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Gouvernement : l’emploi, un domaine tabou ?

Blaise-Louembe1Le ministre de l’Economie, de l’Emploi et du Développement durable s’est entretenu avec la presse le mercredi 22 mai dernier. Cinq thèmes avaient été préalablement choisis, allant de l’environnement des affaires aux mesures visant à enrayer la cherté de la vie en passant par l’émission de titres par le Trésor Public. Rien par contre sur un sujet qui préoccupe bon nombre de Gabonais : l’emploi.

Alors l’emploi et le chômage, sujet tabou ? Depuis son arrivée boulevard triomphal – siège du ministère de l’Economie, de l’Emploi et du Développement durable -, Luc Oyoubi n’a pas montré un grand empressement à aborder le sujet de l’emploi. Comme ses prédécesseurs, il ne semble pas avoir mis la lutte contre le chômage au centre de son action. Pourtant, la situation a de quoi faire frémir ! Selon certaines associations de la société civile, le chômage est, avec le logement, le point faible du gouvernement. De nombreux indicateurs de l’emploi sont au rouge, et cette situation tend à alourdir le climat social. Les raisons de s’inquiéter sont nombreuses.

Taux de chômage évalué à près de 30%

Selon les experts, le taux de chômage est d’environ 30% au Gabon. Un chiffre grave. Un responsable de l’Office national de l’Emploi (ONE), indique que l’ «on ne peut confirmer de tels chiffres, même s’ils sont proches de la réalité, car l’enquête que devait mener la direction générale des Statistiques et des Etudes économiques (DGSEE) l’année dernière sur la situation de l’emploi au Gabon n’a pu se faire» faute de moyens, semble-t-il. Si la Fonction publique recrute encore, tout comme les entreprises publiques, en revanche peu d’entreprises privées créent des emplois durables dans le pays. Depuis la fin de la CAN 2012 dont l’organisation avait permis de doper un tant soit peu le secteur, les destructions d’emplois se sont accélérées. Il s’agissait, il est vrai, d’emplois essentiellement précaires.

Le gouvernement se doit d’être sensible à la question

En dehors du bâtiment et des sociétés de services qui fournissent des emplois de courte durée – des «petits boulots»- les autres secteurs sont touchés par un dégraissage massif des effectifs, comme le souligne un étudiant de l’Ecole supérieure des Arts et Métiers (ESAM) dans son mémoire de fin de cycle dont l’enquête a été minutieusement faite et particulièrement appréciée de plusieurs chefs d’entreprise. Nul doute que le ministre Luc Oyoubi, qui dispose d’outils comme le Centre de développement des entreprises (CDE) et l’ONE, saura prendre des mesures destinées à encourager les entreprises privées à créer des emplois durables, ainsi que des mesures ainsi que des mesures d’accompagnement -tel que l’octroi de crédits non coûteux- pour ceux qui désirent se lancer dans le monde de l’entreprise grâce à l’octroi de crédits non coûteux. Trop de jeunes diplômés (Licence et Master) formés au Gabon et à l’étranger (France, Allemagne, Sénégal, Maroc, Mali, Togo,…) se retrouvent sans emploi. Pourtant, certains secteurs jouissent d’une santé insolente, mais ils rechignent à recruter en grand nombre. Il est temps d’éradiquer ou, tout au moins, d’atténuer le phénomène. Il est temps de mettre fin à cette hémorragie, à cette hécatombe à l’effet dévastateur sur la consommation des familles. Pourtant certains secteurs jouissent d’une santé insolente, mais rechignent à recruter en grand nombre.

Autre sujet de préoccupation : le peu de qualification de certains demandeurs d’emploi. Pour parvenir au procédé Formation-Emploi, et répondre aux attentes de certaines entreprises, c’est au ministère chargé de la Formation professionnelle, par l’entremise de l’Agence nationale de Formation et de Perfectionnement professionnel (ANFPP), de jouer son va-tout ; il devrait permettre ou susciter la formation d’ouvriers (qualifiés) pour les secteurs secondaire et tertiaire. Dans cette bataille pour l’emploi, le ministère des PME -même s’il est toujours inexplicablement aphone sur ce type de questions- doit prendre toute sa part.

De toute évidence, une harmonisation des politiques gouvernementales dans le domaine apparaît aujourd’hui indispensable face à la hausse du chômage et du déficit d’emplois. Dans ce contexte difficile, il est grand temps, il est temps non pas de faire quelques rabots, d’annoncer quelques mesures palliatives, mais bien de prendre des dispositions pour sauvegarder les emplois existants et mettre en œuvre des mécanismes devant permettre aux entreprises d’embaucher. Il est grand temps de refaire de l’emploi un secteur prioritaire ! Le ministre de l’Emploi, Luc Oyoubi; le sait mieux que quiconque : «une politique économique ne peut être bonne que si le marché de l’emploi est valorisé», ainsi que l’a affirmé Alain Minc.

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