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Gabon : Les carburants font flamber les prix en zone CEMAC

Les carburants font flamber les prix dans les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Depuis un an, les prix des produits alimentaires flambent également partout en Afrique, un phénomène mondial face auquel les gouvernements sont impuissants. L’extension des cultures destinées aux biocarburants et la flambée du cours du pétrole en sont les principales causes.

Les émeutes contre la vie chère qui ont secoué le Cameroun et la Guinée Equatoriale. Des marches à Libreville par des femmes avaient pour objectif de réclamer la baisse des produits de première nécessité. Au Congo, les populations ont manifesté contre de promesses non tenues par le gouvernement pour améliorer leur vie au quotidien.

Ces protestations ont trait à la baisse du pouvoir d’achat des populations. Depuis 2003, les prix du riz et de l’huile de palme ont doublé, les huiles raffinées, les pâtes alimentaires, la farine, le sucre, le poisson, le savon… ont augmenté de 30 à 80 % voire plus dans les pays de la CEMAC. Les produits vivriers locaux grimpent au même rythme. Maïs, haricots, banane, arachides, oignons, avocats, patates, tout a augmenté sur le marché.

Au Cameroun, le prix de la farine de blé qui a bondi de 45 % en cinq mois a amené les vendeurs de beignets et certains boulangers à diminuer d’environ un tiers le poids des produits pour arriver à maintenir leurs prix. D’après Simon Johnson, directeur du département des études du Fonds monétaire international (FMI), comme l’alimentation représente plus de la moitié de l’indice des prix à la consommation dans de nombreux pays pauvres, la hausse des prix des céréales et de la viande se traduit aussitôt, dans ces pays, par une poussée de l’inflation.

À l’origine de cette envolée des prix agricoles, une demande mondiale plus importante et des stocks en baisse. D’autre part, la production des biocarburants est en très forte expansion : des terres consacrées à la culture du blé ont été affectées au maïs dont une partie croissante de la production mondiale sert à fabriquer des biocarburants, de même que des milliers d’hectares de palmiers à huile ou de canne à sucre en Asie ou au Brésil.
Les hydrocarbures tiennent une place importante dans l’économie

L’évolution actuelle des prix en zone CEMAC est aussi en partie due à la flambée des cours mondiaux du pétrole, passés de moins de 66 dollars à plus de 100 dollars le baril au cours des huit derniers mois. Les prix à la pompe au Cameroun, en hausse de 6 à 7 % en un an, ont été répercutés sur le transport des produits locaux, plus de près de 15 % entre les plantations de l’Ouest et Douala.

Les vendeurs de produits vivriers qui les achètent plus cher que l’année dernière, ont augmenté leurs prix de plus de 30 %. La hausse du prix du carburant ajoutée à celle des transports constitue une nouvelle charge pour les petits ménages. Généralement les travailleurs dépensent entre 600 et 1200 francs CFA par jour pour se rendre à leur lieu de travail.

Soit entre 12 000 et 24 000 F CFA par mois. Le Gabon, producteur de pétrole, a vu au fil des ans, augmenter le prix du carburant et du transport. Une nouvelle preuve que les hydrocarbures tiennent une place importante dans la structure de l’économie gabonaise notamment pour la fourniture d’électricité car certaines turbines et groupes électrogènes fonctionnent au gas oil.

Pour freiner l’inflation, la suspension des taxes à l’importation sur les produits de première nécessité (riz, poisson, blé, farine, huiles de table) est une des rares mesures que peuvent prendre les gouvernements, comme l’a fait le Cameroun. Il a aussi revalorisé de 15 % les salaires des fonctionnaires. Ces mesures qui privent l’État de ressources fiscales ne peuvent être que provisoires.

La FAO appuie l’option selon laquelle les États facilitent les investissements tout le long de la filière agricole en demandant que, dans les pays qui dépendent largement des importations alimentaires, soient prises en faveur des petits paysans « des actions urgentes visant à améliorer l’accès aux engrais, semences et autres intrants destinés aux principales cultures vivrières locales ». En remettant aux paysans des bons pour l’achat d’intrants agricoles, le Malawi a doublé sa production agricole en trois ans !
Tout faire pour lutter contre la flambée des prix

Au Gabon, le Premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong, avait convoqué l’année dernière, les opérateurs économiques concernés par la vente et donc la flambée des prix des produits de première nécessité qui menacent considérablement le pouvoir d’achat des couches de la population les plus démunies.

« Les 100 produits de première nécessité qui constituent le panier de la ménagère font l’objet d’une observation et d’une surveillance permanentes (…) », avait averti M. Eyeghe Ndong.

Les produits de première nécessité tels que l’huile, le lait, le poisson ou le savon, connaissent une augmentation inhabituelle. Dans un communiqué, le gouvernement se dit préoccupé devant l’augmentation des prix qu’il considère « excessive et ne correspondant à aucune réalité économique ».

Le gouvernement qui soupçonne les opérateurs économiques de faire de la spéculation, avait mis en garde ces derniers contre ces pratiques qui ont pour conséquence une diminution du pouvoir d’achat des Gabonais. Le phénomène semble prendre corps dans les autres pays de la sous-région. Cette réaction de la tutelle est intervenue alors que le chef de l’Etat Omar Bongo Ondimba avait déployé des efforts importants pour maintenir à un niveau acceptable le niveau de vie des populations vivant au Gabon.

Il y est parvenu en revalorisant, notamment, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) qui est passé de 40 000 francs CFA à près de 80 000 F CFA ainsi que la prise des mesures à caractère social dont le règlement par l’Etat des factures d’eau et d’électricité pour la frange de la population à revenus modestes. La mise en garde du gouvernement précisait que ce dernier « se réservant d’entreprendre toutes les mesures nécessaires à la préservation du niveau de vie des populations (…) ».

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