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Ali Bongo Ondimba renvoie le gouvernement et les syndicats à la négociation pour des résultats lundi

Ali Bongo, le 6 mars 2015 face aux syndicalistes. © Facebook/alibongoondimba
Ali Bongo, le 6 mars 2015 face aux syndicalistes. © Facebook/alibongoondimba
Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a renvoyé vendredi, à Libreville, le gouvernement et les partenaires sociaux à la table des négociations, exigeant aux deux parties des résultats pour lundi, a constaté un journaliste de l’AGP.

« M. le Premier ministre, nous avons tous entendu ce que nos compatriotes ont dit et il ne serait question que l’on perde du temps. C’est pourquoi (…) dès cet après midi (ce vendredi), tous les ministres et les partenaires sociaux concernés par les questions en suspend doivent se retrouver afin de ne plus donner prétexte à la persistance de ces grèves qui perturbent gravement le fonctionnement régulier de notre administration. Un certain nombre d’entre vous auront le week-end gâché. Car, ils vont faire des heures supplémentaires pour que j’aie des résultats lundi prochain », a déclaré le président, Ali Bongo suite à la contestation exprimée lors de cette rencontre par le mouvement syndical « Dynamique unitaire ».

« Et je ne saurai attendre. Entre femmes et hommes de bonne volonté vous devez vous retrouver pour travailler ce week-end. Le peuple gabonais vous regarde. Il va mesurer votre capacité et votre engagement à surmonter les différentes difficultés. Car c’est une question de bonne volonté. Il me reviendra de prendre des décisions que vous avez appelé les arbitrages. Et pour arbitrer, il faut que j’aie quelque chose devant moi qui m’amène à pouvoir considérer dans quelle force j’arbitrerai. Oui j’ai le rapport mais maintenant je veux plus que ça (…) pour que dès la semaine prochaine, j’aie quelque chose sur ma table », a-t-il martelé.

Pour Ali Bongo Ondimba, les membres du gouvernement, en passant par les employeurs doivent faire preuve d’abnégation.

« Dans les négociations, il faut le courage et la force d’accepter de faire des compromis. Parce que dans une négociation, il faut accepter le compromis. C’est cela faire preuve de courage : Je viens négocier j’ai des arguments et je suis prêt à entendre les arguments des autres. Mais je sais qu’à la fin, je devrais prendre une décision qui sera donc basée sur un compromis. Il n’y a pas de négociation sans compromis. Dans ce cas ce ne sont pas des négociations. On ne pas venir en négociation et dire que c’est ça ou rien », a déploré Ali Bongo Ondimba.

Par ailleurs, il a demandé aux syndicalistes en grève de reprendre le travail notamment ceux du secteur de l’Education.

« Je voudrais insister pour demander aux syndicats de reprendre le travail. Comme je l’ai dit, moi je n’ai pas peur de négocier et il ne faut pas négocier dans la peur mais surtout je ne veux pas négocier sous la contrainte. (…) je ne peux pas rester insensible et voir les parents qui ont engagé financièrement leurs ressources pour envoyer leurs enfants à l’école parce que tout ce qu’ils ont comme espoir c’est que ces derniers puissent étudier et réussir dans leur vie comme nous tous présents dans cette salle. Il n’est pas question de briser cet espoir-là. Je n’accepterai pas cela. Que l’on ne mène pas les enfants dans ces choses-là. Je ne peux l’accepter tout comme aucun parent », a averti Ali Bongo Ondimba.

Pour sa part, le porte-parole de la « Dynamique », Jean Rémi Yama, par ailleurs président du Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC) a expliqué au chef de l’Etat les raisons de leur courroux par rapport au rapport final des assises sociales d’Angondjé qui ont duré près de trois mois.

« Le 17 Novembre 2014, vous nous avez envoyé à Angondjé. Vous nous avez dit de travailler dans le fond sans tabou. Vous nous avez envoyez négocier. Vous nous avez envoyé travailler sur le système de rémunération parce que depuis pratiquement 2013, les différents Premiers ministres ont signé des protocoles d’accord avec les organisations syndicales dans lesquels il est mentionné clairement que le nouveau système de rémunération devrait être mis en pratique au plus tard le 31 mars 2014. Mais je voudrai ici au nom des camarades vous dire qu’à Angondjé, on n’a pas négocié, on n’a pas travaillé sur le nouveau système de rémunération. On a tout fait, sauf ce que vous nous avez demandé de faire », a déclaré M. Yama.

« C’est la raison pour laquelle, la commission spéciale qui était chargé de travailler sur le nouveau système de rémunération a plutôt travaillé pendant un mois et demi sur la grille salariale. C’est cette grille salariale qui a permis aux travailleurs que nous sommes, de faire des propositions que vous avez dû entendre sur le SMIG et sur le point d’indice respectivement à 300.000 FCFA et 1500 FCFA. Nous n’avons pas négocié parce qu’on n’a pas eu de contre propositions. De même lorsqu’il s’agissait du rapport final qui a été remis aujourd’hui (ce vendredi). Le 17 janvier dernier, jour de l’adoption dudit rapport final, il n’a jamais été adopté parce que les travailleurs ne se sont pas reconnus dans ce rapport. Nous nous étions convenus de revoir ensemble ce rapport et nous ne l’avons jamais fait. Nous ne connaissons donc pas le contenu. Nous ne savons pas ce qui est dedans. Surtout que nous n’avons pas négocié », a conclu le porte-parole de la « Dynamique unitaire ».

Depuis près de deux mois plusieurs administrations publiques observent des grèves, notamment le secteur éducation où les cours sont arrêtés depuis le 9 février dernier.

Regroupé au sein de la coalition « dynamique unitaire », ces syndicats pour la majorité du secteur public réclament, la mise en place dans l’immédiat d’un nouveau système de rémunération dans l’administration ainsi que le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) pour le compte du 4ème trimestre de l’année dernière.

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