Alors que plusieurs Gabonais s’inquiétaient de l’éclipse du légendaire et traditionnel tour de table organisé par le Président de la République en vue d’étudier avec les membres du gouvernement les «choses au pays», c’est avec soulagement qu’on a appris, dans la matinée du mercredi 18 septembre 2013, la tenue d’un Conseil des ministres convoqué par le Chef de l’Etat le même jour.
Les langues et les esprits les plus pessimistes présageaient déjà la fin de la traditionnelle réunion entre le Chef de l’Etat et l’ensemble des membres du gouvernement. D’autres, encore, plus défaitistes, semblaient percevoir la fin de la notion de concertation en République gabonaise, accusant Ali Bongo de gouverner sans tenir compte des avis de Raymond Ndong Sima, son Chef du gouvernement, ni même de ceux émis par les membres dudit gouvernement. « C’est la mésentente et le dénie ! », s’exclamait-on ici et là, pensant même que le Président de la République ne contrôlait plus rien et avait semblé laisser libre cour à chaque ministre du pays de gérer son secteur comme il l’entendait. Mais rien de tout cela n’était fondé, est-on tenté de dire à la lecture du communiqué paru dans le journal Gabon Matin n°1297 du mercredi 18 septembre 2013.
En effet, relayant le communiqué libellé comme suit : « Sous la haute présidence de Son Excellence Ali Bongo Ondimba, Président de la République, Chef de l’Etat, le Conseil des ministres se tiendra ce jour, mercredi 18 septembre 2013 à 16 heures, dans la salle habituelle du palais de la présidence de la République. Tous les membres du gouvernement présents sur le territoire national doivent prendre part à cette réunion », le journal est venu doucher les velléités d’un grand nombre de Gabonais passés maîtres dans la critique inféconde. Même s’il convient (tout de même) de reconnaître que la plupart de ces individus auraient de quoi soutenir leur propos au regard du trop long silence dont ont fait preuve les plus hautes autorités du pays dans le domaine des rencontres officielles et autres nominations et annonces de décrets auxquels les Gabonais étaient habitués, car si récurrentes, semaine après semaine. Où irait ce pays sans son traditionnel Conseil des ministres, se demande-t-on. A chacun d’ répondre.
Qu’à cela ne tienne, l’annonce d’un retour du Conseil des ministres semble être une bonne chose pour l’avancée des différents chantiers entrepris à travers le pays. C’est notamment l’occasion pour les membres du gouvernement, à la suite de leur « patron » Raymond Ndong Sima de faire le bilan de leurs activités depuis le vendredi 5 juillet 2013, date du dernier Conseil des ministres avant le retour du 18 septembre. Même si, on en convient, ce rendez-vous pourrait s’avérer « dangereux » pour certains membres du gouvernement dotés d’un zèle monumental. Serait-ce le moment de rendre sa copie pour Ndong Sima et quelques uns de ses collègues ? Ou serait-ce l’occasion pour le Président de la République de tester le gouvernement récemment proposé par La Loupe ? Seul l’avenir le dira.
