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Désirey Minkoh : «Le Gabon en Vert» deviendra «Les merveilles du Gabon»

Desire-Minkos’achève ce vendredi 23 août 2013, son promoteur, Désirey Minkoh, rencontré par Gabonreview, revient sur le concept choisi pour la mise en évidence des potentialités et de la diversité touristique et environnementale du Gabon. Il informe par ailleurs le public qu’elle a été prolongée d’une dizaine de jours à la demande des amateurs de l’art photographique.

Gabonreview : Vous avez lancé dans un lieu original une exposition photos baptisée «Le Gabon en vert». A quelques jours de la fin de ce rendez-vous culturel et du partage, quelle appréciation en avez-vous ?

Désirey Minkoh : Merci de l’opportunité que vous me donnez pour faire une espèce de bilan de cette exposition qui, à la demande de nombreux visiteurs, va connaitre un prolongement jusqu’au 10 Septembre 2013. Une œuvre artistique en général ne se juge pas, à mon avis par son auteur, mais par le public qui la regarde ou l’écoute. Au vu des nombreuses félicitations et invitations qui me sont adressées, venant de tous les horizons, on peut parler de réussite. Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, certains estiment que j’ai fait la part belle à la province du Haut-Ogooué, d’autres ne retrouvent pas leur région. Soit ! À ceux-là, je dirais tout simplement d’être patients parce que le projet n’est qu’au début, et que nous (les photographes d’Afrikimages et moi) continuons à parcourir le Gabon. Nous étions par exemple dans le Moyen-Ogooué, pendant les fêtes de l’Indépendance. «Le Gabon en Vert» deviendra «Les merveilles du Gabon». Car, nous avons l’ambition de montrer les richesses et la diversité environnementales de notre pays.

Aperçu de l’expo. © facebook.com/dminkoh

L’expo se tient se tient au débarcadère d’Ambowè, un endroit excentré et pour le moins insolite pour une manifestation artistique. Quelles motivations ont prévalues quant au choix de ce lieu ?

D’une part, c’est un lieu que j’ai repris et aménagé pour en faire un espace de promotion de la culture gabonaise. D’où sa dénomination : «Le Vert Jaune Bleu». C’est un cadre agréable au bord d’un bras de mer entouré de palétuviers, comprenant un hall d’exposition presqu’en plein air. Ce qui donne un parfum d’exotisme à l’exposition. J’avais lancé cet espace d’exposition avec les œuvres d’un jeune photographe gabonais, en stage à Afrikimages. Il y avait exposé «Libreville by night». D’autre part, je voulais approcher un autre public, différent de celui qui fréquent les cadres habituels de mes précédentes expositions, notamment l’Institut Français et certains grands hôtels de la place.

Certains de vos détracteurs ont estimé que vous vouliez donner un coup de pouce à la politique de l’émergence. Qu’en dites-vous ?

Vous savez, on ne peut pas empêcher les gens de dire ce qu’ils veulent, même si le fait que je sois contractuel comme photographe à la présidence de la République peut faire penser à cela. Mais ceux qui me connaissent savent très bien que je suis un de ces rares Gabonais qui ne fait pas de la politique. Je ne suis ni militant, ni partisan, mais un professionnel qui a décidé de servir son pays après avoir servi durant 7 ans à l’international, notamment à l’Agence France Presse, comme reporter-photographe. Pour preuve, j’avais informé mon chef hiérarchique seulement la veille du vernissage au soir. Or, j’ai commence les prises de vues de cette exposition en 2006. La politique de l’Emergence n’existait pas encore, on vivait «Les Actes pour le Gabon». En tant que citoyen, en quoi, contribuer, un tant soit peu, à une vision d’un homme politique peut-il constituer un mal ou un délit, surtout si cela peut contribuer, même modestement, à la promotion et à la valorisation d’un patrimoine national. Je refuse de rentrer dans des considérations politiques que je ne maitrise pas et trop compliquées pour moi. J’ai fais mienne la proposition du Président Americain, John F. Kennedy, qui disait, je cite: «Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays». Je me suis donc posé la question suivante : «Qu’est ce que je peux faire pour mon pays concernant la sauvegarde de notre environnement, avec mon art ?» La photographie qui est un excellent moyen de conserver et de magnifier nos sites touristiques. Car comme disait un de ses promoteurs, Leonard de Vinci, «Le temps fuit… je le retiens. C’est la mémoire des yeux». La sauvegarde et la conservation de nos écosystèmes sont des sujets mondiaux. Ils ne concernent pas seulement un groupe de personnes. Nous sommes donc tous concernés et j’ai décidé d’être acteur et non indifférent de cet objectif.

Après Ambowé, quelle destination prendra cette exposition ? Le problème du sponsoring ou des finances ne va-t-il pas vous contraindre à ranger ces magnifiques photographies ?

Comme je l’ai dit tantôt, elle se poursuivra à la demande du public, jusqu’au 10 Septembre 2013. On enchainera par une exposition itinérante dans chaque capitale provinciale avec en plus, des photos dédiées de la ville hôte. Par exemple, nous avons choisis Lambaréné comme première destination de ce périple, nous y avions séjourné récemment pour des prises de vues, nous exposeront donc hormis «Le Gabon en Vert», Lambaréné. Ca permettra aux populations de la localité de découvrir en même temps ce qu’il y a ailleurs et chez eux. Et dès qu’on aura fait le tour du pays, on terminera par une autre grande exposition, pour présenter cette fois, «Les merveilles du Gabon».

Entre-temps, j’ai des invitations à honorer en Europe et dans un pays d’Amérique du sud, je ne m’étendrai pas dessus car j’attends que cela se concrétise. En parlant de financements et de sponsoring, j’ai pour habitude dans mes projets de me battre pour démarrer sur des fonds propres, même modestes, d’où le temps que cela prend. Pour cette expo, les prises de vues ont démarré en 2006. Je tourne à mon rythme et sans pression. Pour la suite, j’ai pris un crédit bancaire, pour poursuivre cet ambitieux projet. Si les sponsors se manifestent, on avancerait plus vite, mais je suis déterminé et je crois en ce projet, qui donnerait aux jeunes photographes en formation à Afrikimages, deux Gabonais et un Camerounais, l’occasion de s’exprimer et de montrer leur regard sur le Gabon.

Mais, comment devient-on Désirey Minkoh ?

Il est difficile de parler de soi. Je ne parle que de l’aspect professionnel. J’ai eu la chance de savoir très tôt, ce que je voulais faire comme métier, au grand dam de mes parents qui souhaitaient que je devienne médecin. J’y ai donc mis tous les atouts qui pouvaient me permettre de réussir dans le domaine : la formation. Je me suis alors inscrit à des cours par correspondance à l’Institut d’Enseignement par Correspondance (Isec) de Liège. Puis, j’ai pris part à un stage grâce à la coopération Française, à un stage de Photojournalisme animé par l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lilles, lors des 2èmes Rencontres de la Photographie à Bamako, au Mali, capitale de la photographie Africaine. J’ai été lauréat d’un concours de photo organisé par le Centre Culturel Français de Libreville et Air-France. Ce qui m’a donné droit à un stage à la prestigieuse Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière à Paris ; à l’issue de celui-ci, l’Agence France Presse m’a proposé un stage de traitement, d’édition et de transmission photo à son siège à Paris.

En dehors de ma formation, j’ai été chef de service photo au journal L’union de 1996 en 1999, avant de rejoindre l’Agence France Presse au bureau régional, Afrique Centrale, basé à Libreville, avec des interventions en Afrique de l’Ouest. J’ai couvert pendant cette période l’actualité sur cette partie du continent, et même dans des zones de conflits notamment, en Centrafrique, RD Congo, Congo, Tchad, Sierra-Leone, Liberia, Cote d’Ivoire (en zone rebelle – au Nord) et au Darfour (au Soudan), de Septembre 1999 à Janvier 2006. J’ai également réalise les photographies ayant servi à la dernière campagne de feu le président Omar Bongo Ondimba et d’un autre Chef d’Etat d’Afrique, que je ne citerai pas pour des raisons de discrétion. J’ai créé Afrikimages Agency, qui est la première banque d’images de l’Afrique Centrale.

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