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Françafrique: Les ingérences maffieuses de Bongo

Le dictateur Bongo du Gabon, ami de la France.
Le Gabon et les Gabonais finiront par payer tôt ou tard les ingérences maffieuses de leur président, Bongo, dans tous les coups bas auxquels ce dernier et la France sont sans cesse impliqués en Afrique.
Le Peuple gabonais doit se préparer à payer tôt ou tard et au prix fort les incessantes ingérences malveillantes et maffieuses dans lesquelles Bongo, notre président par défaut, ne cesse d’impliquer notre armée nationale (par des interventions au maintien ou à l’installation des dictatures), notre territoire national (transit des munitions et des barbouzes de tout genre), notre diplomatie (mensonges perpétuels sur le rôle du Gabon dans la plupart des conflits armés du continent), et par delà le peuple gabonais tout entier.

Car, pour ceux qui savent se doter d’une double lecture des principaux évènements de ces derniers temps, il est facile d’établir que les attentats du 11 septembre 2001, qui ont endeuillés des milliers de familles américaines, ainsi que tous les attentats que ne cessent de perpétrer les fondamentalistes arabes sur les intérêts américains un peu partout à travers le monde, ne sont pas dirigés, loin de là, contre le pauvre peuple américain ; mais bien à l’endroit de la politique mensongère et de deux poids deux mesures poursuivie par George W. Bush et dont n’ont cessé d’appliquer la plupart des présidents qui se sont succédés à la Maison Blanche. Cette politique de mépris à l’égard des autres pays, d’arrogance et de mensonge, qui a atteint son paroxysme par le pillage du pétrole irakien qu’a fomenté l’administration Bush sur le dos du peuple américain, a conduit à chaque fois les innocents à devoir payer pour des actes qu’ils n’ont guère commis.

C’est cette même conduite aveugle, cette gestion machiavélique et étriquée d’un État, sous les ordres et l’inspiration d’un potentat qui n’a d’yeux que pour ses propres intérêts, que depuis bientôt un demi siècle, notre pays le Gabon se retrouve systématiquement empêtré, dans des causes qui m’honorent en rien la dignité humaine et encore moins gabonaise.

Les gabonais payent et payeront encore pendant très longtemps cette gestion du pays bibéronnée, dont le président actuel fait l’objet de la part du colonisateur depuis sa prise de pouvoir en 1967.
Du Nigéria aux Comores, de l’Angola au Tchad, du Bénin à la Côte d’Ivoire, il n’y a pas un seul pays, un seul peuple africain ayant manifesté viscéralement et courageusement sa volonté d’émancipation, où Bongo n’ait été envoyé pour tuer la volonté populaire et mettre ainsi en scelle un dictateur non voulu.

S’il est vrai pour les riches qu’ils se prêtent entre eux, il semble désormais incontestable que les dictateurs se soutiennent entre eux, pour éviter que, telle une vague qu’on ne saurait arrêter, une « horde » de jeunes nationalistes ne finissent par jeter les bases d’un renouveau démocratique dont l’Afrique a tant besoin.
En tout cas c’est un des nombreux axes d’explications qui justifie cet acharnement, cette fidélité, cette omniprésence du président gabonais dans la quasi-totalité des interventions à contre-courant de la démocratisation qui ont lieu en Afrique.

Que les ressortissants des pays ci-dessous cités veuillent imputer le prix de leurs retards démocratiques et de leurs nombreuses frustrations au Gabon et à l’ensemble des Gabonais, ne serait certes pas loyal, comme il n’est pas loyal que ce soit le pauvre peuple américaine qui paye au prix fort l’inconscience et l’incompétence de quelques uns de leurs dirigeants. Ce que le peuple gabonais peut cependant garantir à tous ces peuples dépossédés par la faute d’un des nôtres de leur leur destin national, c’est de trouver et de leur livrer Bongo, où que ce dernier se cachera dans sa tentative d’échapper à tous les crimes auxquels lui et la France ne cessent depuis 1967 de se rendre coupables.

Voici en résumé tous les pays où notre illustre président s’est fait distinguer par ses « bons et loyaux » services :

Nigéria :

La Guerre du Biafra de 1967 à 1970, au cours de laquelle fut expérimentée la toute première des nombreuses basses besognes auxquelles s’est livré Bongo depuis son accession au pouvoir, est celle qui dessine le mieux le rôle pour lequel Jacques Foccart et De Gaulle destinaient ce tout jeune président, crédule et docile, en plein coeur du contient noir, au Gabon, zone géographique stratégique, de laquelle on peut se rendre dans tous les coins de l’Afrique. C’est effectivement au cours de cette guerre, où l’armée française campait pour sécuriser « ses » puits de pétrole, que le Gabon a servit de zone de transit des armes et munitions acheminées par la France, pour décimer plus de deux (2) millions de nigérians. Lors d’une interview que le jeune Bongo donne à Paris à cette occasion pour répondre des dites accusations, l’on peut apercevoir juste derrière lui Foccart, qui s’assure de la bonne restitution de la réponse déjà préparée par ses soins à cet effet.

Comores :

C’est du Gabon en 1978, alors en poste comme instructeur de la garde présidentielle gabonaise, que Bob Dénard reçoit les instructions, la logistique et les fonds, avant de prendre un avion de l’armée de l’air gabonaise accompagné de 43 mercenaires, pour exécuter, à la demande de la France, le coup d’état contre Ali Soilih, dictateur communiste brutal mais visionnaire du Comores.

Cote-d’Ivoire :

Durant la crise ivoirienne de 2002 à 2004, l’ingérence maffieuse du chef d’Etat gabonais a été de tous les instants. D’abord comme parolier officiel de Chirac auprès des instances africaines sur la situation en Côte-d’Ivoire. Ensuite comme financier secret des Forces Nouvelles, groupe rebelle dissident dirigé par Guillaume Soro et ayant pour objectif de perpétrer un coup d’état militaire contre le régime démocratiquement élu de Laurent Gbagbo. Et enfin comme incitateur des velléités insurrectionnelles du premier ministre par intérim Charles Konan Banny. On se souvient d’ailleurs de cette phrase où le dictateur gabonais incitait le timide Banny à prendre les choses en main, en vue de faire appliquer la résolution 1701 adoptée par l’ONU sous l’impulsion de la France, et qui limitait considérablement les pouvoirs du président de la République, donnant toutes les prérogatives au seul premier ministre. « …Gbagbo résiste parce qu’il n’a pas de garçons en face. »

martelait-il sans cesse au téléphone à Banny. Une attitude qui amena d’ailleurs le président ivoirien à traiter le gabonais Bongo de « rigolo », surtout après avoir fait le constat lui et le peuple ivoirien, de ne point comprendre le fait qu’un président « dont le peuple meure de faim et de mal-gouvernance, ne sache trouver autre chose à dire durant son séjour parisien que de s’intéresser à ce qui se passe en Cote-d’ivoire, comme si les gabonais n’avaient pas d’urgence à voir être résolus par leur exécutif. »

Il aurait peut-être fallu au peuple ivoirien et à son président de comprendre à ce moment là que le doyen des chefs d’Etats africains était tout simplement dans le plein exercice de ses attributions, qui sont celles entre autres de destabilisateurs des velléités démocratiques des peuples africains, tel que confiées par l’Elysée.

Congo Kinshasa :

Bongo a également participé au soutien financier et logistique de Joseph Désiré Kabila, qui, en mai 1997 renversa l’extravagant dictateur congolais, Joseph-Désiré Mobutu ; un rival devenu trop encombrant pour le titre de doyen de l’Afrique Centrale.

Congo Brazaville :

Au Congo-Brazaville, pays de son enfance, Omar Bongo s’est toujours illustré, parfois sans l’aval de la France, comme le faiseur et défaiseur de carrières présidentielles. En plus des implications antérieures notamment dans l’assassinat de l’ancien président marxiste Marien Ngouabi, l’on sait le président gabonais également promoteur et financier du coup d’état militaire et politique perpétré par son beau-père Denis Sassou-Nguesso en octobre 1997, contre le président démocratiquement élu Pascal Lissouba. Pour cet ultime coup de maître en terre natale, OB s’était assuré du non moindre coup de pouce de l’Elysée par l’entremise notamment de Elf (Total) ; lesquels se sont assurés de fournir sans compter munitions et autres mortiers au « bourreau » d’Ohio, dans l’accomplissement de ce que l’on nomme désormais à Brazzaville comme la « boucherie » de Sassou au vu du bilan de 40.000 personnes massacrées. « Heureusement » que les intérêts poursuivis par les bénéficiaires de tout premier rang étaient là aussi – une fois n’est pas coutume – « nobles »! Car il ne s’agissait ni plus ni moins que de laisser le puis ouvert au géant pétrolier afin qu’il remplisse sans contrôle et quasi-gratuitement, les larges cuves de ses énormes pétroliers, à partir des riches gisements off-shore de Pointe-Noire. N’a-t-on pas dit à l’Elysée à l’époque que l’on « préférait » de loin Sassou à Lissouba, pour sa « corruptibilité » et son « incompétence » à toute épreuve !

Centrafique :

On attribue également à Bongo le coup d’Etat qui a mené au pouvoir le président centrafricain actuel François Bozizé, en 2003 contre Ange-Félix Patassé. De source bien informée, il semblerait que le déchu président pointe un doigt accusateur au président gabonais, qui aurait pesé de son (gros) poids financier et logistique dans l’opération. Bongo, semble-t-il, avait voulu punir Patassé pour lui avoir préféré Eyadéma père, dans la lutte que les deux dictateurs se livraient pour le sacre de doyen et « sage » de l’Afrique.
A cette allure, il est fort à craindre que Bongo ait encore quelques deux ou trois coups de maître – et pas des moindres – à peaufiner avant de définitivement dormir sur ses deux oreillers. Car, d’un côté, il y a Kadhafi, le Guide de la Révolution libyenne (entendez Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste), qui ne sort plus sans son drapeau, son badge ou son tréhi militaire à l’honneur des Etats-Unis d’Afrique ; un vieux projet dont il caresse le rêve de prendre la tête depuis bien des décennies. Et plus près de lui, au Congo Brazzaville – en Afrique le malheur ne venant jamais de loin – il y a Sassou Nguesso, son « propre » beau-père, qui ne passe plus un jour sans commander chez ses indics les sondages qui le positionnent davantage comme l’homme incontournable (et qui monte) dans les nombreux conflits et autres rivalités qui ne cessent de miner le continent depuis un certain temps ; en témoigne le nouveau et frais rôle qu’on vient de lui confier dans la résolution de la crise tchadienne. L’homme n’a peut-être pas tord de penser que son heure de prendre le sacre est enfin arrivée. J’espère néanmoins qu’il aura bien révisé le bilan du doyen actuel, dont le sacre a été obtenu au prix d’ « âpres » efforts, car, comme on dit dans nos confréries, ne devient pas doyen et « sage » d’Afrique qui veut !

Benin :

Le Benin et le Gabon ont toujours entretenu de bonnes relations, que ce soit sur le plan bilatéral qu’au niveau de la cordialité de leurs peuples respectifs ; en témoigne la forte communauté béninoise présente au Gabon dès le milieu des années 70, à la faveur de la construction du chemin de fer Transgabonais. C’est en 1977 que les relations entre les deux pays, ou plutôt entre les deux hommes forts Mathieu Kérékou et Omar Bongo, se gâtent . Le premier, marxiste-léniniste convaincu, arrivé au pouvoir par un coup d’état en octobre 1972, milite, lors des grandes messes de l’OUA, pour la souveraineté économique et politique de l’ensemble des pays africains. Une idée qui ne rencontre pas la faveur du déjà doyen Bongo, qui à tout juste 10 petites années de pouvoir, trouve que l’heure n’est pas encore pour ce genre de kermesse, et que surtout, les constitutionnellement élus n’ont pas de leçons à recevoir de la part des putschistes et autres mal-élus tels Kérékou. La réponse du géant béninois (1,89 mètres au décamètre) ne se fit pas attendre ; agacé et devant l’assemblée, il assène un coup de son légendaire bâton sur le tête du petit (1,55m, talons à aiguilles compris) gabonais, accompagné de quelques jurons en fon (langue populaire du Bénin). Il n’en faut pas plus pour un Bongo courroucé, et rentré illico presto à Libreville, pour ordonner le rapatriement immédiat et sans autre forme de procès de tous les ressortissants béninois (pourtant partenaires et importante main-d’oeuvre économique) habitant au Gabon. Des chalutiers entiers appareillent au port d’Owendo pour ramener les compatriotes de l’ « indélicat » Kérékou au bercail. Mais Bongo ne pense pas s’arrêter là. Il obtient la même année de la France l’autorisation de renverser le béninois par le désormais tristement célèbre Bob Dénard. Manque de pot, Bob Dénard, plus célèbre pour ces échecs que pour ses victoires, rate le coup d’état qui aurait mis fin au tout jeune règne du « vieux » marxiste.

Angola :

En Angola, Bongo a toujours été favorable au lointain et relativement tranquile régime de son frère maçon José Eduardo dos Santos. Les nombreuses résolutions de l’ONU inspirées par la France à la demande de Bongo (en soutien à son frère de lumière) contre les assauts répétés du valeureux et téméraire rebelle Jonas Malheiro Savimbi, n’ont fait que renforcer cette amitié. A la mort de Savimbi – qui défendait sans doute la cause des millions d’angolais vivant sous le seuil de pauvrété dans ce pays 2e exportateur de l’or noir en Afrique sub-saharienne – tué par l’armée angolaise en février 2002, Bongo obtient de Dos Santos que la fortune personnelle et colossale du mutin – plusieurs millions de dollars – soit distribuée entre quelques autres « frères » tels Henri Konan Bédié, Eyadema et Hassan II. Depuis lors, les nuits du frère Edouard sont désormais plus calme et l’amitié entre les deux « frères » au firmament ! Ne dit d’ailleurs t-on pas dans les couloirs du palais du bord de mer que la palme d’or du plus long mandat d’un diplomate en accréditation à Libreville reviendrait à un Angolais. Un veinard qui a eu le « privilège » de passer plus de 10 ans d’affilée dans les somptueuses villas de la cité de la démocratie de Libreville. Mais cela n’était pas sans raison, car double emploi oblige, le diplomate, recommandé par Dos Santos, était également le conseiller Occulte du président gabonais !

Sénégal :

En mars 2000, Bongo a financé et milité ouvertement en faveur de la réélection d’Abdou Diouf, son ami dictateur sénégalais, qui, comme lui, voulait sans doute s’éterniser au pouvoir après 19 ans (1981 – 2000) de règne sans partage. Arrivé premier (41,3%) devant son challenger Abdoulaye Wade (30,1%), Bongo, à la faveur de nombreux échanges téléphoniques, aurait alors conseillé à Diouf d’user de la fraude (comme il le fait depuis 40 ans dans son propre pays le Gabon). Devant le refus de ce dernier, un tantinet intègre, et dans l’entre deux-tours, Bongo convoca alors secrètement Moustapha Niasse – arrivé 3e au 1er tour du scrutin – à Libreville (on parle d’une grosse enveloppe remise en mains propres par Bongo à Niasse afin que ce dernier donne des consignes de votes en faveur d’Abdou Diouf). Mais malgré toutes ces manoeuvres insidieuses, toujours de la part du « commis » françafricain gabonais, Maître Abdoulaye Wade rafla la mise avec 58,5% des scrutins, laissant le club des dictateurs africains sérieusement érodé.

Burkina Faso :

Nous sommes le 15 octobre 1987, l’Afrique toute entière pleure un de leurs plus vaillants fils : Thomas Isidore Sankara, tout jeune président panafricaniste de 38 ans, vient d’être assassiné par son frère d’armes Blaise Compaoré. Dans le dossier (très fourni) qui entoure l’ « exécution » du jeune espoir burkinabé, l’on apprendra que cet assassinat, avalisé par l’Elysée mitterrandienne et « commandée » par Omar Bongo, est la résultante d’un « crime » de lèse-majesté que le jeune prodige aurait commis contre le président français lors de sa visite du 17 novembre 1986 à Ouagouadou. En effet, en lieu et place de lui-même et en réponse à un précédent et identique traitement subit au cours d’une visite officielle en France, Sankara avait simplement dépêché un de ses sous-ministres pour accueillir le couple présidentiel français à leur descente d’avion. L’humiliation qui en est née et la virulence du discours que le jeune président prononça ce jour-là à son hôte Français, fut la goutte d’eau qui déborda le vase de ce jeune premier devenu trop prétentieux et donneur de leçons. C’est à Omar Bongo, l’homme à tout faire de la Ve République française, qu’il échouait alors la mission de faire le « nécessaire ». Pas très bouqué, le président gabonais a sûrement dû mal interpréter les termes de son patron français. Aïe !

Cameroun :

Lors de la tentative de coup d’état raté du 6 avril 1984, qui visait le renversement du président Paul Biya, Bongo, qui avait financé en partie et armé l’opération menée par Ahmadou Ahidjo et ses alliés, ciblait deux objectifs : 1- ramener un ancien ami dictateur au pouvoir et 2- écarter définitivement la menace Fang qui planait dans les deux frontières nordistes de son pays, à savoir la Guinée-Equatoriale et le Cameroun. C’est cette implication machiavélique du dictateur gabonais qui justifia d’ailleurs par la suite la froideur multi-décennale qui existe entre les deux hommes, et que même la récente visite en terre gabonaise le 17 août dernier, jour d’indépendance du pays, de l’homologue camerounais, n’a pas réussie à évacuer. En fin tacticien de la scène politique camerounaise qu’il arbitre depuis 1982 dans son palais d’Etoudi, Popol a eu le temps d’apprendre qu’on ne fait jamais confiance deux fois à un « adversaire » déclaré !

Guinée-Equotoriale :

Bongo a toujours su détecter, à partir de ses célèbres mini « fiches » de personnalités, méticuleusement classées et régulièrement mis à jour par des agents de la DST française mis à sa disposition par la France et en service permanent au palais du bord de mer, des jeunes ambitieux aux dents très longues et assoiffés comme lui du pouvoir suprême. Il se souvient sans doute que lui aussi avait dû affûter ses dents avant de venir ce soir-là souper avec Foccart, juste avant un apéritif où il avait manifesté solennellement et sans vergogne son ambition de succéder au vieux Léon Mba, premier président du Gabon, disait-il, montrait déjà « quelques signes de fatigue ». A la mort de ce dernier en 1967, Bongo, en le succédant (constitutionnellement), ne venait pas seulement de faire aboutir là un vieux rêve qu’il caressait depuis longtemps. Il réalisait aussi par la même occasion qu’il tenait enfin entre ses mains une puissance financière dont son pouvoir et sa minorité sociologique avaient besoin pour régner et s’éterniser au pouvoir quels que seraient les menaces internes et externes. C’est ainsi qu’en 1975, quand Paul Biya, d’ethnie Bulu du sud du Cameroun (équivalent du Fang au Gabon) devint premier ministre d’Ahmadou Ahidjo (d’ethnie Foulbé) et que ce dernier, trois ans plus tard est contraint en novembre 1982 à la démission pour cause de « maladie », cédant ainsi sa place à son successeur (constitutionnel), Bongo prend conscience que son régime, quadrillé par trois frontières dont deux sont aux mains de ressortissants d’une même ethnie (Fang), est en danger. Aussi, pour contrer les velléités de ses frères gabonais Fang du nord, qui nourriraient de « viles » ambitions de nouer des partenariats militaro-economico-politiques en vue de créer une sous -région (Gabon-Guinée-Cameroun) contrôlée à 100% par des Fang, le « félin » gabonais s’assure la docilité d’un jeune commandant ambitieux et rompu au pouvoir, pour assurer son règne. Teodoro Obiang Nguema Mbazogo, pourtant d’ethnie Fang, met fin au régime de son « propre » oncle Francisco Macias Nguema par un coup d’état en 1979. Bien qu’ayant entièrement financé cette opération, Bongo, gâteux et très généreux – surtout envers ses « fidèles » collaborateurs – remerciera le jeune Obiang et son fragile régime en prenant à « sa charge » les salaires des fonctionnaires équato-guinéens, et ce durant de longues années, avant que celui-ci ne devienne à son tour le dictatoriat pétrolier que l’on sait aujourd’hui.

Tchad :

Les éventuelles implications antérieures du « commis » françafricain au Tchad n’ont pas laissées trop de traces ou alors ne sont simplement pas très documentées, du moins jusqu’à ce jour. Chose d’ailleurs étonnante, quand on sait que ce pays, depuis l’assassinat de François Tombalbaye en 1975 jusqu’au putsch militaire d’Idriss Déby contre Hissène Habré en 1990, a du mal à se départir de coups d’états pour s’offrir un président démocratiquement élu. Cette suspecte et assez rare « immunité » d’ingérence dont jouit le dictateur gabonais dans cette partie de l’Afrique Centrale est d’autant plus grande qu’on aurait été vraiment étonné de ne pas le voir embarqué, une fois n’est pas coutume, dans ce bain de sang à ciel ouvert qui a lieu en ce moment au Tchad. Mais où est donc passé Bongo, se serait-t-on demandé dans les officines maffieuses du contient, surtout vu l’énorme et non moins médiatique implication de la France, dont la carte de jeu est là encore la célèbre et très usée mise en application des fameux accords avec son pré carré africain. Et comme on s’est désormais habitué à ne pas voir l’un (La France) sans l’autre (Bongo), nous apprenons aujourd’hui même qu’OB a une fois de plus « frappé », en envoyant quelques centaines de légionnaires gabonais à la rescousse du soldat Deby. Qui a dit qu’il fallait osé libérer les milliers de sans abris tchadiens et africains des dictatures ? Et surtout, quel est l’ « insensé qui a osé croire que les dictateurs se détestaient entre eux !?

Ainsi va l’Afrique.

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