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Gabon Télévision en campagne électorale avant l’heure

Gabon-television3De nombreux médias l’avaient évoqué sans que l’organe chargé de réguler la communication audiovisuelle au Gabon n’y fasse vraiment attention. Mais, fidèle à sa stratégie d’observation dite «silencieuse» avant la sanction, le Conseil national de la communication (CNC) veillait. Gabon Télévision est en passe de l’apprendre à ses dépens.

Depuis plusieurs semaines, les programmes des chaînes de télévisions et radios publiques semblent être passés dans leur phase de séduction électorale, toujours au bénéfice du parti au pouvoir. Ici et là, l’on assiste à la diffusion d’émissions et de spots à caractère politique, quand ceux-ci ne sont pas simplement jugés partisans pour certains observateurs. En tête des médias publics, Gabon Télévision est, dit-on, passé maître dans l’art. Une position qui n’a pas échappé au Conseil national de la communication (CNC) qui, lors de sa plénière du jeudi 7 novembre 2013, a mis en demeure la chaîne de télévision.

En effet, la chaîne de télévision nationale, selon le communiqué officiel ayant sanctionné la dernière plénière du CNC et rendu public le samedi 9 novembre 2013, ne tiendrait plus compte des normes établies par l’institution en termes de respect de la pluralité et du calendrier de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap). Pour le collège des conseillers réunis autour du président Guy Bertrand Mapangou, le média public, «à l’approche des élections locales prévues le 14 décembre prochain [n’observe] pas, en cette période de précampagne, le principe du pluralisme et de l’équilibre de l’information, conformément au décret n°01311 qui réglemente l’accès des partis politiques ou regroupements des partis politiques aux médias publics en période ordinaire.»

Si depuis un moment, cette attitude est perceptible sur de nombreux médias, aussi bien privés que publics, le cas de Gabon Télévision que certains de ses détracteurs appellent «RTPDG», entendu comme la radiotélévision du parti au pouvoir, est plus éloquent. L’avenue du Général Charles De Gaulle, siège du CNC, «accuse» la chaîne dirigée par David Ella Mintsa de n’offrir son espace qu’à «une seule catégorie d’hommes politiques et diffuse des émissions susceptibles d’être assimilées à une propagande politique ou en faveur d’un candidat à la prochaine élection.» Pour le CNC, «en procédant ainsi, la télévision nationale foule aux pieds les dispositions légales prescrites dans le Code électoral, en son article 140.» En effet, dès le début du mois d’octobre (voire plus tôt), l’on avait déjà taxé la télévision publique de faire la part belle au Parti démocratique gabonais (PDG), à ses différentes branches (UJPDG, UFPDG) et à certains partis se réclamant de la Majorité.

De même, l’institution de régulation de l’audiovisuel au Gabon s’en est fermement pris au parti de Jean Boniface Assélé, le Centre des libéraux réformateurs (CLR), qu’il accuse également de ne pas respecter le Code électoral en disposant «leurs affiches publicitaires, synonymes d’outils de propagande politique» dans le périmètre urbain. Une réprimande qui devrait, estime-t-on, être également adressée au PDG dont les banderoles de propagande sont également visibles à travers la capitale depuis quelques semaines. Le CNC joue là un rôle cinématographique de démocrate, vue que dès que la campagne électorale sera ouverte, le parti au pouvoir va truster, comme d’habitude, les médias de service public et il n’en dira plus rien. Chiche !

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