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Pour une meilleure considération des lépreux dans le Haut-Ogooué

artoff4621 (1)Le chef par intérim de la Base épidémiologique et de lutte contre les endémies (BELE) du Haut-Ogooué (sud-est), Jean-Marie Moubendé a appelé jeudi, l’ensemble des communautés religieuses, les associations caritatives, les agents de santé et sociaux à témoigner plus d’attention et une meilleure considération aux personnes présentant des incapacités visibles dues à la lèpre, lors de la célébration à Franceville, de la 61ème journée mondiale de lutte contre cette pandémie.

« Ces personnes ont droit à notre amour et au respect de la dignité humaine car la lèpre peut toucher toutes les familles, toutes les personnes et à tous âges. Nous sommes donc tous exposés au risque de faire cette maladie », a indiqué Jean-Marie Moubendé.

En juin 2008, le Conseil des Nations unies pour les droits de l’Homme a adopté à l’unanimité une résolution pour l’élimination de l’opprobre et de la discrimination touchant les personnes atteintes de la lèpre.

Cependant, plusieurs pays sont en violation de cette résolution en raison de leur réglementation restreignant l’octroi des permis de Travail ou de résidence aux personnes atteintes de lèpre.

En 2010, l’organisation des nations unies (ONU)a adopté cette résolution et le Gabon l’a annexée à sa politique nationale de lutte contre la lèpre validée en avril 2001 par le ministère de la Santé.

« Le principe majeur est que les personnes touchées par la lèpre et les membres de leurs familles doivent être traitées comme des personnes, avec dignité. Sur la base de l’égalité avec les autres, ils doivent bénéficier de l’ensemble des droits humains et des libertés fondamentales figurant dans la déclaration universelle des droits de l’Homme », a expliqué Nicolas Nkory, infirmier diplômé d’Etat, chargé de la lèpre à la BELE.

La journée mondiale des lépreux a été instituée par Raoul Follereau en 1954. Elle est célébrée le dernier dimanche du mois de janvier. Si à Libreville elle a été célébrée pile le 26 janvier, à Franceville par contre, l’organisation a eu besoin de quatre jours de décalage, sans déroger aux dates qui encadrent la semaine de célébration.

Ainsi, du 26 janvier au 2 février 2014, la journée mondiale est célébrée sous le thème « Pour une meilleure santé des personnes touchées par la lèpre, éliminons la discrimination à leur encontre ».Ce thème est une sorte de campagne d’éducation et de mobilisation pour une autre image de la lèpre, précise-t-on.

La lèpre est une maladie infectieuse causée par le bacille de Hansen ; microbe de la même famille que les agents de la tuberculose et de l’ulcère de Buruli.

Elle se transmet par les voies respiratoires lorsqu’une personne non traitée parle, tousse ou crache. Pourtant, la lèpre n’est ni héréditaire ni congénitale et ne s’attrape pas en serrant la main d’une personne malade, assure-t-on.

Toutefois, une ou plusieurs taches plus claires se distinguant du reste de la peau ou de petits boutons disposés en cercle ou en anneau sur le corps devraient obliger à se faire consulter auprès d’un épidémiologiste.

Les lésions cutanées qui apparaissent sur la peau ne font pas mal et démangent pas. Elles sont quelques fois insensibles à la chaleur, à la douleur et au toucher. Dans d’autres cas, on remarque de nombreuses boules plus ou moins volumineuses disséminées sur tout le corps.

Depuis 1981, la lèpre est devenue une maladie facilement guérissable grâce à une association de plusieurs antibiotiques ; la polychimiothérapie (PCT). C’est un traitement gratuit et disponible dans les bases épidémiologiques sur toute l’étendue du Gabon.

Ce médicament permet de stopper la contagion dès la prise du premier jour de traitement. La polychimiothérapie permet de guérir les malades au bout de 6 à 12 mois selon la forme de la lèpre et empêche l’apparition des invalidités et des incapacités additionnelles lorsque le traitement est pris suffisamment tôt.

Cependant, faire vacciner son enfant à la naissance du BCG permet d’éviter un certain nombre de cas de lèpre.

En 1960, il y avait environ 10 000 personnes (2% de la population) touchées par la lèpre au Gabon. En 2012, quelques 30 nouveaux cas ont été notifiés, parmi eux une douzaine dépistées trop tardivement et qui présentaient déjà des invalidités au moment du dépistage. On estime à un millier le nombre de personnes présentant des incapacités dues à la lèpre.

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