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Gabon: 10 millions d’euros pour empêcher la sortie du livre de Péan

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, impliqué dans l'affaire Karachi, photographié lors d'une conférence de presse le 12 avril 2013 à Paris, fait son apparition dans « l'affaire Péan ».
L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, impliqué dans l’affaire Karachi, photographié lors d’une conférence de presse le 12 avril 2013 à Paris, fait son apparition dans « l’affaire Péan ».
Le dernier livre de Pierre Péan, Nouvelles Affaires africaines, n’a pas fini d’alimenter les conversations au Gabon. Dans ce texte, notre confrère soutient que l’actuel président, Ali Bongo serait né au Biafra et aurait été adopté par Omar Bongo, ce qui selon la Constitution l’empêcherait d’être chef de l’Etat. Mais après la polémique sur le contenu de l’ouvrage s’ouvre un nouveau volet de l’histoire : selon le site Médiapart, l’homme d’affaires Ziad Takieddine et l’intermédiaire franco-sénégalais Fara M’Bow auraient proposé à la présidence gabonaise de faire en sorte que l’ouvrage ne sorte pas, contre rémunération.

Ce sont deux figures plutôt inattendues qui viennent de faire leur entrée dans « l’affaire Péan » : deux sulfureux intermédiaires, Ziad Takieddine et Fara M’Bow, qui ont tenté, il y a un an environ, de monnayer leurs services auprès des autorités gabonaises.

Médiapart décrit comment, en novembre 2013, les deux hommes ont réussi à organiser une rencontre entre le journaliste et le porte-parole de la présidence gabonaise, Alain Claude Bilie By Nze. Puis comment, après la rencontre, ils ont proposé à la présidence gabonaise de faire en sorte que le prochain ouvrage de Péan sur le Gabon ne soit pas publié en échange de 10 millions d’euros et de l’embauche d’un ami du journaliste.

Informé en décembre 2013, Pierre Péan n’a pas porté plainte

Les deux intermédiaires ont-ils fait cette proposition au nom de l’écrivain ou en leur nom propre ? Les deux hommes ont affirmé aux autorités gabonaises que leur « ami » les avait « chargés de finaliser l’échange ».

Pierre Péan, pour sa part, décrit cette démarche comme une tentative d’extorsion de fonds en s’appuyant sur son travail. Bien qu’il ait été informé en décembre 2013 de la démarche, il n’a cependant pas jugé nécessaire de porter plainte.

Il reste à savoir pourquoi cette affaire refait surface au moment où le livre est finalement publié. Dans Médiapart, l’intéressé donne sa version. Il affirme que le pouvoir gabonais cherche à « le salir » pour « le punir d’avoir dénoncé le système Bongo ».

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