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Faure Gnassingbé réélu président du Togo

Le fils de l’ancien dictateur Gnassingbé Eyadéma aurait reçu 60,9% des voix, selon la commission électorale. Un résultat annoncé dans un climat de tension au Togo, où l’on craint une nouvelle flambée de violence dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.

Le Togo va-t-il renouer avec ses vieux démons ? Deux jours après le scrutin pour la présidentielle, la commission électorale a annoncé samedi soir que le chef de l’Etat sortant Faure Gnassingbé avait été réélu président avec 60,9% des voix. Un résultat annoncé alors qu’un peu plus tôt dans la journée, les deux camps revendiquaient chacun la victoire.

Selon le président de la commission électorale, Issifou Tabio, le fils de l’ancien dictateur Gnassingbé Eyadéma a recueilli 1,2 million des suffrages exprimés jeudi, contre 692.584 à Jean-Pierre Fabre, le candidat du premier parti d’opposition. Très loin derrière, arrivé en troisième position, l’ancien premier ministre Yawovi Agboyibo a recueilli 2,96% des votes. Le taux de participation à cette élection a été de 64,68%.

«Nous avons gagné la présidentielle du 4 mars 2010», avait pourtant affirmé vendredi après-midi lors d’une conférence de presse Jean-Pierre Fabre, le candidat du parti UFC (Union des Forces de Changement). «La compilation des procès verbaux des bureaux de vote en notre possession donne une avance confortable au candidat de l’Union des forces de changement», avait-t-il poursuivi, affirmant avoir recueilli «une moyenne entre 75 et 80% des voix». L’opposant avait également évoqué des «irrégularités constatées» dans le processus de vote, notamment des «bourrages d’urnes».

Mais quelques heures plus tard, c’était au tour du porte-parole du gouvernement, Pascal Bodjona, d’annoncer sur la radio RFI que le président sortant Faure Gnassingbé, du RPT (Rassemblement du peuple togolais), avait «largement remporté» l’élection. «Je pense que c’est une plaisanterie, avait-t-il déclaré à propos de l’annonce du camp adverse. Je pense que l’UFC a connu une déroute totale au regard de tout ce qu’on a comme procès verbaux». «Tous les résultats que nous avons nous confirment que le président Faure a largement, je dis bien largement, remporté cette élection», avait asséné celui qui est aussi ministre de l’Administration du territoire.

Une manifestation dispersée

Samedi après-midi, une manifestation pour protester contre la façon dont sont décomptés les résultats de l’élection et à laquelle participait Jean-Pierre Fabre avait été dispersée à coups de grenades lacrymogènes dans le centre de Lomé. Une dispersion qui avait fait monter un peu plus la tension à Lomé dans l’attente des résultats de l’élection.

Il y a cinq ans, une vague de violences avait éclaté à Lomé après l’annonce de la victoire contestée à la présidentielle de Faure Gnassingbé, quelques mois après la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a régné sans partage sur le Togo pendant 38 ans. Les violences avaient fait 400 à 500 morts selon l’ONU. Selon Amnesty international des militaires avaient attaqué les domiciles de présumés opposants avant et après le scrutin, les frappant à coups de gourdin ou les tuant par balles.

Par Thomas Vampouille

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