Réunie autour de Me Paulette Oyane à leur domicile du quartier Nzeng-Ayong à Libreville, la famille Mboulou maintient ses accusations contre les autorités gabonaises et porte plainte pour assassinat.
Les parents de Bruno Mboulou Beka se sont exprimés une fois de plus devant la presse ce vendredi. L’étudiant avait été tué lors des événements de Rio le 20 décembre dernier. Sa famille a tenu à montrer à l’opinion son état d’esprit depuis le décès du jeune gabonais mais surtout, cette rencontre avec les médias avait pour objectif de dire la responsabilité de l’Etat sur la perte de leur enfant. Par la voix de Paulette Oyane, l’avocate de la famille, les parents du défunt ont maintenu que ce sont les autorités gabonaises qui auraient perpétré l’assassinat en envoyant des mercenaires cagoulés pour affronter les manifestants. Paulette Oyane estime : « …qu’un agent de la brigade anti criminalité a tiré une balle dans la tête de Mboulou Beka » et elle a dit posséder la véritable vidéo qui montre comment se serait perpétré l’assassinat.
Une version qui contredit celle des autorités gabonaises. Sur une projection vidéo, le porte-parole de la présidence avait expliqué à la presse comment s’était produit le drame. Pour l’Etat, Mboulou Beka fut assassiné ce jour-là par d’autres manifestants venus semer le trouble dans le meeting prévu par le front uni de l’opposition.
Les Mboulou porteront plainte contre l’Etat ainsi que contre le docteur Pemba, le médecin légiste qui avait examiné le corps devant la presse et devant le procureur, le jour des affrontements. Selon l’avocate, c’est une profanation car le ministère de l’intérieur gabonais ne disposerait d’aucun laboratoire scientifique permettant de procéder à une telle autopsie.
Aussi, Paulette Oyane a précisé que le corps du jeune homme n’est pas la propriété de l’Etat, mais de sa famille. Selon l’avocate, si les réelles circonstances du décès ne sont pas livrées, la famille Mboulou entamera des démarches pour pratiquer une autopsie dans une structure renommée de l’étranger. Pour finir, une mise en garde envers toutes personnes non mandatées qui tenteraient de se prononcer ou qui se rendraient à la morgue au non des Mboulou a été lancée ; tout contrevenant sera poursuivie en justice.
La conférence de presse s’est tenue en présence des membres du front uni de l’opposition dont Zacharie Myboto, Jean Eyeghe Ndong, Didjob Divungi Di Ndinge, Luc Bengono Nsi… Paulette Oyane était entourée de Samuel Ngoua Mboulou, le chef de la famille et de Christophe Ovono Allogo, leur porte-parole. Il y a un mois et 3 jours que le corps de Bruno Mboulou Beka attend son inhumation.
Georges-maixent Ntoutoume
