A l’occasion de la Journée nationale de Lutte contre la Corruption, la Commission Nationale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI) a proposé au Gouvernement l’organisation d’une conférence sur le thème : « Participation de la jeunesse dans le processus de lutte contre la corruption », qui se tient depuis à Libreville, pour renforcer les valeurs d’éthique et d’intégrité chez les jeunes.
Les participants ont examiné les différentes problématiques avant d’être analysées respectivement par l’expert international de l’ONUDC( Organisation des Nations Unies contre le Crime et la Drogue), le représentant du Conseil national de la Jeunesse, des confessions Religieuses, du ministère de l’Education, de l’Association des parents d’élèves, des syndicats et d’une ONG.
Cette journée qui a démarré hier par une conférence se poursuit mardi et mercredi au siège de la CNLCEI (quartier Toulon à Libreville), sur le mécanisme d’examen de la Convention des Nations Unies contre la Corruption pour renforcer les capacités des acteurs devant participer à l’autoévaluation du Gabon.
Les résultats attendus permettront de faire de recommandations sur les actions pour la mise en place d’une véritable synergie des acteurs de lutte contre la corruption en se fondant sur le partage d’expériences, de bonnes pratiques et des leçons.
Après avoir pris conscience de la montée néfaste de la corruption, le Gabon a fait de la lutte contre ce fléau l’une de ses priorités en se dotant d’un arsenal d’instruments institutionnels, administratifs et juridiques, adossés pour la plupart aux dispositifs internationaux de lutte contre ce phénomène.
Un département ministériel chargé de lutter contre la corruption fut érigé en 2002 avec pour principale mission d’élaborer et de mettre en œuvre la politique du gouvernement en la matière.
En 2003, le Gouvernement a promulgué deux lois ; l’une, instituant un régime de prévention et de répression de l’enrichissement illicite en République gabonaise et, l’autre, portant création, organisation et fonctionnement de la Commission Nationale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite.
Le Gabon a ensuite ratifié le 1er octobre 2007 la Convention des Nations Unies contre la Corruption, puis celle de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption.
La détermination du Gabon à combattre la corruption est au cœur de la volonté politique des pouvoirs politiques qui expriment clairement la nécessité de renforcer ce dispositif. En effet, parmi les plus hautes orientations gouvernementales actuelles figurent trois (3) types d’action, menés concomitamment :
Au plan institutionnel, il s’agit de renforcer les capacités d’action de la Commission Nationale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite en achevant la transposition des normes du dispositif juridique actuel pour la rendre conforme aux conventions des Nations Unies et l’Union Africaine en la matière et qui ont été ratifiées par le Gabon ;
En matière de prévention, il est question de renforcer l’instruction civique ;
Et d’instituer une Journée Nationale de Lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.
La mise en œuvre des actions a commencé par la commémoration le 09 décembre 2009 au Gabon de la Vème Edition de la Journée Internationale de lutte contre la Corruption. Elle a précédé l’institution le 22 janvier 2010 d’une Journée nationale de Lutte contre la Corruption et l’Enrichissement Illicite, organisé le 09 décembre de chaque année, à l’instar de la communauté internationale.
Le volet renforcement des capacités de la Commission Nationale a fait l’objet d’un projet d’appui élargi à l’Agence nationale d’Investigation Financière (ANIF) dont la mission est de lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ce programme, soutenu par le Programme des nations Unies pour le Développement et d’autres partenaires techniques, a permis de faire une étude diagnostique de la corruption et d’élaborer un Document de Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption et le Blanchiment des Capitaux(DSLCCBC).
Toutes ces actions en cours intègrent un processus global d’appropriation, entre autre, des dispositions de la Convention des nations Unies contre la Corruption.
La corruption est un obstacle pour la bonne Gouvernance et le développement socioéconomique. Il importe de rappeler qu’elle n’épargne aucun secteur d’activités. Elle sape également les valeurs cardinales dont les manifestations sont pluridimensionnelles. Le secteur éducation est le vivier des compétences nécessaires pour la mise en œuvre des réformes visant l’amélioration des conditions de vie des populations. Ainsi, le Président de la République, Chef de l’Etat, son Excellence Ali Bongo Ondimba, dans le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), place comme entre autres conditions de réussite de la politique de l’Emergence, des ressources humaines bien formées.
Par ailleurs, il convient de relever qu’une lutte efficace et efficiente ne peut se faire sans l’implication des cadres et responsables de demain qui sont les apprenants d’aujourd’hui. Ce faisant, le combat contre la corruption doit être mené en intégrant dans le processus, l’ensemble des acteurs du secteur éducation, partant toutes les forces vivent de la Nation. Le phénomène concerne aussi bien les parents d’élèves, l’Administration que toute la chaine de la formation (maternelle, primaire, secondaire et supérieure).
C’est fort de l’importance de cette question pour nos jeunes, futurs responsables, que la Commission Nationale de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI) en application des conventions signées et ratifiées par le Gabon en matière de lutte contre la Corruption, notamment celle de l’ONU , qu’elle a choisi le thème : « La participation de la jeunesse dans le processus de lutte contre la corruption », pour la Journée du 9 décembre 2013.
