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Sage-femme : Une profession en perte de vitesse au Gabon

sage_femme_hopitalEntre un plan de carrière incertain et des effectifs réduits, le métier de sage-femme est en mal au Gabon. Au moment où la communauté internationale célèbre ce métier, il est important que le Ministère de la Santé trouve des stratégies pour inciter les jeunes à s’y intéresser, mais surtout mettre des moyens afin de protéger la mère et l’enfant.

Comme en 2006, et ce jusqu’en 2015 conformément aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sur le plan international, le thème retenu pour cette commémoration est :  » Le monde a besoin des Sages-femmes aujourd’hui plus que jamais ». Sur le plan national, on retiendra que le thème est :  » Les soins essentiels pour les femmes et les nouveau-nés sont prodigués par les sages-femmes formées et réglementées selon les normes internationales ». Une thématique qui trahit bien la situation critique dans laquelle se trouve la profession au Gabon.

Par ailleurs, dans une déclaration circonstancielle le 5 mai dernier, Léonard Assongo, Secrétaire général du Ministère de la Santé a fait savoir que « cette célébration doit permettre, entre autres, de faire le bilan des activités à l’endroit des populations cibles que sont les femmes et les enfants, dresser un état des lieux de la profession et améliorer les pratiques quotidiennes y relatives ». Il a en outre indiqué que « si l’on considère uniquement la population des femmes en âge de procréer, le ratio est de 15 sages-femmes pour 10.000 femmes dans la même tranchée d’âge ». Un tableau inquiétant qui devrait tirer la sonnette d’alarme. Difficile dans ces conditions d’assurer la croissance démographique du pays.

Cette situation démontre à suffisance que le Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2011-2015 connaît d’énormes difficultés dans sa mise en route. Aujourd’hui, les sages-femmes du Gabon réunies au sein de leur association, travaillent à remobiliser et valoriser cette profession. Pour Mengue Nteme Angèle, Enseignante Sage-femme à l’Institut National de Formation d’Action Sanitaire et Sociale (INFASS), rencontrée le 5 mai pour l’occasion, « les sages-femmes ont la volonté de travailler. Mais elles font face à beaucoup de difficultés ». Parmi ces difficultés, elle a énuméré,  » le plan de carrière. La sage-femme n’a pas de plan de carrière. Sans plan de carrière, vous n’avez pas de possibilité d’avancer. Cela est un frein à notre épanouissement, un frein à notre compétence. Il faut aussi l’ordre des sages-femmes comme l’ordre des médecins. Cela nous permettra de mettre des garde-fous dans la pratique de la profession ».

Mengue Nteme Angèle n’a pas manqué de préciser que le manque d’effectif est un frein à la lutte contre la mortalité infantile. « L’intérieur du pays manque de sages-femmes. Et à Libreville, c’est le même problème. Rendez-vous compte qu’au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL), actuellement nous sommes en période de forts accouchements, vous arrivez en salle d’accouchement, il y a des équipes qui tournent à 4 ou 5 sages-femmes. C’est très insuffisant. Trente (30) accouchements par jour aux mains de quatre (4) sages-femmes, vous voyez que la charge de travail est très grande ». La sage-femme qui a pour mission d’accompagner les femmes enceintes tout au long de leur grossesse, mérite un traitement plus favorable au nom de la santé maternelle et de la croissance démographique du pays.

Dorian Ondo

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