Examinée en jugement depuis décembre 2010, l’affaire Bernard Mazières, nom d’un journaliste français violemment assassiné à son domicile parisien sans réel mobile apparent, vient de connaître son épilogue. Si l’identité du présumé complice était jusque-là cachée, par les enquêteurs, sous l’appellation «Dany M.», on sait désormais qu’il s’agit d’un jeune ressortissant gabonais. Il a pris condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Déjà condamné à 30 mois de prison ferme pour agression aggravée sur un supposé «dealer» en octobre 2011, le dénommé «Dany M.» qui serait en réalité Dany Manfoumbi, un jeune Gabonais vivant en France, jugé «narcissique» et «mythomane» par les enquêteurs français, serait impliqué dans l’assassinat, le 24 décembre 2010, de Bernard Mazières, ancien journaliste, passé par le service politique de L’Express et du Parisien.
Le meurtre, d’une violence atroce avait donné suite à une autopsie confirmant que l’homme de 60 ans retrouvé mort par sa ménagère à son domicile du 6e arrondissement de Paris, avait succombé des suites d’un fracas crânien fait à l’aide d’un objet contondant en plus d’avoir été poignardé à la gorge. Si l’enquête n’avait relevé aucune infraction, c’est que l’ancien journaliste politique du Parisien avait été retrouvé dans la chambre de son fils avec lequel il vivait ; ce qui le plaçait de fait comme le principal suspect, et avec lui son ami Dany qu’il avait cité dès sa mise en garde à vue le 29 décembre 2010.
En effet, le jeune Dany Manfoumbi qui s’était vanté auprès de son ami de sa capacité à passer à l’acte, s’était alors proposé de se charger du meurtre du père de son ami. Au regard de l’engouement non moins excessif de Dany Manfoumbi qui semblait avoir une autre raison pour s’investir autant dans le projet macabre, le fils Mazières s’était résolu, selon lui, à le laisser passer à l’acte. Pour lui, Dany avait principalement agit «pour assouvir ses besoins meurtriers». Le jeune homme âgé d’une vingtaine d’années est de fait jugé par des expertises menées sur sa psychologie comme «extrêmement dangereux», à en croire le journal français Libération du 2 septembre 2013, qui indique au passage que le fils du journaliste décédé, à la suite d’une confrontation d’ADN, s’avère ne pas être sa véritable progéniture. Etait-ce là le motif du meurtre ? Seuls les présumés le savent.
Mais, qui est Dany Manfoumbi ? Sur lejdd.fr, on peut lire que la procureure qui a reconnu «les «capacités intellectuelles importantes» de l’agresseur, a évoqué les traumatismes de ce garçon d’origine gabonaise. Délaissé par ses parents, livré à une grand-mère maltraitante, il dit avoir été violé à l’âge de 6 ans par un cousin et l’un de ses amis. Plus tard il abandonnera le lycée et fuguera. «Il y a un manque de communication avec ma mère et ma famille», a lâché Dany Manfoumbi. Accro aux médicaments et au cannabis, ce play-boy, fan du film American Psycho, se rêve mannequin. «Il est envahi par l’angoisse de mort et cherche à précipiter la sienne», note un psychologue. Un autre expert décrit un sujet «mégalomane», «mythomane», dont les quatre tentatives de suicide sont «des appels à l’aide d’un enfant dont on n’a pas reconnu les souffrances». «Il s’est perdu dans la mise en scène de sa vie», a plaidé son avocat Me Jean-Michel Leblanc tout en vilipendant la génération Facebook. Désireux de ramener les agissements prémonitoires de son client sur le terrain du «virtuel», l’avocat a demandé aux magistrats de ne pas juger avant l’heure l’assassin présumé de Bernard».
Le procès s’est tenu à huis clos et le fils de l’ancien journaliste politique, bénéficiant de l’excuse de minorité, a été condamné, au soir du vendredi 6 septembre, à 13 ans de réclusion pour complicité d’assassinat. L’adolescent avait planifié le meurtre de son père. L’auteur direct du crime, son ami Dany Manfoumbi, 25 ans à l’époque, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle et huit ans de suivi socio-judiciaire.
