Dans le même sillage que le jeune rappeur Jojo en 2006, Esther Baby, la nouvelle coqueluche du rap gabonais surfe sur la vague de ses aînés. Partie d’un premier single réalisé au début de l’année en cours, la rappeuse de 9 ans entend finir l’année 2013 avec un premier opus sur le marché du hip hop gabonais.
Après son premier single, Esther Baby s’est imposée dans le milieu artistique gabonais sans que les choses ne soient plus difficiles que d’habitude. En effet, dès la sortie du single intitulé «Trop 2 Flows», entendez, «trop de talent, en plus d’une technique hors norme», selon les mots de Junior Karl Malemba (DJ Abou), sonmanager et producteur, la rappeuse, alors âgée de 8 ans se fait vite remarquer par les promoteurs de musique et plusieurs organisateurs de spectacles de la capitale.
C’est ainsi qu’en juin 2013, elle participe à son premier spectacle devant un public de plusieurs centaines de personnes, à l’occasion de la fête de la musique à Gabon Expo (Libreville). De là, commence l’ascension de la jeune rappeuse, alors élève en classe de CM2. Une ascension qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Jojo (Moussirou Moussirou Josias Ariel), jeune rappeur talentueux ayant fait ses débuts dans le Hip Hop gabonais, très jeune également, avant de se faire une place méritée parmi ses aînés dans le domaine grâce au jeune label montant Ekivo’K Family.
Le vendredi 28 juin 2013, alors qu’elle avait été repérée par la Fédération gabonaise de danse urbaine (Fégadu), elle monte sur scène accompagnée de son frère aîné SLR, en qualité de Guest Star. Une nouvelle prestation en public qui termine d’asseoir le talent de la plus jeune rappeuse du Gabon. L’on découvre alors sa forte présence scénique et sa possibilité à vaincre la timidité devant un amphithéâtre de l’Institut français du Gabon (IFG) bondé de monde, à la faveur du spectacle «100% Féminin Women Time» de la Fégadu.
Mais, c’est récemment encore qu’Esther Baby a démontré sa volonté de se faire une place dans le rap, aussi bien gabonais qu’africain. Pour ce faire, la jeune artiste, avant la sortie prochaine de son premier opus (un maxi-single, vraisemblablement ainsi que l’annonce sa maison de production), a tenté le pari d’«un sample d’une production de l’une des grandes dames de la musique africaine» : Oumou Sangaré. En effet, en attendant son maxi single prévu pour 2014, Esther Baby a signé la reprise du titre «Feya» de la diva malienne. Un pari, somme toute réussi avec le titre «R.O.O.K.I.E». Car, la jeune rappeuse en a fait une œuvre originale. Brassant son propre talent à la musique Malinké et en transposant un style typiquement africain à une certaine «modernité». Un génie qui ne demande qu’à être protégé et accompagné pour le bien de l’art gabonais, trop souvent négligé, sinon faiblement promu.
