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Le « sans nom », considéré comme le poisson de la « famille » à Lambaréné

L’Inspecteur provincial de Pêche et de l’Aquaculture dans la province du Moyen-Ogooué (centre du Gabon), Aymard Koumba Mounanga, a déclaré au sujet de l’Hétoritis Niloticus très prisé et connu à Lambaréné sous l’appellation du ‘‘ Sans nom’’, autrefois négligé dans le ‘‘ grand’’ fleuve Ogooué (1200km), que ce poisson serait subitement devenu « le poisson famille ».

« On l’appelle ‘‘ sans nom’’ parce qu’il n’a pas de nom. Son nom scientifique est l’Hétoritis Niloticus parce qu’il est difficile à déterminer. C’est un poisson particulier qu’on n’avait pas saisi au départ », a expliqué l’Inspecteur provincial des pêches.

Le ‘‘ Sans nom’’ est un poisson riche en protéines.se présentant avec de grosses écailles qui sur le plan traditionnel servent à fabriquer des colliers.

L’avantage du « sans nom », c’est qu’il est pêché en toute saison contrairement à la carpe (poisson réputé de Lambaréné) qui est plus abondante en saison sèche.

Les japonais, premiers partenaires du Gabon en matière de pêche, se sont intéressés à ce poisson en termes de valorisation.

« Ils ont vraiment mis de l’argent pour ça. Ce projet s’est bien déroulé et nous avons même dégusté des croquettes, hamburgers et beignets du ‘‘Sans nom’’ qui d’ailleurs étaient très nourrissants », a soutenu Pierre Aymard Koumba Mounanga annonçant sa commercialisation effective dans certains magasins.

Pour preuve, précise l’expert, le ‘‘Sans nom’’ s’exporte déjà au Congo voisin. Il y a deux ans déjà souligne-t-il une ‘‘ grande’’ saisine de 12 tonnes environ de ce poisson transformé (salé et fumé), avait été effectuée par ses services.

« Je l’ai interdit de sortie parce qu’il y a une quantité qu’on ne peut pas exporter comme ça et de surcroit par un étranger qui n’était pas en règle au niveau de notre administration », a rappelé l’inspecteur.

Ce coup de filet lui permis de comprendre que ce trafic existait depuis longtemps.

« Ça revenait de l’Ogooué-Maritime (Ouest), depuis le Fernavaz. Ça revenait de là-bas et ils débarquaient au niveau d’Isaac (quartier de Lambaréné), entre 22heures et 23 heures, voire 1h du matin parfois puisqu’il n y a pas de contrôle la nuit au niveau de Missa-Bikoungou (embouchure entre l’Ogooué-Maritime et le Moyen-Ogooué) », où ils « Ils passent tranquillement dans le Haut-Ogooué (sud – est), où le kilo de « sans nom » est vendu entre 5000 et 6000FCFA,, alors que sur le plan local il est à 2500 ou 3000FCFA », relève l’inspecteur.

Dans le cadre de la coopération dynamique entre le Gabon et le Japon, l’expérience du ‘‘ Sans nom’’ dans la province du Woleu-Ntem a été rapidement stoppée par les experts avisés des dégâts qu’il pouvait causer au contact des autres espèces de poisson.

« C’est vraiment un prédateur. On voulait même le déporter au niveau de la province du Woleu-Ntem (nord), mais, nous, acteurs de la pêche, avons dit non, ce poisson est très dangereux » et qu’«on a des espèces douces dans le nord, ce poisson pourrait détruire toutes les autres espèces en un temps record si on l’amène là-bas. C’est vraiment un prédateur et il n’y a pas assez de cours d’eau pour son élevage là-bas », a prévenu l’inspecteur de la pêche.

C’est dans l’Ogooué-Maritime et le Moyen-Ogooué qu’on retrouve le « sans nom » dont la provenance reste jusqu’ici méconnue malgré l’affirmation de certains pêcheurs qui soutiennent que ce poisson proviendrait de l’Afrique de l’ouest.

« J’ai appris cett e explicationquand je suis arrivé dans la province du Moyen-Ogooué, là, je n’ai pas vraiment confirmation mais, tout ce que je sais c’est qu’il faut dire qu’à l’époque on ne le mangeait pas, mais, avec le temps on a découvert que c’est un bon poisson qui contient des protéines, c’est le poisson de la famille surtout ici dans le Moyen-Ogooué où un bon « sans nom » bien cuisiné nourrit toute une famille », a conclu Pierre Aymard Koumba Mounanga.

Sécurité alimentaire

L’agriculture, y compris l’élevage et la pêche, qui occupait 33% de la population active en 2004, n’a contribué au PIB qu’à raison de 8,7% en 2003, et les exportations du secteur ne représentaient que 0,2% du total des exportations en 2001.

Avec une agriculture vivrière tournée essentiellement vers l’autosubsistance, le Gabon ne peut nourrir la totalité de ses habitants. Pour faire face à une demande alimentaire grandissante au niveau des centres urbains, le pays doit recourir massivement aux importations de vivres (60% de la consommation alimentaire est importée).

Dans ce cas de figure, une véritable industrialisation des poissons via la construction d’usines dans les zones poissonneuses pourrait constituer un début de solution corroborant avec le pilier  » Gabon industriel ».

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