(Article modifié et mis à jour le 21 mars 2010)
Il est assez piteux de voir le régime bongoïste au pouvoir au Gabon pleurnicher suite aux paroles pourtant vides de menaces utilisées par André Mba Obame dans une interview publiée le 11 mars sur le site Internet de L’Express, interview survenue alors que l’ancien Ministre de l’intérieur inconditionnel d’Omar Bongo devenu « opposant » se trouvait à Paris en France. Une interview au cours de laquelle André Mba Obame, Secrétaire Exécutif de l’Union nationale (UN), avait signalé le risque d’un coup d’Etat au Gabon cette année si la situation politique, économique et sociale du pays continuait à se détériorer.
Nonobstant le fait qu’une simple analyse de l’idéologie non encore existante de l’UN a déjà démontré que ce parti en constitution ne pourra jamais devenir une force d’alternance au Gabon, on a du mal à comprendre l’indignation du régime devant les déclarations de Mba Obame, déclarations qui, en fin de compte, ne font que traduire la réalité politique qui attend les Gabonais en ces temps de dynastie bongoïste avérée. Autrement dit, Mba Obame traduit sans le dire explicitement une réalité plus que jamais inéluctable dans le Gabon des Bongo : le changement au Gabon viendra, qu’on le veuille ou pas, par la violence.
Ce qu’il faut comprendre dans le jeu politique qui est en train de se jouer au Gabon, c’est le simple fait qu’il y a actuellement dans notre pays une recomposition du paysage politique basée sur la mise en place des nouveaux équilibres alimentaires qui vont, comme à l’accoutumée, se construire dans les temps qui viennent sur le dos des Gabonais, équilibres qui vont inévitablement bercer et cultiver la nonchalance politique pendant les 28 prochaines années au profit d’Ali Bongo. C’est que tout le monde au Gabon, du peuple berné par les apparences à la classe politique d’opposition qui berne le peuple, a déjà plus ou moins accepté Ali Bongo comme président du Gabon. Ceux qui, hier dans l’opposition, prétendaient ne jamais accepter l’Ali Bongo qui leur avait soit disant volé la victoire, sont aujourd’hui les mêmes qui, curieusement, assurent au régime en place qu’ils respecteront jusqu’au bout la « loi » pourtant anti-démocratique du Gabon, une loi faite pour préserver le statut quo des choses.
Or, quand on sait que la loi gabonaise laissée par Omar Bongo (et utilisée aujourd’hui par Ali Bongo pour asseoir sa dictature) ne laisse aucune marge d’expression démocratique à la société, on a du mal à voir comment l’opposition alimentaire du Gabon obtiendra « pacifiquement » l’alternance qu’elle promet actuellement au peuple sans recourir à la violence, c’est-à-dire à des revendications « hors-la-loi ». Une manière, donc, voilée de dire au peuple que le but de cette opposition alimentaire qui se refuse à l’insurrection n’est point de défaire Ali Bongo, mais de se contenter de manger avec lui en faisant le petit bruit habituel.
A ce titre, la hiérarchie de l’UN, comme l’ont confirmé les pathétiques déclarations apaisantes de Zacharie Myboto (Président) et de Pierre Claver Zeng (3e Vice-Président) suite au tollé soulevé par les paroles de Mba Obame, ne peut constituer un danger pour le régime. Les leaders de l’UN sont tout sauf radicaux. Leur parti est fait de politicards de carrière se refusant à s’engager dans des activités insurrectionnelles car maladivement avers aux risques que comporte une revendication musclée des droits citoyens. Ils croient tous, dans ce machin castré à la naissance qu’on appelle UN, que le changement dans un contexte de dictature vient par le miracle du bon Dieu. D’où leur tendance à débiter des insanités du style, le projet de l’UN est de « regrouper les forces de l’Opposition en vue de parvenir à l’alternance au pouvoir par les voies démocratiques et pacifiques » (« alternance par les voies démocratiques et pacifiques» ??? Dans quel Gabon ?!!??), ou encore, des bizarreries comme celles qui consistent à accuser le pouvoir en place de rechercher « des motifs pour piéger l’Opposition en lui imputant la violence, pour mieux la retourner contre elle avec les moyens de la force publique » (Ah bon ?? N’est-ce pas pourtant ce que l’opposition devrait rechercher de toutes ses forces, c’est-à-dire tout faire pour se laisser « piéger » ou « piéger » le pouvoir en organisant des « violences » libératrices ? Du moment que l’UN refuserait de se laisser « piéger » par le pouvoir, quelle arme lui restera-t-il pour revendiquer les droits des Gabonais ? Ne suffira-t-il pas alors, pour le pouvoir, de tout simplement contrôler l’UN à distance en se contentant de menacer de tirer sur les gens qui oseraient revendiquer publiquement ? Devant un seuil de tolérance aussi bas, il faudra très peu de choses au pouvoir pour contrôler l’UN vu que l’UN, à chaque menace, rentrera sa queue entre ses pattes comme un chien apeuré, sous prétexte d’éviter tout acte qui puisse permettre au pouvoir de l’accuser de violence !! L’UN, apparemment, confond le Gabon avec un état démocratique !
Si l’on en croit les déclarations de la hiérarchie des « unionistes », la confrontation directe avec le pouvoir est donc à éviter, voire à proscrire. Le groupe entend uniquement se livrer aux actes permis par la loi gabonaise, ce qui veut dire pas grand-chose. Le pouvoir aura donc la vie douce face à un tel parti vu qu’il pourra facilement interdire les meetings publics et l’UN obéira par peur de voir la violence s’établir, un peu comme lors de cette manifestation d’avant les élections présidentielles où, au lieu d’encourager le peuple à l’insurrection, les leaders demandèrent au peuple de rentrer chez lui, permettant ainsi à Ali Bongo de se créer sans coup férir un boulevard vers la « victoire » facile. Le Gabon aurait pourtant pu changer ce jour-là si les leaders de l’opposition avaient été aguerris aux réalités du combat politique insurrectionnel dans le contexte d’une dictature.
Si, donc, l’UN ne peut risquer de sortir de sa coquille pour défier le pouvoir sur la place publique, et ceci par peur de se laisser « piéger » dans des « violences », il faut conclure que ce groupe qui se veut avant tout électoraliste, donc alimentaire, ne pourra jamais constituer une force d’alternance politique au Gabon. Constituer une force d’alternance, c’est être capable de défier le pouvoir en place, désobéir à ses injonctions, « risquer » la désobéissance civile et préparer frontalement l’insurrection. Constituer une force d’alternance, c’est, en fin de compte, être capable d’acculer le pouvoir en place à l’obligation de cette violence, justement pour le pousser soit à accepter la démocratie, soit à devoir faire usage de la violence, ce qui démontrera aux yeux du monde sa nature de dictature, créant ainsi l’opportunité et les conditions de sa chute. Cette loi du changement longtemps avérée dans la science politique des Blancs semble s’être, chez nous les Nègres du Gabon, diluée dans les méandres de l’animalité. On croit pouvoir, au Gabon, inventer des lois naturelles nouvelles là où, ailleurs, démonstration a déjà été maintes fois faite que le changement dans le cadre d’une dictature n’arrive jamais tout seul ni par hasard. Le changement, ça s’organise et ceux qui organisent le changement doivent obligatoirement sortir du cadre de la loi dictatoriale qui leur est imposée pour pouvoir arracher l’alternance. Il n’y a pas, à ce titre, mille manières de mener à la chute d’une dictature : il faut soit passer par la violence, soit se taire et aller planter les macabos au village. Le reste, c’est tout simplement des gesticulations faites pour le plaisir des idiots.
On finit donc, à la fin, par rigoler quand le pouvoir en place s’émeut face aux déclarations vides de sens de ceux-là mêmes qui veulent réunir l’opposition, non pas pour en faire une force de changement et d’alternance par tous les moyens possibles, mais pour l’immobiliser dans la passivité politique, c’est-à-dire les attitudes convivialistes et « légalistes » qui ont empêché le Gabon de se libérer du joug des Bongo depuis 1989.
André Mba Obame, aujourd’hui « opposant » au sein de l’UN après avoir contribué pendant plus de deux décennies à la mort lente de l’opposition gabonaise pour le compte d’Omar Bongo, ne s’était-il pas, d’ailleurs, lui-même défini lors de la campagne présidentielle comme le candidat de « l’interposition », c’est-à-dire celui-là même qui avait décidé de se présenter, non pas vraiment pour gagner, mais plutôt pour s’interposer entre le pouvoir et le peuple, en vue justement d’entraîner les énergies insurrectionnelles dans des voies de garage, et ainsi éviter au pays des « bains de sang » ? Comment alors s’étonner qu’après avoir promis au peuple de « défendre » son vote, il ait choisi de se réfugier au village à Medouneu, avec comme seule arme de revendication une grève de la faim accomplie patte de porc épic à la bouche et manioc à la main ?
C’est, en fait, ce même scénario de contradictions que l’UN présente aux yeux des Gabonais aujourd’hui. Le parti en gestation promet l’alternance par des voies démocratiques et pacifiques, mais oublie de dire au peuple qu’une dictature ne tombe jamais sans violence. Ses leaders accusent le régime d’Ali Bongo d’être une dictature, mais disent vouloir le combattre et le faire tomber par des méthodes démocratiques et pacifiques (vote, élections, dénonciations), méthodes qui ont pourtant, pendant 20 ans de convivialisme, plus que montré leurs limites au Gabon. Ils accusent la France de soutenir Ali Bongo, mais vont pleurnicher devant cette même France pour lui demander, en geignant comme des enfants, de les aider à se débarrasser d’Ali Bongo. Alors même que, par ailleurs, la plupart des leaders de cette opposition « unie » disent encore tout devoir à Omar Bongo (qu’ils ont d’ailleurs tous encore nostalgiquement à la bouche, Mba Obame allant même jusqu’à promettre des monuments à la mémoire du « grand homme » qu’était Omar Bongo), ils prétendent vouloir « détruire » l’héritage de paix et d’accomplissement laissé par ce même Omar Bongo tant vanté, et dont Ali Bongo ne fait pourtant qu’assurer la continuité la plus absolue !
On se demande alors ce qu’ils combattent, nos opposants, vu que pour la majorité d’entre eux, Bongo fut un grand homme ? Comment concilier ces contradictions quand certains, comme Zacharie Myboto et Mba Obame, sont encore impliqués dans des relations d’affaire et familiales avec les Bongo, au point qu’on se demande comment cet Mba Obame peut faire un coup d’état à celui qu’il appelle toujours son frère Ali, un frère qui lui a fait l’honneur de faire de lui le parrain (père baptême) de ses enfants et vice versa, et avec qui il est investi dans TV+ ? Et quand on y ajoute le fait que c’est Mba Obame et Ali Bongo qui ont mis en place le système antidémocratique que ce même Mba Obame dit maintenant vouloir combattre (comme un dresseur de chiens d’attaque qui se plaint par la suite que son chien l’ait mordu), on a du mal à croire que l’UN soit autre chose qu’un repaire de bongoïstes cherchant à se repositionner à la table des convives après un tremblement de terre. C’est du déjà vu et du pareil au même, comme d’habitude. Et au passage, tout ce que leurs gesticulations accomplissent, c’est la pacification des Gabonais, dont les énergies insurrectionnelles sont ainsi diligentées vers la passivité politique : il ne faut surtout pas déranger la mangeoire !
Autrement dit, même s’il apparaît aujourd’hui évident que l’UN n’est qu’un simple parti convivialiste, « légaliste » et « républicain » composé des mêmes hommes et femmes qui ont, depuis 1989, établi la convivialité alimentaire comme règle d’or de la politique « sérieuse » au Gabon, et que, par conséquent, ce n’est pas par l’UN que le Gabon se libérera de la dictature des Bongo, je suis néanmoins d’accord avec André Mba Obame que le coup d’état ou l’insurrection ne manqueront point, un de ces quatre, de mettre le Gabon dans le chaos que tout le monde, précisément, redoute. C’est sur ce seul point que, pour une fois, je suis d’accord avec André Mba Obame. Dommage, cependant, que notre ancien Ministre de l’intérieur ait manqué de voir tous ces « risques » quand, avec Ali Bongo et Omar Bongo, il meurtrissait les Gabonais, atomisait l’opposition, défaisait les acquis de la conférence nationale, me privait de passeport pendant 11 ans et m’empêchait, par conséquent, d’aller assister aux funérailles de ma mère morte en mon absence faute de passeport gabonais ayant pu me permettre de retourner au Gabon.
Il n’en demeure pas moins que, devant le blocage politique qui existe au Gabon depuis les présidentielles de 1993, et son amplification après la consolidation de la dynastie des Bongo le 30 août 2009, les chances d’une résolution de ce blocage par voie de démocratie et de dialogue national se sont évaporées.
C’est que le régime des Bongo semble ignorer les lois fondamentales de la nature. Dans la nature, justement, il y a un souci quasi divin d’assurer l’équilibre des choses. C’est ainsi que la nature régule avec une « intelligence » surprenante ses rythmes. Les flux et reflux de l’eau de mer qui abat ses vagues sur les rives des continents, les changements saisonniers qui amènent tantôt la pluie, tantôt la sécheresse, tantôt l’hiver, tantôt l’été, tantôt la floraison des plantes, tantôt la tombée des feuilles, tantôt la vie, puis tantôt la mort, participent tous de ces ajustements naturels qui rétablissent toujours la nature des choses et des êtres dans ses droits et dans ses équilibres.
Chez la race d’animaux que nous sommes de par nos humanités révélées, les mêmes lois de flux et de reflux de la nature s’appliquent. D’où les maximes bibliques qui proclament que ceux qui tuent par l’épée finissent souvent à leur tour par périr par l’épée. En politique, la violence d’une dictature cause obligatoirement la réaction inverse, celle qui consiste pour un peuple brimé à rétablir ses prérogatives et sa souveraineté par une violence contradictoire.
Ce n’est donc pas par hasard que, dans leurs révolutions, les Français ont proclamé, de par leurs déclarations universelles des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et 1793, le droit des peuples brimés à la rébellion et à l’insurrection, allant même jusqu’à en faire un devoir obligatoire pour chaque citoyen et chaque portion du peuple. Les plus grands philosohphes de France qui ont influencé cette pensée, de Voltaire à Montesquieu en passant par Rousseau, ainsi que la France révolutionnaire dans son entièreté, reconnaissaient ainsi la nécessité, pour chaque peuple brimé, de réclamer, par la force et tous les moyens violents possibles, sa souveraineté.
Cela revient à dire, tout simplement, que le coup d’état et la rébellion sont le corollaire naturel de toute forme de dictature ou de pouvoir établi sur la base de l’arbitraire et de l’illégitimité. En politique, donc, comme par un effet de miroir bien rodé, le sang appelle le sang, la violence appelle la violence, le meurtre appelle le meurtre, la haine appelle la haine. Dans le même temps, ceux qui choisissent de respecter, par les voies démocratiques, la dignité de leurs peuples récoltent, en retour, respect, amour, progrès et paix durables. L’amour, dans ce cas, appelle l’amour. Dès lors, donc, que l’on a choisi la violence et les brimades envers les citoyens comme mode de gouvernance, il n’y a alors rien de surprenant dans l’insurrection réparatrice qui naît immanquablement de ce contexte de violence. Que le régime Bongo s’étonne encore, 42 ans de dictature plus tard, qu’un peuple comme celui du Gabon se refuse à la monarchisation et veuille s’en libérer est, par contre, ce qui surprend, surtout quand de par le monde et de par l’Afrique, des dictatures continuent de tomber, parfois aux moments où les dictateurs s’y attendent le moins.
En 1989, puis 1990, Omar Bongo s’entêta à croire que les Gabonais sont incapables de révolte. Il fut forcé au multipartisme malgré ses rêves de « roîtelure ». En meurtrissant son peuple pendant 42 ans, Omar Bongo ne s’imagina jamais qu’une simple maladie le rappellerait à sa mortelle humanité. Il échappa, certes, à l’ire d’un peuple qui était prêt à lui donner un traitement à la Samuel Doe, mais il alla néanmoins crever comme un rat dans un hôpital espagnol, dans l’anonymat le plus total et le plus honteux. Ce que le peuple rêvait de faire, la nature le fit à sa place.
Ali Bongo, en bon fils à papa, avait manifestement bien appris ses leçons sous son père. Animé par la même mégalomanie animalière qui embruma jadis le cerveau d’Omar Bongo, il a simplement emboîté le pas à son père pour devenir, à son tour, un roitelet incapable d’imaginer une autre manière de gérer son pays que par la dictature, la corruption et la multiplication populiste d’annonces vides, comme si un pays se développait par de simples discours. Son régime, en fin de compte, se trouve dans la plus parfaite continuité de celui de son père : aucune différence.
Ce qui se passe actuellement au Gabon est donc tout simplement d’un pathétisme troublant. D’un côté, il y a un régime dictatorial qui joue aux épouvantails, se croyant capable de continuer à brimer indéfiniment un peuple qu’il croit tromper. En face, il y a une opposition alimentaire qui, elle aussi, se satisfait de jouer le jeu de la démocratie à la gabonaise : elle fait semblant de s’opposer tout en se satisfaisant des miettes que lui jette le pouvoir en place. Demain, le pouvoir lui jettera aux pieds quelques sièges de députés et postes de conseillers municipaux, juste assez pour la calmer, et elle restera, comme à son habitude, prisonnière de son carcan convivial, car cette opposition se croit en démocratie et se comporte au Gabon comme si le Gabon était une démocratie. Au passage, rien n’aura changé pour le peuple gabonais, qui continuera, pendant 28 ans sous Ali Bongo, à mourir dans des hôpitaux sans médicaments ni médecins, à connaître un taux de chômage de 25%, à vivre dans des matitis et mapanes insalubres, à connaître la mort lente née des misères chroniques accumulées et à demeurer incapable de changer ses dirigeants.
Pourtant, l’histoire politique du Gabon est limpide. Dans notre pays, on a essayé toutes les formes de dialogue et de convivialité possibles: de la Conférence Nationale aux Accords de Paris en passant par la Trêve Sociale et les élections truquées, toutes les formes de résolution pacifique de la crise gabonaise ont été essayées. En vain. La seule chose qui n’a pas encore été essayée, c’est l’insurrection organisée (et non laissée au hasard) en vue du changement immédiat.
Pour les tenants de la négociation et de la convivialité perpétuels qui se disent à la recherche de l’alternance, la contradiction est, évidemment, intenable aux yeux des observateurs avertis. Soit le Gabon est une démocratie, auquel cas il ne sert à rien de se plaindre vu que les lois de la république bananière gabonaise sont satisfaisantes aux yeux de cette opposition affamée, soit le Gabon est une dictature, auquel cas il faut revendiquer vigoureusement la démocratie, y compris par ces méthodes insurrectionnelles et porteuses de chaos que la fameuse opposition se refuse à adopter, de peur de se laisser « piéger ». Certes, elle croit « responsable » cette attitude de fuite en avant, mais aux yeux des Gabonais impatients, cette opposition de façade est tout aussi responsable du recul de la démocratie au Gabon que le régime Bongo.
Ce qui est sûr, et j’en suis plus que jamais convaincu, c’est que la libération du Gabon de la dictature des Bongo ne viendra pas par le miracle de Jésus Christ ou le bon vouloir du régime. La nature donne des droits naturels aux humains. Cette nature commande que dès lors que les droits naturels de l’Homme sont bafoués, il est obligatoire que ces droits soient revendiqués avec vigueur, y compris par la vigueur d’une violence réparatrice par laquelle, sous d’autres cieux,—de la France aux Etats-Unis en passant par la Grande Bretagne et même des nations africaines comme le Liberia, la Côte d’Ivoire ou Madagascar— les peuples du monde aujourd’hui libres n’hésitèrent point à passer en vue de la chute des dictats qui les animalisaient.
Si le régime dynastique des Bongo n’a pas encore compris cette réalité, qu’il se rassure. La dictature appelle la révolte. Les Gabonais qui ont compris que le Gabon ne changera ni par les urnes ni par l’abandon volontaire du pouvoir par les bongoïstes savent que la violence, qu’on le veuille ou pas, sera inévitable car elle est la seule voie du changement au Gabon. Ils ont aussi compris que le prix de la liberté est fait de sacrifices libérateurs que chaque humain digne se doit de faire en vue de la revendication de sa dignité. Ces Gabonais s’organisent désormais loin des caméras et des micros de télévision. Ils disent aussi non aux faux-semblants et aux mensonges.
L’insurrection ou le coup d’état au Gabon, n’en déplaise au régime ou à ceux qui, dans l’opposition, préfèrent laisser Ali Bongo tranquille pour éviter le « piège » de la violence, se fera forcément au Gabon. Ce n’est plus une question de « si » ou de « comment », mais de « quand ».
Dr. Daniel Mengara
Président du mouvement « Bongo Doit Partir »
BDP-Gabon Nouveau
P.O. Box 3216 TCB
West Orange, NJ 07052, USA
Tel/Fax : 973-447-9763
il faut que les gabonais se debrouillent a faire un coup d’etat quelquesoit le prix ,trop c’est trop et moi je fais partie de cette generation qui peut laisser la vie pour le changement ,si on ne le fait pas à temps en afrique ,le gabon sera le pays le moins respecté et le plus négligé il faut changer trop c’est trop que les gabonais s’organisent et mettent en place une machine qui obligera cette bande a bongo de foutre le camp
« Citoyens ! Citoyens !
Je suis de ceux qui comme la plupart d’entre vous donnerait avec joie leur vie pour notre pays le GABON.
Je suis de ceux qui comme la plupart d’entre vous feront face à tout ennemi qui menacerait notre pays le GABON.
Je suis de ceux qui comme vous tous connaissent le nom et le visage de cet ennemi.
Je suis de ceux qui comme personne dans ce pays sont prêts à abattre cet ennemi.
Tant qu’il vivra, le Bongoïsme sera un signe de ralliement pour les traitres qui continuent de se cacher parmi nous et pour les ennemis qui attendent à nos portes le moment de nous écraser.
Au nom de tout ce qui sont morts pour la patrie (je pense à Rendjambé, à Martine Oulabou, aux port-gentillais assassinés…), nous ne pouvons pas faiblir, nous ne pouvons pas hésiter.
Citoyens! Nous ne montrerons que faiblesse et hésitation tant que l’héritier d’une quarantaine d’année de dictature restera au pouvoir.
Citoyens ! Un président-dictateur n’est pas un homme ordinaire, c’est un rebelle, un usurpateur de droits d’hommes ordinaires. Un président-dictateur doit régner ou mourir.