spot_imgspot_img

CEMAC : Cibler les microcrédits pour combattre la pauvreté

A l’occasion d’une conférence régionale sur les micros finances qui a débuté le 23 mars à Yaoundé, des économistes de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) ont expliqué qu’une réorientation des politiques d’octroi de crédits des institutions de micros finances sous régionales vers les couches les plus pauvres de la population était nécessaire pour lutter efficacement contre la pauvreté.

Réunis à Yaoundé depuis le 23 mars pour la conférence régionale sur les micros-finances, des économistes de la sous-région ont débattu sur le rôle des institutions de micros finances dans la lutte contre la pauvreté. Ils estiment en effet que la réorientation de l’octroi des crédits vers les couches les plus pauvres de la population à des taux raisonnables pouvait constituer un levier efficace à la réduction de la pauvreté.

«Le rôle social des institutions de micros finances doit primer dans l’octroi des crédits tel que le recommande leur raison d’être : jouer un rôle social et dégager des bénéfices», a rappelé le directeur du Centre d’études et de recherche en économie et de gestion (CEREG) de l’Université de Yaoundé II, Henri Ngoa Tabi.

Il explique que les institutions sous régionales de micro finances auraient progressivement abandonné leur population cible de base constituée par les pauvres et les non pauvres vulnérables, au profit d’une couche plus aisée de la population. Une étude réalisée récemment sur les micros finances de la sous-région montre en effet qu’environ seulement 50% de ces institutions étaient efficaces.

Pour le directeur du CEREG, ces établissements pourraient participer plus efficacement à la lutte contre la pauvreté si les Etats appliquaient à la lettre les mesures prises par la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) afin d’assainir ce milieu.
«La plupart des institutions se sont créées sans feuilles de route et sans cahier de charges. D’où le désordre observé dans ce secteur», a expliqué Henri Ngoa Tabi, précisant que l’application des mesures de la COBAC a permis de mettre progressivement de l’ordre dans ce secteur au Cameroun.

«Les institutions existantes au Gabon n’arrivent pas à atteindre véritablement les pauvres. Or, ce sont ceux-ci qui ont le plus besoin de leurs services», a témoigné le chef d’équipe Gabon du projet sur les micros finances et la réduction de la pauvreté du Centre de Recherche pour le Développement international (CRDI), Jean Ndo Ndong, indiquant également que les populations gabonaises se détournent de plus en plus des micros finances en raison des taux d’intérêts trop élevés exigés par ces institutions, variant entre 30 à 75%, ce qui «n’encouragent plus les populations à aller vers elles», a-t-il indiqué.

Dans la région Afrique centrale, le Cameroun à lui seul représente 64 à 70% des institutions de micros finances et de la masse monétaire de celles-ci. Pendant cette conférence de 3 jours, les participants doivent parvenir à harmoniser leurs propositions à travers les rapports d’études menées par des chercheurs de chaque pays et parvenir à un nouveau modèle de micro finance moderne applicable dans la sous-région et susceptible d’impulser une dynamique de financement en faveur des couches vulnérables.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES