Détournements des pensions, gestion approximative et sanctions inexistantes, telles sont, depuis quelques temps, les principaux griefs contre les autorités de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Depuis son arrivée à la tête de la direction générale de l’institution, Désiré Lassegue semble avoir du mal à imposer le respect des normes légales et mettre fin aux malversations de certains de ses agents.
Détournements des pensions, gestion approximative et sanction inexistante, telles seraient les principales fautes dont sont accusées les autorités de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) depuis quelques temps. Récemment encore, documents à l’appui, un ressortissant Equato-guinéen, ayant travaillé plusieurs années durant au Gabon et cotisé tout au long de sa carrière dans une entreprise de la place, s’est plaint de ne pas avoir pu toucher sa pension qui s’élevait à 12 080 010 francs CFA. Selon le journal Gabaon, Hervé Deckoussou, un agent de la CNSS, serait compromis dans une affaire de détournement de rappel de pension appartenant à Akue Envo Manuel, le retraité d’origine équato-guinéenne sus cité.
Profitant de la longue absence de l’infortuné, la CNSS, par l’entremise de son directeur général, aurait profité de l’ignorance de l’homme à réclamer le payement de ses droits auprès de l’institution. Mais avec la reparution du véritable propriétaire de l’argent, la malversation aurait été mise à nu, contraignant le directeur général à s’expliquer. En effet, le 17 juillet 2013, Désiré Lassegue aurait approuvé par sa signature que le fondé de pouvoir de l’institution, Hervé Deckoussou, touche un chèque libellé au nom du retraité équato-guinéen, sur la base d’une « fausse carte d’identité au nom d’Akue Envo Emmanuel délivrée le 15 juillet 2013.»
L’affaire qui frise le ridicule, laisse penser que ni les supposés faussaires ni les agents de l’Union gabonaise de banque (UGB) où le chèque aurait été touché, n’ont tenu compte de la véritable identité de leur victime dont le prénom a été modifié ni même de la trop récente délivrance de la pièce d’identité présentée par le porteur au guichet de l’UGB.
Qu’à cela ne tienne, indique Gabaon, sur la base d’un bordereau de retrait d’espèces délivré par la banque, «ce chèque a été bel et bien touché en espèces à UGB le 02 août 2013.» Avec cette nouvelle affaire qui nécessite l’intervention du directeur général dans le but de donner sa version des faits, la CNSS, comme la plupart des institutions gabonaises, est en passe de perdre sa crédibilité auprès des populations par la faute d’une poignée d’individus aux intensions douteuses. De plus, la flexibilité des principales autorités desdites institutions et celle du système de contrôle dans celles-ci sont souvent à déplorer. A cet effet, relève Amélie Edwani du journal Gabaon, parlant de Désiré Lassegue, « s’il n’est pas lui-même complice, l’affaire Akue Envo Manuel a au moins l’avantage de l’éclairer sur les éventuelles dispositions à prendre pour asseoir son autorité à la tête de la CNSS pour le bon déroulement de sa mission.»