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Présidentielle 2016 : Jean Ping Gabonais à 100 % et éligible à 50 %

Ali Bongo et Jean PingJean Ping (72 ans) malin et dur à cuire comme un « singe-mécanicien » d’Omboué, ancien patron de la Commission de l’Union africaine, ancien ministre du Pétrole et des Hydrocarbures et ancien ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, est un digne fils du Gabon. Nul n’en doute. Il est Gabonais de naissance ; il est Gabonais de par le droit du sol ; il est Gabonais de par sa mère. Ce personnage rond qui parle carré depuis qu’il se pose en principal candidat du Front uni et donc véritable challenger de Ali Bongo Odimba en 2016, est aussi l’enfant d’un exploitant de bois Chinois.

Ce métis imperturbable et ambitieux qui affirme « n’avoir peur de personne » et qui oublie de dire qu’il n’a peur de rien, a porté très haut les couleurs de notre pays dans le concert des Nations. Son carnet d’adresses est prestigieux. La planète de ses amis est précieuse. Il a des amis influents et puissants. Mais a-t-il réellement une base, un fief et des électeurs gabonais ? Sa volonté d’avancer est certaine. Mais où, comment et avec qui ?

Avant de répondre à ces questions subsidiaires, essayons de ne pas commencer la construction d’une maison par le toit. Prenons les choses par le bout de la légalité constitutionnelle. Jean Ping est Gabonais. De ce fait, il est électeur. Cependant est-il seulement éligible au regard de la charte fondamentale gabonaise ? Pas facile de répondre de façon tranchée.

En parlant de Gabonais, il semble avoir été le premier à remettre en cause la « gabonité » des plus proches collaborateurs du Chef de l’Etat dont le plus controversé Maixent Accrombessi, Béninois de lait et dans une moindre mesure Liban Soleiman, Somalien pure laine, – candidats à rien. En ouvrant ainsi l’outre aux vents, il s’est pris une soufflante. Lui-même expressément électeur gabonais, ne serait pas formellement éligible à la présidentielle de 2016 pour la bonne et simple raison que la Constitution gabonaise a poussé le zèle en introduisant des clauses discriminatoires et exclusives, bien longtemps.

Entendons-nous bien ; il ne s’agit pas ici de nationalité mais plutôt d’[in]éligibilité problématique. Plus exactement, c’est une clause d’intangibilité douteuse que la Constitution place au cœur de son article 10 : « sont éligibles à la Présidence de la République, tous les Gabonais des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques, âgés de 40 ans au moins et résidant au Gabon depuis 12 mois au moins. Toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la Présidentielle. Seule sa descendance ayant demeuré sans discontinuer au Gabon le peut, à partir de la quatrième génération ». En l’espèce, Monsieur Ping est issu d’un père Chinois et est de la première génération dans la lignée paternelle. Mais dans un autre sens, il n’a pas acquis sa nationalité. Il l’a, puisque, sa mère est bel et bien Gabonaise, issue de parents eux-mêmes Gabonais.

Un doute subsiste… il serait fort probable de voir qu’au moment du dépôt des candidatures, la sienne soit purement et simplement déclarée irrecevable et rejetée.

Par comparativisme en France par exemple Nicolas Sarkozy d’origine hongroise a pu devenir Chef de l’Etat par la volonté du peuple. Pour être éligible à l’Elysée, il faut être simplement Français et âgé de 23 ans au moins. Manuel Valls entré à Paris à bas âge est d’origine espagnole ; il est parfaitement éligible. Barack Obama Président des Etats-Unis d’Amérique est de père kenyan. Pour être candidat à la présidentielle américaine, il faut être Américain à la naissance et y avoir résidé 14 ans. C’est tout !

En Afrique, John Jerry Rawlings est de père écossais. Mais il a été élu à plusieurs reprises à la tête du Ghana ; même s’il est vrai qu’il a aussi été putschiste. Par une incroyable stupidité juridique, la Zambie a arraché au père de l’indépendance Kenneth Kaunda sa nationalité. [Il a présidé aux destinées de la Zambie pendant 27 ans]. Sous prétexte qu’il est né de parents Malawites, il a été rayé de l’état civil de zambien.
Au Sénégal, il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise pour être candidat. Dit autrement, de père et de mère Sénégalais. Au Bénin, il faut être Béninois de naissance ou avoir reçu la nationalité dix ans auparavant. En Guinée-Conakry, il faut être tout simplement Guinéen.

Cependant au Burkina, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon, n’est pas éligible tout enfant du pays. Monsieur Ping plus malin qu’une colonie de « singes-mécaniens » de l’Ogooué-Maritime pourra-t-il faire avaler cette banane au juge constitutionnel ?

GN/14

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