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Burkina : des unités loyalistes de l’armée positionnées autour de Ouagadougou à la nuit tombée

Le général Diendéré, leader des putschistes au Burkina Faso, fait désormais l’objet de sanctions prononcées par l’Union africaine : gel des avoirs à l’étrangers et interdiction de voyager. AFP PHOTO / AHMED OUOBA[/caption]Plusieurs unités de l’armée et de la gendarmerie burkinabè sont postées depuis lundi après-midi autour de la capitale. Face à elle, le général Gilbert Diendéré et les putschistes du RSP ne semblaient pas vouloir quitter le pouvoir.

À l’heure où la nuit tombait sur Ouagadougou, la nation burkinabè basculait dans l’incertitude de l’obscurité. Lundi après-midi, au lendemain d’un projet d’accord de sortie de crise proposé par la médiation africaine et internationale, plusieurs unités de l’armée et de la gendarmerie ont pris la direction de la capitale pour contraindre les putschistes du régiment de sécurité présidentielle (RSP), dirigés par le général Gilbert Diendéré, à déposer leurs armes et à rendre le pouvoir.

Quatre colonnes de plusieurs véhicules, dont des blindés, ont pris la direction de Ouagadougou en début d’après-midi. Venues de Bobo-Dioulasso et Dédougou (est), de Ouahigouya (nord) et de Fada N’Gourma (ouest), elle se sont arrêtées aux portes de la ville en fin de journée, attendant les ordres de leurs supérieurs, des haut gradés loyalistes dont l’identité était encore inconnue.

C’est d’ailleurs par un communiqué signé par d’anonymes « chefs de corps des forces armées nationales » que ces derniers ont annoncé à nos confrères de RFI leur intention de passer à l’action contre les putschistes.

Diendéré affirme vouloir remettre le pouvoir aux civils après un accord

Face à cette pression accrue, le général Gilbert Diendéré s’est rapidement prononcé à la télévision nationale. Visiblement peu déterminé à s’incliner, il a affirmé qu’il remettrait le pouvoir aux autorités civiles de la transition après « l’accord définitif du projet de sortie de crise sous l’égide de la Cedeao » et a annoncé que le Premier ministre Isaac Zida, détenu depuis le coup d’État contre le régime de transition le 17 septembre, serait libéré en « signe d’apaisement ». Mais selon plusieurs de ses proches joints par Jeune Afrique, le chef du gouvernement de transition n’avait toujours pas été remis en liberté en début de soirée.

Après avoir rencontré l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo, habitué des médiations nationales lors des différentes crises qui ont secoué la transition, le général Diendéré s’est rendu chez le Mogho Nabaa, roi traditionnel des Mossis et figure très respectée au Burkina Faso. Sa présence a provoqué le regroupement autour de son domicile de plusieurs centaines de personnes réclamant le départ de l’ancien bras droit de Blaise Compaoré. Selon une source digne de foi, le général putschiste se serait finalement discrètement éclipsé à bord d’un véhicule banalisé.

Alors que le risque d’affrontement était bien réel, les unités loyalistes de l’armée et de la gendarmerie n’étaient toujours pas entrées en ville à 20 heures (heure locale). Des pick-up de militaires putschistes du RSP, dont certains officiers semblaient résolus à se défendre, auraient également pris position sur les principaux axes menant à la capitale.

Benjamin Roger

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