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Revue de Presse: Troublantes similitudes

(Par Michel Edouard VINGA)

Elle m’a convié, après de multiples invitations forcées et des taloches sur ma calvitie naissante, à inaugurer une revue de presse sur ce site. J’ai bien entendu accepté, avec mon plus triste sourire, sachant que cette énième tâche ne m’apporterait qu’un surcroit de travail, évidemment mal rémunéré. Mais, le boss c’est le boss, surtout quand ses bosses sont des bosses énormes.

Cette tâche inaugurale, cher lecteur, a été facilitée par la remarquable unanimité de la presse nationale, ce début de semaine. Mes illustres confrères ont ceci de particulier qu’ils réagissent toujours comme lisant une seule partition, d’une manière convenue. La revue de la presse nationale révèle ainsi de troublantes similitudes sur l’état d’esprit des journalistes, et partant des hommes politiques.

Le journal Les Echos du Nord est dans son rôle lorsqu’il joue les oracles doublés de savants. «Le Gouvernement n’a rien compris », y est-il doctement déclaré en Une, au lecteur, habitué à un tel ton. La situation à l’université, creuset de la construction de l’émergence, occupe la majeure partie de ce numéro. L’historique des négociations, l’incompétence du Ministre de l’Enseignement supérieur, la réaction du gouvernement…Tout viendrait prouver que le Gouvernement Ndong Sima est victime de son incapacité, bien avant d’avoir pris une quelconque mesure d’envergure. Le manque de marge de manœuvre du Gouvernement, et du précédent, y lit-on entre les lignes, voue prématurément ce Gouvernement à l’échec.

« Le PDG est dans le procès d’incompétence », selon le Gri-Gri de la Griffe. A côté d’une analyse sur le rôle d’un parti interdit de l’opposition avançant masqué derrière des étudiants casseurs, l’hebdomadaire satirique griffe de manière impartiale le parti au pouvoir afin de souligner cette fois les dissensions en son sein (conflit de génération illustré par une affaire de jalousie).

Même notre Yaya, l’Union, accusée d’être sinon compréhensif du moins complaisant à l’endroit du gouvernement ? Sa rubrique de la semaine titre sur «Le silence inquiétant du Gouvernement ». Une lecture détaillée fait état de l’absence de communication sur le dossier de la biométrie aux élections, après des déclarations qui semblaient donner de l’espoir à toute la classe politique. Le Premier Ministre et le Ministre de l’Intérieur « …devraient comprendre que ce genre de silence intervenant après des annonces officielles est aussi à l’origine des suspicions qui ternissent inutilement l’image du pouvoir ».

Notre ainée récidive dans la témérité : après avoir qualifié le dernier Gouvernement Biyoghe Mba de « mollasson », voilà qu’elle provoque de nouveau le gouvernement, muet cette fois, moins d’un mois après sa mis en place. Une fois de plus au risque d’affronter le CNC (n’allez pas me vendre, pardon, le boss va me cogner si j’attire la répression).

Réactions convenues, écrivions-nous. Il est clair que le Gouvernement Ndong Sima ne bénéficie d’aucun état de grâce, ni de la part de l’opinion publique mais encore plus des observateurs de la vie politique. Non pas au regard de l’urgence de la situation, mais pour ce qui concerne ces derniers, parce qu’une certaine élite, convaincue de sa légitimité naturelle, est convaincue que les successeurs ne seront jamais à la hauteur. Une élite digne de ce nom, peuplée d’Himalayas de la pensée, républicaine et intelligente comme elle le revendique, se concentre sur le débat d’idées, n’est-ce pas ? Les kongossas et les attaques ad hominem sont réservées au peuple comme nous.

Troublantes similitudes avec la campagne présidentielle de 2009 et avec le débat sur le changement à la Primature. Aucune proposition concrète dans les articles sur les voies et moyens d’aller de l’avant, pour le bien-être de la jeunesse, le rayonnement de notre université, la propreté de nos villes, l’insécurité croissante, la victoire de notre Gabon… Une attitude responsable et républicaine commandait des pistes pour sortir d’une crise qui ne profite qu’aux ennemis du Gabon.

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. En espérant que mes confrères, qui m’ignorent mais que je prends en considération, me facilitent encore le travail. Sinon, les bosses du boss vont me rougir le covo.

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