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Résolutions des Assises des Diasporas Gabonaises Libres du 22 septembre 2012 à Paris

Concertation des Diasporas Gabonaises Libres le 22 septembre 2012 à Paris

DIASPORAS GABONAISES LIBRES
Résolutions des Assises du 22 septembre 2012 à Paris


Pour obtenir la version PDF du document, Cliquez ici:
https://www.diasporaslibres.org/wp-content/uploads/Resolutions_Finales_Assises_DGL_22septembre2012.pdf


Se sont réunis en assemblée constitutive samedi 22 septembre 2012 à Paris :

– Des associations et groupes politiques de la diaspora signataires, dont l’association Diaspora Gabonaise Unie (DIAGAU), le Mouvement Gabon Debout (MGD), le Mouvement Conscience Gabonaise-France (MOCOGAFR), le mouvement Bongo Doit Partir-Modwoam (BDP-Modwoam) ;

– Des compatriotes de la diaspora plurielle adhérant à titre individuel ;

Avec les déclarations d’organisations de la diaspora participantes, mais absentes, dont la Plateforme Citoyenne (USA ; déclaration lue) et le Collectif des Gabonais de l’Etranger (CGE ; absente), et de partis politiques gabonais solidaires, dont l’Union Républicaine pour la Démocratie et le Progrès (URDP) avec son Secrétaire Exécutif, le Dr. Guilou BITSUTSU- GUIELESSEN (intervenant) et du Mouvement de Redressement National (MORENA) du Président Luc BENGONE NSI (déclaration lue) ;

En vue de fédérer et mutualiser les différentes entités de la diaspora plurielle qui partagent son objet dans le cadre d’une plate-forme d’actions et d’initiatives communes dénommée « Diasporas Gabonaises Libres » (DGL).

De la Charte des « Diasporas Gabonaises Libres »

Etant entendu que le but de la rencontre du 22 septembre 2012 à Paris était, principalement, de poser les bases d’une structure qui offrirait aux Gabonais et Gabonaises de la diaspora plurielle un cadre de rassemblement, de dialogue et d’actions communes qui soit plus flexible, plus moral, plus démocratique, plus transparent et plus ouvert ;

Etant entendu que le but de la rencontre du 22 septembre 2012 à Paris était également de doter la diaspora plurielle d’un cadre d’échanges francs, sincères et libres qui soit à même de permettre, promouvoir, protéger et défendre l’expression libre et plurielle des Gabonais qui partagent la même vision du combat pour un changement immédiat, profond et durable au Gabon ;

Etant entendu que le but de la rencontre du 22 septembre 2012 à Paris était, enfin, d’évaluer, puis de définir, les grands axes d’actions communes qui permettraient aux Gabonais de la diaspora de lutter, ensemble, contre la dictature ; et ce, en vue de l’établissement immédiat d’une démocratie véritable et durable dans notre pays.

Ont été adoptés, à l’unanimité :

– La Charte portant création de la coalition dénommée « Diasporas Gabonaises Libres », une coalition faite, d’une part, de groupes organisés adhérant en tant qu’associations et, d’autre part, de personnes adhérant à titre individuel ;

– Le principe de la mise en place d’un Comité de Suivi flexible et rotatif qui coordonnera le travail de la coalition conformément aux dispositions de la Charte votée.

Du projet de Conférence Nationale Souveraine

L’actualité du Gabon a fait l’objet d’une analyse profonde de la part des Diasporas Gabonaises Libres.

L’actualité relative au projet de Conférence Nationale Souveraine actuellement en discussion au Gabon a suscité le vif intérêt de l’assemblée constitutive des Diasporas Gabonaises Libres.

Ainsi :

Au sujet de la Conférence Nationale Souveraine souhaitée par le Peuple gabonais :

Vu le chronogramme né de la rencontre du 30 juin au 3 juillet 2012 à Paris, chronogramme proposé par la frange de l’opposition et de la diaspora gabonaises proche de l’Union Nationale (parti dissous) en compagnie de certains représentants de la société civile (cf. Agence France Presse) ;

Vu ledit chronogramme, qui prévoyait, entre autres, en juillet/août 2012 la dissolution de l’Assemblée Nationale et la réhabilitation de l’Union Nationale, puis en septembre 2012, la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine (cf. Mémorandum « Rencontre de Paris : Comment sortir de la crise ? » ;

Vu la caducité dudit chronogramme, dont aucune des étapes n’a été respectée ni par la frange de l’opposition qui l’avait proposé ni par le pouvoir auquel il avait été proposé ;

Les Diasporas Gabonaises Libres ont constaté, puis déploré, la situation de blocage politique, économique, social et culturel qui prévaut dans le pays depuis l’avènement du clan des Bongo Ondimba au pouvoir en 1967 ; elles ont également pris note de la situation délétère qui existe actuellement au Gabon du fait de l’obstination du régime Bongo/PDG à refuser de se soumettre à l’impératif d’une Conférence Nationale Souveraine qui remettrait à zéro les compteurs de la démocratie dans notre pays conformément au souhait du Peuple.

Au regard des énormes enjeux auxquels le peuple gabonais doit faire face dans sa tentative de restauration de l’Etat de droit et de démocratie au Gabon, l’assemblée des Diasporas Gabonaises Libres ne peut que constater le caractère inévitable de la révolution citoyenne au Gabon.

En effet, après 42 ans d’échec du népotisme et d’une politique patrimoniale instaurée au Gabon par le clan des Bongo Ondimba, les Gabonaises et les Gabonais ont cru, dans leur grande majorité, que le scrutin présidentiel anticipé du 30 août 2009 constituerait pour eux l’occasion de s’exprimer librement au cours d’une élection qu’ils voulaient libre, transparente et démocratique. Cet espoir fut à nouveau déçu. Le coup d’Etat électoral perpétré le 3 septembre 2009 leur rappela, hélas, que, bien loin d’être un Etat souverain, c’est-à-dire libre et indépendant, le Gabon était toujours un artefact de dictature dont la pérennité tenait non seulement à la soif de pouvoir des Bongo et du régime Bongo-PDG, mais aussi au soutien explicite et implicite de l’ancienne puissance coloniale française, soutien qui s’exacerba encore plus sous le Président sortant Nicolas Sarkozy ainsi que grâce à la collusion des intérêts mafieux des agents internes et externes qui ont continué à jouir au Gabon de privilèges considérables, et ce depuis plus d’un demi-siècle de supposée indépendance.

Dès lors, le pouvoir illégitime au Gabon n’a cessé de verser dans l’autoritarisme permanent et d’opter pour une politique tant incohérente sur la forme que dangereuse sur le fond, avec pour conséquence une situation de dégradation accélérée des conditions politiques, économiques, sociales et culturelles du pays. L’imposture, la manipulation et la répression aveugle de toute velléité de contestation de cet état de fait sont désormais la règle au Gabon, comme en témoigne la violence policière qui a causé la mort de la compatriote Elisabeth Nwanda lors de la marche pacifique du 15 août 2012 à Libreville. Et quand on y ajoute le refus catégorique du régime Bongo/PDG de s’engager dans le dialogue réparateur qui aurait pu être engagé entre Gabonais de tous bords à l’occasion d’une Conférence Nationale Souveraine, il ne reste plus aux citoyens que deux options: la résignation ou la révolte.

Les Diasporas Gabonaises Libres, tout en saluant le travail fait par l’opposition gabonaise en vue de la promotion d’une démocratie immédiate et sans fards au Gabon, et tout en saluant la démarche unitaire née du forum de Mouila du 7 au 9 septembre 2012 qui a donné naissance à l’Union des Forces du Changement (UFC), déplorent toutefois qu’un meilleur travail de conscientisation et de préparation n’ait pas été entrepris en vue de mieux expliquer au Peuple les enjeux, les buts, les procédures et les finalités de l’appel à la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine au Gabon ; elles regrettent en même temps que le type d’engagements citoyens et les sacrifices attendus du Peuple en vue de la réalisation de cet objectif n’aient pas non plus été suffisamment clarifiés aux Gabonais.

Il ressort ainsi de l’analyse des Diasporas Gabonaises Libres que la très grave situation politique, économique, sociale et culturelle dans notre pays appelle des solutions à la mesure des enjeux. Des enjeux de liberté, de souveraineté nationale, de justice sociale et d’unité entre les composantes culturelles du Gabon qui appellent à la lucidité et au patriotisme dans les choix et les démarches politiques qui doivent répondre à la crise politique multiforme qui frappe le pays et qui découle de l’enracinement quadragénaire du régime bongoïste au Gabon. Une crise que nient obstinément, et pour cause, les tenants du pouvoir.

Or, sur le débat politique actuel relatif au souhait des Gabonais de voir se tenir une Conférence Nationale Souveraine qui recadrerait démocratiquement et économiquement la destinée du pays, deux fléaux risquent, encore une fois, de dérouter ce débat :

– le fléau de l’entrisme et des faux-semblants, qui a fait ses preuves depuis longtemps au Gabon et qui n’a jamais permis l’élargissement de la base sociale au-delà des groupes inféodés au régime bongoïste, un régime qui, dès lors, s’est activé à n’incorporer en son sein que des cadres opportunistes et carriéristes, dont nombreux sont aujourd’hui les défenseurs les plus virulents du statu quo qui a pris en otage la destinée nationale sous un quasi régime de monarchie ;

– le fléau du consensus et du compromis permanents, par lequel les multiples « rencontres », les multiples « dialogues », les multiples « concertations » et les multiples « accords » de partage du pouvoir, donc du gâteau national, n’ont apporté rien d’autre au Gabon que la pérennisation d’un système figé autour du père Bongo hier et du fils Bongo aujourd’hui. En fin de compte, la tendance à des « dialogues » qui ont continué à faire des Bongo les arbitres du changement a fait tourner le pays en rond. Au passage, entre les compromis et les actes sans lendemain, peu d’acteurs politiques ont vraiment travaillé au réel éveil de la conscience politique nationale, encore moins à l’intronisation des valeurs citoyennes qui élèvent la République et qui imposent que le Peuple soit capable d’aller arracher cette République des mains de ceux qui la confisquent pour le bénéfice d’un homme, d’une famille, d’un clan.

Ce dont le débat sur la Conférence Nationale a besoin aujourd’hui, par conséquent, c’est d’une clarification du discours des divers acteurs de la classe politique et de la société civile se réclamant de l’opposition. Car, au-delà même des postures qui proclament l’opposition des uns et des autres autour de notions parfois vagues et opaques, une seule réalité demeure : aucune réelle synergie des efforts n’est possible si, d’une part, le débat pluriel qui doit être mené est réprimé par les tenants de la pensée unique de l’opposition et si, d’autre part, les uns et les autres ne peuvent s’accorder sur des objectifs précis qui soient compréhensibles à la majorité sociologique qui doit être mobilisée en vue du changement immédiat et durable. Or, dans ce contexte, la simple coalition des forces du changement n’est pas suffisante; il faut ajouter à cette consolidation bénéfique de l’opposition une posture qui se démarquerait résolument des faux-fuyants et des tergiversations qui ont toujours contribué à la pérennisation du régime en place.

Il reste, donc, au sujet de la Conférence Nationale Souveraine, des questions fondamentales à poser, notamment :

– En quoi le débat sur la Conférence Nationale Souveraine est-il important au Gabon, voir crucial, beaucoup plus aujourd’hui qu’hier ?

– De quel type de Conférence Nationale Souveraine parle-t-on vraiment ici, étant entendu que, sans définition précise du processus supposé par un tel événement, le pays risque de continuer à tourner en rond ?

– Ce débat sur la Conférence Nationale Souveraine procède-t-il d’un désir de continuité, donc de négociations et de compromissions qui préserveraient l’essentiel du statu quo bongoïste, ou d’un réel désir de rupture et, donc, de renouveau et de nouveau départ ?

– Quelle place sera accordée au Peuple souverain dans ce processus ? La CNS sera-t-elle de large ouverture au Peuple comme en 1990 ou restreinte à des acteurs qui en négocieraient la finalité dans des salons feutrés et obscurs en l’unique compagnie des représentants du régime ?

– Qui la convoquera, cette Conférence Nationale ? Ali Bongo Ondimba, qui en deviendrait aussitôt l’arbitre, enlevant ainsi son caractère souverain à la manifestation, ou le Peuple gabonais par l’intermédiaire de son opposition unie et déterminée ?

– Voit-on vraiment Ali Bongo accepter une Conférence Nationale Souveraine au Gabon sans y être forcé ? Cette question pose, justement, la problématique d’une certaine naïveté qui supposerait que le régime en place accepterait la Conférence Nationale Souveraine sans forcing ; la liberté ne se donnant pas, il apparaît de plus en plus évident que pour obtenir cette Conférence Nationale Souveraine, les Gabonais devront s’organiser pour l’arracher. C’est là la réalité du moment. Il faut dès lors créer les conditions d’une mobilisation et d’une organisation qui conduirait à la prise du pouvoir par le Peuple gabonais lui-même ; mais une telle mobilisation se prépare ; elle ne peut être improvisée ;

– Quel rôle la diaspora gabonaise plurielle, agissante et unie dans sa diversité peut-elle jouer aux côtés des forces du changement s’activant sur le terrain en vue de rendre possible un changement immédiat, profond et durable?

– Quelles furent les erreurs commises lors de la Conférence Nationale de 1990 et quelles leçons tirer des ratés de cet événement ?

– Une Conférence Nationale Souveraine est-elle même possible au Gabon avec Ali Bongo toujours au pouvoir et jouissant du plein contrôle de l’armée, donc de la pleine capacité de nuire et de faire capoter le processus même de la Conférence Nationale?

– La focalisation presque immobilisante faite au Gabon sur la Conférence Nationale Souveraine comme seul passage obligé vers le changement n’est-elle pas, au final, contre-productive et, même, un aveu d’incapacité de l’opposition gabonaise au vu du simple fait que d’autres Peuples jadis brimés par des dictatures, à l’instar de la Tunisie, de l’Egypte et de la Libye, n’ont aucunement préfacé leurs révolutions avec l’impératif d’une Conférence Nationale Souveraine, préférant plutôt évincer les dictateurs d’abord par le moyen de soulèvements populaires, avant d’organiser, ensuite seulement, les conférences ou assemblées constituantes qui ont réconcilié ces Peuples avec eux-mêmes ?

A  ces questions, il faut en ajouter une dernière qui, elle, demande si une Conférence Nationale est vraiment possible au Gabon quand l’un des partenaires à cette discussion citoyenne—le régime—ne veut aucunement s’y plier ? Et s’il ne veut pas s’y plier, quelles options restent au Peuple, dans ce cas, pour, malgré tout, affirmer sa souveraineté ?

Or, sur les « dialogues nationaux » menés depuis 1990 au Gabon, le bilan est plutôt maigre. S’agissant spécifiquement de la Conférence Nationale de 1990, il serait essentiel de se rappeler les facteurs internes et externes qui en ont imposé la tenue. Sur le plan externe,  la chute du mur de Berlin qui avait scellé la fin officielle de la Guerre Froide favorisa le souffle d’un « vent de l’Est » qui mit à mal les régimes dictatoriaux d’Afrique, déclenchant ainsi en Afrique francophone, notamment au Bénin (dès fin 1989-début 1990) et au Gabon (mars-avril 1990), des processus de Conférences Nationales que François Mitterrand fut bien obligé d’entériner lors de son discours de la Baule le 20 juin 1990). Sur le plan interne,  la naissance historique du Mouvement de Redressement National (MORENA) au début des années 1980 et son retour d’exil dès 1989 va, dans un contexte de crise et de revendications économiques sans précédents, combiner avec les mouvement étudiants de fin 1989-début 1990 pour forcer la main à un Omar Bongo qui, jusque-là, se refusait encore à toute idée de Conférence Nationale au Gabon.

Preuve, donc, que seul le forcing marche face aux dictateurs véreux qui s’imposent au pouvoir contre la volonté démocratique de leurs peuples.

Autrement dit, une analyse froide du processus qui a mené à la tenue d’une Conférence Nationale au Gabon en 1990 montre que :

– Ce n’est que grâce à la pression de la rue que, sentant son régime vaciller et les Français le « lâcher », et ce quelques mois seulement après le discours de Bitam au cours duquel il déclarait encore que lui vivant, il n’y aurait pas de Conférence Nationale au Gabon, Omar Bongo y fut néanmoins contraint ;

– Ce n’est que grâce à la large ouverture de cette manifestation à un Peuple assoiffé de changement et d’expression libre que les Gabonais purent déjouer l’entente Bongo/Mba Abessole qui avait voulu perpétuer le régime du parti unique au Gabon sous la forme d’un Rassemblement Social Démocrate Gabonais (RSDG) au rabais, permettant ainsi aux forces démocratiques  et patriotiques du FUAPO et alliés de forcer la reconnaissance d’un multipartisme intégral au Gabon ;

Au moment, donc, où le Gabon aspire de nouveau à une reformulation citoyenne de ses institutions en vue de rétablir son Peuple dans sa souveraineté la plus absolue, la question de la forme que devra prendre cette nouvelle opportunité de démocratisation se fait brûlante. S’il est entendu aujourd’hui qu’une majorité de Gabonais refuse désormais des « concertations nationales » d’arrière-cour telles les fameux « Accords de Paris » (1994)  ou « Accords d’Arambo » (2006), il est également entendu, au vu du refus d’Ali Bongo et de son régime de s’y plier, que toute idée de Conférence Nationale Souveraine au Gabon ne peut aboutir sans, au préalable, la préfacer d’actions populaires contraignantes qui en forceraient la tenue.

Ainsi :

Considérant la situation de blocage politique, économique, social et culturel qui prévaut dans le pays ;

Considérant le désir du peuple gabonais de voir son droit à l’autodétermination respecté et sa dignité et souveraineté rétablies ;

Considérant le non-respect et la caducité du chronogramme de sortie de crise proposé fin juin/début juillet 2012 à Paris par l’opposition, chronogramme dont la recommandation phare était l’exigence de la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine fin septembre 2012 ;

Considérant qu’aucune Conférence Nationale ne peut être souveraine au Gabon avec Ali Bongo Ondimba toujours au pouvoir et le système qui le maintient en place toujours en exercice.

Les Diasporas Gabonaises Libres affirment :

– l’impérieuse nécessité d’un changement immédiat, profond et durable au Gabon ;

– l’urgence d’un dialogue national qui soit de nature à garantir au peuple gabonais une rupture totale d’avec le système Bongo-PDG qui tient le Gabon et son peuple en otage depuis près d’un demi-siècle de dictature déshumanisante ;

– qu’une Conférence Nationale Souveraine avec valeur constituante demeure l’outil le plus à même de rétablir le peuple gabonais dans sa souveraineté et dans sa dignité.

Toutefois, suite aux trois rejets déjà exprimés par le pouvoir de saisir l’opportunité d’une sortie honorable par le biais de ce projet citoyen, comme en atteste le « non » catégorique d’Ali Bongo Ondimba exprimé le 12 septembre 2012 devant les deux chambres du Parlement et rejetant toute idée de Conférence Nationale Souveraine au Gabon, Nous, Diasporas Gabonaises Libres, prenons nos responsabilités et invitons les organisations plurielles de la diaspora, les acteurs politiques pluriels de l’opposition, les acteurs de la société civile plurielle ainsi que les représentants des syndicats, des groupes religieux et des organisations estudiantines à se réunir stratégiquement à Paris du 26 au 28 octobre 2012 dans le cadre d’une concertation sincère, claire et unitaire des forces patriotiques et démocratiques en vue d’adresser, ensemble, et de manière solennelle et ferme, un ultimatum exigeant la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine au Gabon et spécifiant, comme  préalables non négociables :

– La mise en place d’une Autorité de Transition (ADT) devant prendre en mains le processus réformateur devant encadrer, puis conduire à la Conférence Nationale Souveraine ;

– la démission immédiate d’Ali Bongo Ondimba (Président illégitime), Marie-Madeleine Mborantsuo (Présidente de la Cour constitutionnelle), Rose Francine Rogombé (Présidente du Sénat) et de Guy Nzouba Ndama (Président de l’Assemblée nationale) ;

– la dissolution des deux Chambres du Parlement et le transfert de leur autorité à une Assemblée constituante qui serait mise en place dans le cadre de la Conférence Nationale Souveraine ;

– le transfert total et inconditionnel du pouvoir gouvernemental à l’Autorité de Transition (ADT), une autorité neutre et inclusive qui aura à charge de liquider les affaires courantes pendant la durée de la transition (six mois maximum), d’assurer la sécurité professionnelle et physique des personnes et des biens, d’assumer, entre autres, le contrôle de l’armée et de la police, d’organiser la Conférence Nationale Souveraine et de préparer le pays à la tenue d’élections générales libres et transparentes suite à une refonte démocratique des textes fondamentaux conformément aux desideratas de l’opposition et de la société civile.

Ces conditions non négociables devront être acceptées par le régime Bongo-PDG avant la tenue de la Conférence Nationale Souveraine, sans quoi il ne pourrait y avoir de Conférence Nationale véritablement souveraine au Gabon.

Mais les Diasporas Gabonaises Libres sont aussi suffisamment réalistes pour se rendre compte que rien ne pourra être obtenu du régime Bongo/PDG sans forcing et que, dès lors, le régime Bongo/PDG continuera à refuser le dialogue national souverain voulu par l’opposition. Les propositions ici-évoquées ne découlent donc pas nécessairement de la présupposition naïve selon laquelle le régime accepterait forcément la Conférence Nationale Souveraine telle que postulée par l’opposition. Nous partons plutôt du point de vue que nous attendons d’Ali Bongo et de son régime qu’ils continueront à rejeter toute idée de Conférence Nationale Souveraine au Gabon et que, à partir de là, ils donneront à l’opposition la justification, voire le prétexte devant l’amener à enclencher son « plan B » en vue de l’évincement immédiat d’Ali Bongo et de son régime du pouvoir, et ce au bout d’actions ciblées visant à établir l’ingouvernabilité absolue au Gabon jusqu’au départ inconditionnel du dictateur.

Les Diasporas Gabonaises Libres, comprenant la réticence d’une certaine frange de l’opposition vis-à-vis d’un combat de libération nationale qui soit plus frontal, mais ne se faisant aucune illusion sur le miracle d’un « oui » volontariste d’Ali Bongo, se mettent ici dans une dynamique qui se veut plutôt accompagnatrice des approches et de la logique de l’opposition, en vue de permettre à celle-ci, justement, d’aller au bout de sa logique pour ensuite l’amener à comprendre que la crise actuelle ne pourra se résoudre qu’au travers d’une lutte politique réelle. Se mettre dans la logique de l’opposition et l’amener au bout de cette logique consiste, ainsi, à poser un ultimatum devant permettre d’entrevoir une fin à l’attente du Peuple, évitant ainsi un enlisement à durée indéterminée de la démocratie gabonaise.

Ainsi :

– Ali Bongo et son régime doivent être amenés à dire « non » une quatrième fois à l’issue de l’ultimatum ici proposé ; ayant déjà dit « non » une première fois par l’intermédiaire de son porte parole, puis dans une interview accordée à Jeune Afrique, et enfin devant les deux chambres du parlement gabonais, Ali Bongo devra, comme on peut s’y attendre, dire un autre « non » qui ne laissera plus de doute à qui que ce soit sur l’impératif de son évincement du pouvoir par tous les moyens et, notamment, par la force du peuple souverain ;

– cet énième « non », cependant, doit être le dernier et, donc, devenir le déclic d’une révolution devant chasser Ali Bongo du pouvoir, laissant ainsi les Gabonais libres de refaire un pays réellement démocratique.

Autrement dit :

Partant de la présupposition selon laquelle Ali Bongo en viendrait, suite à une négociation, à accepter la Conférence Nationale Souveraine sans y être forcé et sans sacrifices révolutionnaires pour le Peuple gabonais, les Diasporas Gabonaises Libres veulent, dans un premier temps, pousser la démarche actuelle de l’opposition jusqu’au bout de sa logique en invitant ses leaders à se rendre stratégiquement à Paris fin octobre en vue de poser, dans le cadre d’un ultimatum commun, des préalables fermes auxquels le régime Bongo/PDG devra satisfaire en amont même du projet de Conférence Nationale, et ce en vue d’en garantir la souveraineté absolue.

Ainsi :

Les Diasporas Gabonaises Libres :

Constatant :

1) qu’aucune Conférence Nationale ne peut être souveraine au Gabon si Ali Bongo Ondimba préserve, dans le même temps, les pleins pouvoirs qui lui permettraient non seulement le contrôle de l’armée, mais aussi le contrôle de l’Exécutif ;

2) qu’aucune Conférence Nationale ne peut être souveraine au Gabon s’il n’y a pas, comme en 1990, large ouverture au Peuple gabonais, tant il apparaît absolument obligatoire, pour un processus réparateur comme celui-là, d’y associer un maximum de Gabonais aux fins, justement, de les mobiliser et de les engager à la création de multiples partis politiques et associations qui iraient, ainsi, les représenter à la CNS par délégués interposés ;

3) qu’aucune Conférence Nationale ne peut être souveraine au Gabon si elle n’est pas inconditionnelle, étant entendu que l’opposition ne peut se permettre de laisser le régime Bongo/PDG, dans ce cas, continuer à jouir de la capacité de contredire l’élan démocratique du Peuple ;

4) qu’aucune Conférence Nationale ne peut être souveraine au Gabon si elle ne comporte pas le principe d’une remise à zéro du compteur politique de la Nation, tout le monde devant ainsi s’accommoder des règles démocratiques à établir, règles qui garantiraient, une bonne fois pour toutes, la démocratie intégrale au Gabon tout en s’appliquant objectivement à tous, parti au pouvoir comme opposition ;

5) qu’aucune Conférence Nationale ne peut être souveraine au Gabon si la date de sa tenue n’est pas annoncée suffisamment à l’avance pour permettre, justement, à tous les Gabonais de l’intérieur du pays comme de la diaspora qui veulent y participer de s’organiser pour aller faire entendre leurs voix plurielles lors de ce dialogue national, le minimum de 30 jours étant, dans ce cas, acceptable du point de vue de cet objectif participatif ;

6) qu’aucune Conférence Nationale ne peut être souveraine au Gabon s’il n’y a pas établissement d’une Commission Vérité-Réparation-Réconciliation qui établirait la vérité sur les 45 ans de dictature bongoïste au Gabon tout en permettant un minimum de réparation par la restitution, même partielle, des biens nationaux confisqués 45 ans durant par TOUS les tenants du bongoïsme au Gabon, le pardon n’étant, dans ce cas, accordé qu’aux repentis et la prison imposée aux réfractaires ;

7) Vu, enfin, qu’on le veuille ou pas, qu’aucune Conférence Nationale Souveraine ne pourra s’obtenir au Gabon sans soulèvement du Peuple gabonais ;

Concluent :

a) Que toute idée de Conférence Nationale Souveraine au Gabon doit obligatoirement être préfacée de l’impératif et, donc, de la condition sine qua non d’une destitution d’Ali Bongo Ondimba et de l’Etat PDG en bonne et due forme avant la tenue de ladite Conférence ;

b) Que cette destitution, dans le cas où le pouvoir l’accepterait sans y être forcé, pourrait, dans le cadre d’une Commission Nationale de Vérité, de Réparation et de Réconciliation, leur garantir l’amnistie et, par la suite, le droit de se représenter aux élections générales qui seraient organisées après une transition réformatrice de six mois ;

c) Que cette destitution préalable à la Conférence Nationale Souveraine doit supposer le transfert des pouvoirs Exécutif à une Autorité de Transition (ADT) qui, dès lors, assurerait :

– la continuité de l’Etat et la gestion des affaires courantes ;

– la protection des citoyens (de l’ancien pouvoir comme de l’opposition) en prenant le contrôle de l’armée et de la police et de tout l’édifice gouvernemental, et ce dans le but de permettre une Conférence Nationale dénuée de violence et d’insécurité politique et professionnelle pour ceux du régime comme de l’opposition qui voudraient se ranger ouvertement du côté du Peuple ;

– la transition démocratique en vue de l’organisation d’élections générales libres, transparentes et démocratiques dans un délai de six (6) mois ;

– la mise en place, dans le cadre de la Conférence Nationale Souveraine, d’une Assemblée Constituante Citoyenne devant rédiger une nouvelle Constitution et proclamer une nouvelle République au Gabon ; cette constitution devra se baser sur toutes les propositions démocratisantes faites par la classe politique d’opposition, la société civile et la diaspora gabonaise depuis 1990, notamment en ce qui concerne le besoin de réduire les pouvoirs du président de la République tout en renforçant ceux du Premier ministre, du Parlement et de la Cour Constitutionnelle devenus indépendants ; l’adoption d’un régime parlementaire au Gabon en vue, justement, de cette réduction des pouvoirs exécutifs ; le retour au mandat de 5 ans renouvelable une fois ; le retour au système électoral à deux tours, etc.

– le droit de tous ceux qui veulent se présenter aux élections de le faire sans restrictions financières ou politiques exagérées et sans limitation du droit de créer librement des partis politiques ou des associations ;

Autrement dit, aucune concession, dans ce cas, ne pourra être faite à Ali Bongo et à son régime en dehors du simple fait que, en échange de leur mise « entre parenthèses » volontariste le temps de la transition, l’Autorité de Transition (ADT) leur garantirait le droit de repartir, comme tout le monde, solliciter, suite aux six mois de transition, les suffrages du Peuple.

Ce scénario idéal, il faut cependant le ramener à la dure réalité qui voudrait que l’on comprenne que, en fait, la Conférence Nationale souhaitée ne pourra être que « souveraine » ou « non souveraine » selon qu’elle serait « imposée » ou « négociée ».

Négociée, elle ne serait probablement pas souveraine car on aura du mal à imaginer Ali Bongo et son régime acceptant des mesures entérinant leur destitution.

Imposée, elle pourrait, du fait même de cette imposition, jouir du caractère révolutionnaire qui, du coup, exclura totalement Ali Bongo et son régime du débat politique puisque la nature révolutionnaire d’une telle imposition supposerait automatiquement la mise à l’écart du régime et la proclamation, dans le cadre d’une Assemblée Constituante Citoyenne, de la nouvelle République véritablement démocratique que le Peuple gabonais réclame.

Parce que les Diasporas Gabonaises Libres restent, justement, sceptiques quant à la possibilité du régime en place d’accepter, sans y être forcé, le principe d’une Conférence Nationale Souveraine au Gabon, la seule option restant au Peuple gabonais et, donc, à l’opposition gabonaise sera de fixer un ultimatum de 30 jours à Ali Bongo l’invitant à faire un choix simple et final : soit accepter une Conférence Nationale basée sur les conditions contraignantes ci-dessus proposées et qui en garantiraient la souveraineté, soit se voir viré du pouvoir par la force du Peuple. Il n’y aura alors aucun coin du Gabon où Ali Bongo et les membres complices de son régime pourront aller se cacher sans encourir l’ire du Peuple gabonais.

Sur les Actions, les Projets et les Initiatives des Diasporas Gabonaises Libres

Le court terme

La coalition des Diasporas Gabonaises Libres s’est dotée d’un organigramme de travail visant à présenter, de toute urgence, ses conclusions à l’entièreté de l’opposition en vue de relancer le processus du changement immédiat qui semble actuellement piétiner ; ledit organigramme prévoit également le plein engagement des Diasporas Gabonaises Libres dans la lutte pour la chute immédiate du régime Bongo/PDG aux côtés de l’opposition, à la condition que cette opposition choisisse clairement de se positionner pour l’ultimatum ici proposé et, donc, de se rendre à Paris dans les conditions ici fixées pour entériner le texte de l’ultimatum et tout le « plan B » qui va avec.

Le moyen terme et le long terme

L’assemblée constitutive des Diasporas Gabonaises Libres s’est engagée, à la conclusion de ses travaux, de charger son Comité de Suivi de mettre en place un chronogramme d’initiatives et d’actions visant à faire entendre les voix plurielles des Diasporas Gabonaises Libres sur le terrain politique national.

Fait à Paris le 22 septembre 2012

Diasporas Gabonaises Libres
https://www.diasporaslibres.org

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