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Gabon: mesures d’urgence contre la corruption, pour l’environnement et l’industrie

Le président gabonais Ali Bongo a annoncé jeudi une série de « mesures d’urgence » visant à lutter contre la corruption, favoriser l’industrialisation avec la création d’une société nationale du pétrole et défendre l’environnement.
« Il y a urgence. Ainsi, ai-je décidé de prendre les mesures ci-après qui concernent la vie publique nationale (…), des mesures d’urgence », a affirmé le président gabonais dans une déclaration prononcée à l’issue d’un Conseil des ministres exceptionnellement tenu à Port-Gentil (sud).
Un premier lot de mesures concerne la « lutte contre la corruption », avec la « réaffirmation de la suppression de la parafiscalité sur le territoire national », a-t-il déclaré sur un ton solennel.
Le chef de l’Etat a notamment supprimé un certain nombre d’agences, organismes et fonds publics pour les centraliser dans des organismes nouveaux en « vue de la rationalisation des financements, (…) dépenses, (…) et recettes publics ».
Ainsi disparaissent le Compte de refinancement de l’habitat (CRH), le Fonds national de l’habitat (FNH), le Fonds hypothécaire, le Fonds de développement et d’expansion (Fodex) et le Fonds d’aide de garantie (Faga).
De source proche du pouvoir, l’existence de ces nombreux organismes rendaient difficile une gestion « claire » de l’argent public.
Ali Bongo a promis une restructuration des services du Trésor, menaçant de « sanctions pénales » toute personne tentant de corrompre un agent ou contre tout agent réclamant indûment de l’argent.
A l’issue de son discours, il a affirmé à quelques journalistes dont l’AFP: « Il faut assainir pour repartir sur des bases saines ».
La deuxième série de mesures concerne l’activité économique et l’industrialisation avec la création d’une société nationale du pétrole baptisée « Gabon Oil Company » (GOC).
La GOC va désormais contrôler « les participations de l’Etat dans les sociétés pétrolières » et gérer l’exploration, l’exploitation et la distribution.
Dans le secteur du bois, principal employeur privé du Gabon, des mesures d’accompagnement à l’interdiction – inattendue – d’exportation des grumes brutes en 2010 ont été annoncées.
Un fonds de 20 milliards de FCFA (30,5 millions d’euros) a été créé alors que les entreprises investissant dans la transformation pourront bénéficier de mesures fiscales incitatives. Des fonds seront également mis en place pour que les petits producteurs gabonais puissent vendre leur bois brut.
Un troisième lot de mesures cible des actions en faveur de l’environnement, avec l’interdiction à partir de juillet 2010 de l’importation de sacs en plastique non biodégradables ou de produits prohibés dans leur pays de production.
Il est prévu de renforcer la lutte contre le braconnage, d’obliger les sociétés d’ordures à industrialiser les déchets ou la mise en place de toilettes et de poubelles publiques.
Ali Bongo a aussi annoncé des mesures en faveur de Port-Gentil, capitale économique et pétrolière du Gabon secouée par des violences post-électorales en septembre 2009.
Pour la ministre de la Communication, Laure-Olga Gondjout, les mesures annoncées à grand renfort médiatique, sont un « nouveau +tsun-Ali+ », nom donné au premier train de mesures prises après la prise de fonction d’Ali Bongo en octobre. « C’est un nouveau mode de gestion de notre économie. Ca va donner de l’espoir aux Gabonais » et faire « venir les investisseurs », a-t-elle déclaré à l’AFP.

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