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Le flop de la manif’ parisienne contre Gemalto

Gemalto1Elle était présentée par de nombreux membres de la société civile gabonaise comme un évènement à ne pas rater. Tous les Gabonais vivant en France et ceux résidant sur Paris en particularité y étaient cordialement conviés. Au final, la manifestation organisée par des Gabonais au siège de Gemalto aurait été un flop.

Comme pour prendre part à la revendication de quelques partis et coalitions politiques du Gabon, à l’instar de l’Union des forces pour l’Alternance (Opposition), de nombreux membres de la société civile et même des Gabonais vivant à l’étranger multiplient ces derniers temps des rencontres en vue de clamer leur mécontentement par rapport aux différents reports des élections locales de cette année. Mais le sujet qui, ces derniers jours, a le plus suscité le courroux de bien de Gabonais concerne les nombreuses irrégularités contenues dans les listes électorales provisoires établies par la société Gemalto, adjudicataire du marché de la conception d’un fichier électoral à caractère biométrique.

C’est donc pour exprimer leur colère et leurs doutes vis-à-vis de cette société que les Gabonais vivant en France ont été conviés à prendre part à une manifestation au siège de Gemalto à Meudon 92. L’évènement a notamment été annoncé en grande pompe le 28 octobre dernier par Marc Ona Essangui, membre actif du mouvement «Ça suffit comme ça», en ces termes : «Jeudi 31 octobre une manifestation est organisée au siège de Gemalto à Meudon 92. Tous les Gabonais vivant sur Paris ou en Région parisienne sont invités patriotiquement à participer à cette manifestation citoyenne. La responsabilité sociétale des entreprises européennes à l’étranger est engagée.»

Ainsi, vu le contexte et la raison de la manifestation, l’on aurait pu parier sur une forte affluence à celle-ci. Pourtant, seule une poignée de personnes ont répondu favorablement à cet appel «patriotique». Un flop ! Deux tondus, trois pelés disséminés ici et là, sur le trottoir, en face du siège de la société incriminée. Quelques banderoles érigées par les manifestants arborant un drapeau tricolore présenté comme «gabonais» (vert-jaune-bleu à la verticale) affichaient des messages tels que : «Biométrie frauduleuse en Afrique engendre Lampedusa» (exil et risque de noyade) ou «Au Gabon la société Gemalto numérise la fraude électorale».

Joints par Gabonreview, plusieurs Gabonais de France se sont dit étonnés de n’avoir pas été informés de la manifestation. D’aucuns ont condamné une façon de faire qui se résume à l’organisation puis à l’invitation d’un groupe restreint d’amis. Sur les réseaux sociaux en effet, la surprise et la déception était palpables dès le week-end écoulé. «On n’est jamais au courant de rien. Mais bon, c’est comme d’habitude, les gabonais et la honte sont cousins», lance une étudiante gabonaise comme pour railler l’évènement.

Qu’à cela ne tienne, les leaders associatifs comme Marc Ona sont restés fermes dans leurs intensions. «Nous n’accepterons plus que notre argent, soit plus de 40 milliards (de francs CFA) inscrits dans la Loi des finances 2012 et 2013 serve à enrichir des entreprises étrangères complices des détournements de fonds et de la corruption des dirigeants gabonais. 40 milliards pour 21 000 doublons, inscriptions multiples, retard dans l’affichage des listes et ce pour 300 000 électeurs seulement ? C’est gros pour une entreprise qui se dit leader mondial de la biométrie. Ça suffit comme ça !», a lancé le responsable de l’ONG Brainforest. Dommage !

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