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Gabon : Les étudiants à l’étranger demandent la gratuité du passeport biométrique

Les étudiants gabonais de France et du Sénégal ont décidé de réagir face à l’entrée en vigueur du passeport biométrique qui leur est indispensable mais dont ils estiment le coût trop élevé. Les étudiants gabonais de France se sont réunis le 4 avril dernier en banlieue parisienne une concertation au terme de laquelle ils ont dénoncé le flou entretenu par les autorités gabonaises autour des procédures de renouvellement et réclamé la gratuité des passeports biométriques.

Face au manque d’informations des autorités gabonaises sur les procédures d’établissement des passeports biométriques pour les étudiants gabonais de l’extérieur, les communautés estudiantines gabonaises en France et au Sénégal ont exigé des éclaircissements et contesté le prix élevé d’obtention des nouveaux passeports.

Alors que la majorité des étudiants gabonais en France et au Sénégal sont boursiers et ne disposent pas de moyens suffisants, les autorités gabonaises ont lancé depuis janvier dernier l’opération de renouvellement des passeports pour l’inclusion des données biométriques, dont le coût a été fixé à 70 000 francs CFA, soit 107 euros.

Les étudiants gabonais de France se sont réunis à Anthony, en région parisienne, le 4 avril dernier, pour décider du comportement qu’ils devaient adopter face au prix du nouveau passeport et les conditions à remplir pour son établissement.

Au sortir de leur réunion, ils ont dressé un procès verbal qu’ils ont adressé à Madame l’ambassadeur du Gabon en France, ainsi qu’aux associations des étudiants gabonais de France, au Centre national des œuvres universitaires et sociales (CNOUS), à la Direction générale des Bourses et Stages (DGBS), au Ministère de l’Intérieur, au Ministère des Affaires Etrangère et à la Présidence de la République du Gabon.

Dans cette lettre ouverte, les étudiants «ont vivement dénoncé le vice de procédure des autorités gabonaises tant de Libreville que de France à se donner les moyens nécessaires afin d’informer officiellement la communauté gabonaise de France de l’arrivée de la délégation du CEDOC pour procéder à l’établissement du passeport biométrique».

«Ce constat amer a été interprété par tous comme un manque de respect et une déconsidération de la part des autorités gabonaises compétentes vis-à-vis de ses ressortissants en France», poursuit le procès verbal.

Les étudiants gabonais de France et du Sénégal reprochent également aux autorités gabonaises d’avoir fixé le passeport biométrique à un coût d’acquisition qui ne tient pas compte des moyens des étudiants, tant en France qu’ailleurs.

Ils rappellent à cet effet que les préfectures exigent, pour le coût de vie d’un étudiant de licence, un revenu mensuel de 430 euros, alors que la bourse que leur accorde l’Etat n’est que de 427 euros. Aussi cette dépense supplémentaire de 107 euros, soit 70 000 francs CFA, n’est-elle pas accessible à tous.

Les étudiants gabonais de France ont souhaité «l’annulation pur et simple des frais d’établissement du passeport biométrique pour les étudiants gabonais boursiers et non boursiers de France et le remboursement intégral des frais d’établissement à ceux ayant déjà payé».

Ils ont également demandé «la prise en charge des frais d’établissement du passeport biométrique par le gouvernement gabonais».

A défaut d’envoyer les représentants du CEDOC dans chaque province de France, les étudiants gabonais réclament «la prise en charge des frais de transports, d’hébergement et de restauration des étudiants de provinces devant se rendre sur Paris».

Parallèlement à la pétition établie par les étudiants gabonais de France, un mouvement d’humeur a été organisé dans la matinée du 6 avril dernier à l’ambassade du Gabon en France.

«En cas de non-satisfaction dans un délai de 72 heures maximum à compter de la réception du présent document, l’assemblée générale a requis de se réunir à nouveau afin de rediscuter sur une nouvelle position à tenir qui sera plus ferme», conclu le procès verbal.

Les étudiants gabonais du Sénégal se sont pour leur part réunis le 29 mars dernier et ont décidé de lancer une vaste pétition pour demander que le passeport biométrique soit remis à tous les étudiants gabonais du Sénégal gratuitement, expliquant qu’ils n’auraient jamais les moyens financiers de l’acquérir.

Eu égard aux nombreuses complications administratives rencontrées par les ressortissants gabonais en France, la Maison du Gabon avait récemment averti que la mise en place par les autorités gabonaises depuis janvier 2009 de la biométrie pour l’établissement des passeports et l’invalidation des anciens passeports pourraient entraîner de nombreuses complications pour les Gabonais de France.

«Les citoyens gabonais en attente de passeport vont se retrouver confrontés à une administration française très peu conciliante», et risquent d’être «victimes, des 270 000 reconduites de l’objectif Besson», averti l’association, en référence aux quotas d’expulsions fixés par l’administration française.

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