Suite et fin, ce mardi, de l’interview du ministre gabonais des Sports, René Ndémezo Obiang, accordée à l’agence de presse GABONEWS, à la Radio -Télévision Gabonaise(RTG1) et à TéléAfrica, qui, au lendemain de la participation de l’équipe nationale de Football « Les Panthères » à la Coupe d’Afrique des Nations(CAN), 2010 en Angola, révèle que les autorités envisagent l’organisation des « journées de réflexion » gravitant autour du renforcement des capacités de l’équipe nationale de football dans l’optique du rendez-vous de 2012.

PRESSE : Monsieur le ministre, la sélection nationale vient de prendre part à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2010 précédée d’un parcours, plus qu’honorable, des Panthères lors des éliminatoires combinées de la CAN/Mondial. A ce qui semble, la côte de l’équipe nationale s’est bonifiée. Avez-vous déjà reçu des offres d’entraîneurs qui souhaiteraient, désormais, accompagner le « Onze » national ?

RENE NDEMEZO OBIANG : Alain Giresse n’exclut pas de poursuivre le challenge jusqu’en 2012 , c’est tout à l’honneur du Gabon, c’est une reconnaissance d’autant plus que les conditions qui lui ont été offertes pour travailler dans notre pays ont été plus acceptables.

Et, nous sommes, en tant que gouvernement, très honorés par le fait que le sélectionneur national soit dans la disponibilité d’esprit qui veuille continuer ce qu’il a commencé. Mais je vous l’ai dit au début (Ndlr : dans la première partie, lundi) , nous allons faire un bilan complet de cette période avec tous les aspects sportifs, mais également avec toutes les pesanteurs qui ont pu se manifester. Et nous allons regarder également, toutes les demandes d’emploi, si je puis dire, qui pourront se manifester.

A l’heure où nous parlons, nous n’avons aucune sur la table, mais nous sommes désireux d’en avoir. Je dis que le Gabon est tout à fait disponible à examiner avec attention, toutes demandes qui se manifesteraient. Et entre le sélectionneur actuel et un nouveau sélectionneur éventuel, nous analyserons. La Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT) et le gouvernement, le moment venu, prendront, une décision.

Mais je répète que cette décision sera prise le plus rapidement possible. C’est pour cela que s’il y a des entraîneurs qui sont demandeurs, qu’ils se manifestent rapidement, car nous ne voudrions pas que les uns et les autres se manifestent après que nous ayons pris notre décision.
Nous tiendrons compte du palmarès d’Alain Giresse, mais nous tiendrons également compte de toutes les possibilités nouvelles qui se présenteront pour franchir un palier supplémentaire autre que celui qui est le nôtre aujourd’hui.
PRESSE : Allez-vous faire la promotion des entraîneurs locaux ?

RENE NDEMEZO OBIANG : Nous n’excluons rien ! Nous pensons que parmi les entraîneurs qui postuleraient pour la prise en main de notre équipe nationale, il se pourrait qu’il y ait des étrangers, mais il serait souhaitable également que s’il y a des compatriotes qui estiment avoir les qualifications nécessaires pour entraîner l’équipe, qu’ils postulent également.

Nous avons observé, au cours de la toute dernière phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations, qu’un certain nombre de nations africaines ont fait appel à des africains pour entraîner des équipes du continent. Nous pensons que c’est un bon mouvement et qu’à moyen et long termes, c’est vers cela que nous devons arriver.

Vous voyez les grandes confédérations de football à travers le monde, vous ne voyez pas beaucoup d’entraîneurs qui ne soient pas sud-américains, entraîner le Brésil, l’Argentine … , c’est pratiquement la même chose en Europe. Il est évident que de mon point de vue, l’Afrique devra évoluer vers cela. Mais, sommes-nous prêts pour ce qui est du Gabon ? Est-ce que nous disposons aujourd’hui d’un entraîneur qualifié qui soit gabonais ? Nous allons regarder en fonction des demandes qui vont être présentées. D’ores et déjà, nous n’excluons absolument rien.

PRESSE: L’avenir de la sélection nationale dépend également du développement de notre championnat national. Par le passé, nous avons pu constater la forte implication des entreprises locales avec des résultats probants. Faut-il renouveler cette expérience ?

RENE NDEMEZO OBIANG : C’est une piste intéressante et importante que vous évoquez, nous allons l’exploiter. Je vous en fais la révélation. Dans les prochaines semaines, nous allons convoquer un séminaire ou des journées de réflexion dans le but d’examiner les possibilités d’un renforcement de capacités de l’équipe nationale de football dans l’optique de la CAN 2012.

Et, à ces journées de réflexion ou séminaire, nous allons inviter tous les partenaires économiques possibles. Parce que nous pensons, effectivement, qu’aujourd’hui, l’équipe nationale repose principalement sur l’apport des joueurs professionnels venant de l’étranger. Or, une équipe nationale équilibrée doit reposer sur deux jambes aussi bien sur les joueurs qui viennent de l’étranger que sur les locaux.
Regardez une équipe comme l’Egypte qui, aujourd’hui, est la plus forte du continent, jusqu’à preuve du contraire, triple détentrice du trophée ! C’est un noyau de joueurs locaux. Un groupe qui est parvenu au sommet parce qu’en Egypte, il existe un championnat d’excellente qualité.

C’est ainsi que dans le cadre du budget de la CAN 2012, je me suis battu et j’ai obtenu du gouvernement, dans les inscriptions budgétaires, en plus de la construction des stades d’entraînements, des stades de compétition, que l’on prévoie une ligne portant sur la réhabilitation des stades du National Foot.

Parce qu’aujourd’hui, si vous allez à Oyem, le stade est dans un état qui ne permet pas de jouer de manière correcte. Si je cite le stade d’Akouakam, c’est pour noter que bien d’autres se trouvent dans une situation similaire. Nous allons tout faire pour améliorer l’état de ces stades afin que le championnat national soit de bonne facture.

Au sujet des sociétés de la place qui pourraient sponsoriser un certain nombre d’équipes, nous pensons également qu’effectivement elles doivent pouvoir le faire. Je m’adresse déjà à ces sociétés par l’entremise de vos médias, pour dire que, je prends par exemple des compagnies de téléphonie mobile, nous avons apprécié que l’une d’elles ait donné un petit coup de main et a placé son logo sur le maillot de l’équipe nationale à l’occasion de la CAN. Cependant, j’ai été ministre de la Communication et des Télécommunications, je connais quand même un peu les marges bénéficiaires de ces entreprises, je pense qu’elles peuvent faire plus.

Elles peuvent sponsoriser plusieurs équipes dont « En Avant Estuaire », qui regorge de plusieurs jeunes joueurs de talent mais qui a eu le plus grand mal pour réunir les fonds nécessaires devant lui permettre de démarrer l’actuel championnat. Et, ce n’est pas normal que de telles équipes puissent disparaître. J’ai vu la disparition dernièrement et c’est regrettable, du club Wongo Sport, ce qui est très dommage pour notre championnat.

Je réaffirme qu’un appel va être lancé en direction des sociétés pour que sans qu’elles ne perdent beaucoup sur leur marge, qu’elles associent leur image à cette très belle entreprise qu’est la CAN 2012.