de France et de l’Union européenne, adressée à Me Tony Gylbert Moubilou que l’hebdomadaire gabonais «Le Temps» a publié in extenso, le mercredi 7 août 2013, fait état d’une nouvelle stratégie adoptée par la famille d’Ali Bongo.

En effet, pour Dominique Calace, «Il n’est pas osé d’affirmer que jusqu’à ce jour les avocats de la République du Gabon se sont crus au dessus de la mêlée. Pour mémoire, S.E. Ali Bongo Ondimba a choisi il y a quelques temps de nouveaux avocats pour défendre la famille Bongo dans l’affaire dit des ‘’biens mal acquis‘’, sur les bons offices de Robert Bourgi, Me Pierre Haïk (spécialiste de la France-Afrique) et Me Eric Dupond-Moretti (surnommé Acquitattor, spécialiste en Droit criminel qui a récemment obtenu son centième acquittement dans l’affaire de l’assassinat de Brahim Deby, le fils du Président tchadien retrouvé mort à Courbevoie en juillet 2007), ont été nommés en remplacement de Me Patrick Maisonneuve.»

Peut-on dire que le célèbre avocat a failli à sa mission ? Peut-être, est-on tenté de répondre au regard de la suite que prennent les évènements. Me Patrick Maisonneuve, comme tout avocat, pour justifier son succès, aurait dû parvenir à faire classer l’affaire pour qu’elle ne surgisse pas à nouveau ainsi que la correspondance du président général de l’Institut social de France et de l’Union européenne ne le laisse présager. Qu’à cela ne tienne, Me Pierre Haïk et Me Eric Dupond-Moretti apparaissent donc comme la nouvelle porte de sortie pour la famille Bongo dont plusieurs membres sont inquiétés.

En effet, pour ces nouveaux avocats de la défense, la tâche n’est pas des plus aisées. Il s’agira, si la réouverture du dossier est confirmée, dans un premier temps de «donner aux juges des informations précises pour leur permettre d’apprécier le train de vie des personnes visées par la plainte, en justifiant leurs revenus ou en faisant état de leur fortune personnelle qui leur a permis de faire tous les achats en question […] en France.» Et dans un deuxième temps de lever la supputation que les véhicules achetés par la défunte Edith Lucie Bongo et Pascaline Bongo avaient été payés avec des chèques du Trésor public gabonais.

A cet effet, Dominique Calace de Ferluc relève que le financement de quelques véhicules, plus ou moins onéreux les uns et les autres, par certains membres de la famille Bongo, apparaissait pour le moins atypique à cause du flou enveloppant certaines acquisitions. Ainsi, comme l’indique un procès verbal N° 132/2007/A14 daté du 20 juillet 2007, «Pascaline Bongo, fille présumée du Président du Gabon, acquerrait en 2006 un véhicule Mercedes payé par trois chèques tirés respectivement des comptes bancaires de Mme Joannie artiga, de Maître François Meyer et de la Paierie du Gabon en France.» Pour un seul véhicule, de marque allemande soit-il, l’affaire avait une curieuse odeur, bien que cette acquisition n’était pas la seule : les nouveaux avocats de la famille devront contrer l’ensemble des informations recueillies en 2007 par l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) et la Tracfin, suite à l’enquête préliminaire diligentée par le Parquet de Paris dont les cotes du dossier «DSI à D114» visent également Ali Bongo, en plus de son défunt père Omar Bongo.

Si pour Dominique Calace, le retrait de l’ancien avocat de la famille incriminée est «discutable», c’est qu’à son sens, «il est nécessaire d’avoir un pénaliste spécialiste des questions financières pour traiter la réponse aux questions dans l’affaire des BMA, lesquelles n’ont rien de ‘’criminel‘’ au sens propre du terme qui échappe désormais dans le contexte actuel à la sphère politique.» Me Patrick Maisonneuve n’aurait donc pas échoué, mais son retrait serait le fait d’une nouvelle stratégie de défense et d’attaque, «car une action contre la famille d’un Président Syrien visée par le même type de plainte est curieusement en sommeil depuis plusieurs années», a tenu à rappeler le correspondant de Me Tony Gylbert Moubilou. Gageons que cette strétagie fonctionne.

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