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Résumé de la déclaration de politique générale du Premier-Ministre

Voici le résumé des grands axes de la politique générale du Premier Ministre, Raymond Ndong Sima, approuvée jeudi à la majorité absolue des députés à l’Assemblée Nationale.

« Comme chacun le sait, depuis le 27 février dernier, j’ai le privilège et l’honneur, par décret du Président de la République Chef de l’Etat son Excellence ALI BONGO ONDIMBA, de servir notre pays en qualité de Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il est naturel que je saisisse cette occasion pour lui exprimer ma très grande gratitude et mes remerciements déférents pour cette grande marque d’estime.

Notre pays s’est classé, en 2011, au 106ième rang mondial sur la base de l’Indice de Développement Humain (IDH) qui mesure le niveau moyen atteint par un pays dans les trois dimensions essentielles du développement humain retenues par les Nations Unies à savoir : le revenu, la santé et l’éducation.

Quatrième pays africain derrière la Lybie, la Tunisie, l’Algérie, le Gabon n’en est pas moins très éloigné sur un classement qui concerne 187 pays. Cette distance mesure aussi le chemin à parcourir pour accroitre le bien-être de notre population et le rapprocher de celui des pays qui occupent le haut de ce tableau et se sont établis comme des phares sur lesquels le monde entier se règle.

Pour converger vers cet objectif, le Président élu en 2009 a proposé un projet de société, L’avenir en confiance, articulé en neuf (9) axes stratégiques.

De nombreux chantiers ont été ouverts depuis octobre 2009 par mon prédécesseur auquel je voudrais rendre un hommage républicain car l’Etat que nous servons est un continuum. Cependant les attentes de l’immense majorité des Gabonais se font de plus en plus pressantes pour une amélioration perceptible et plus rapide du vécu quotidien.

Ma mission est de donner corps, avec une célérité accrue, à ce projet de société.

Je distingue à ce propos, les problèmes qui relèvent de l’organisation de l’Etat de ceux qui ont trait aux modalités de dynamisation de l’économie et de répartition des fruits de la croissance.

La définition de l’Etat n’est pas unique et les approches peuvent en être multiples, aussi pertinentes les unes que les autres. Je m’en tiens à celle qui me parait à la fois simple et concrète : l’Etat c’est une population et un territoire, sur lesquels un appareil politico-administratif exerce sa souveraineté et applique une œuvre d’orientation et de diffusion du progrès social dont la finalité est l’intérêt général.

Ainsi articulé autour de l’intérêt général, le rôle de l’Etat se résume finalement à la satisfaction des attentes renouvelées et multiformes des populations.

Notre Etat, dont la forme constitutionnelle est la République, est quotidiennement l’objet de critiques dans son organisation et son fonctionnement. Les récriminations des uns et des autres sont probablement fondées. Mais elles restent stériles tant qu’elles ne se transforment pas en propositions constructives et n’évitent pas la tentation d’un formatage de l’Etat au logiciel et à la taille de chacun, démarche et attitude qui sont contraires à l’intérêt général.

C’est pourquoi dans les prochains jours, conformément aux instructions du Président de la République Chef de l’Etat, je lancerai une vaste consultation nationale en invitant toutes les composantes de notre pays à me faire part de leur appréciation de l’Etat et des suggestions qu’elles formulent pour remédier aux dysfonctionnements observés.

En attendant, et pour nous conformer aux engagements pris et aux recommandations de la Cour Constitutionnelle qui a rappelé la nécessité d’organiser les prochaines consultations électorales sur la base de données biométriques ; un prestataire de services qualifié va être chargé de produire, pour la fin de l’année en cours, une liste électorale biométrique fiable et satisfaire ainsi une exigence démocratique collective au demeurant contributive à une amélioration de la gouvernance.

La liste électorale n’est pas une fin en soi. Elle doit servir de support fiable aux élections locales prévues en 2013 qui vont permettre de désigner les élus locaux chargés de mettre en œuvre la décentralisation dont nous avons convenu.

Mais la décentralisation n’a de chance de succès que si elle s’accompagne d’une plus grande rigueur dans la confection des budgets et leur gestion et si elle n’est pas l’occasion d’un relèvement dispendieux du train de vie des élus locaux ou d’une pression fiscale accrue.

Or, en la matière, les mauvaises habitudes ont la vie dure et ont prospéré avec une régularité, à tout le moins, inquiétante. On peut se demander dans bien des cas si de tels agissements résultent de défaillances morales ou si elles reflètent des manquements techniques et donc une formation insuffisante.

Dans le premier cas, il faut envisager d’éradiquer un mal, la corruption, qui confine à la pandémie et nuit gravement à notre pays, en faisant mieux jouer les mécanismes de contrôle et le dispositif répressif. Mais on ne peut pas exclure que ces défaillances ne soient également la conséquence de manquements professionnels liés à la formation. Cette hypothèse conduit à évoquer un constat douloureux.

Notre système éducatif, caractérisé par des crises à répétition depuis une vingtaine d’années maintenant dans nos universités, nos lycées et collèges, fait face de toute évidence à des dysfonctionnements structurels. Les états généraux de l’éducation qui se sont tenus en 2010 en ont posé le diagnostic. Pour autant de nombreuses questions continuent à se poser.

Toutes ces questions m’incitent à préconiser une amélioration de notre connaissance collective des problèmes auxquels nous sommes confrontés en engageant notamment un audit externe, académique, administratif et financier de nos universités pour ajouter à la réflexion et au débat une information objective préalablement à toute action.

S’agissant de la santé, plusieurs systèmes de santé ont vu le jour dans notre pays dans les années passées y compris dans le secteur public avec des hôpitaux gérés par le ministère de la santé et d’autres par la CNSS. Les dysfonctionnements dans ces deux ensembles ont favorisé le développement d’un secteur privé plus ou moins performant.

La décision prise de retirer de la CNSS la gestion des hôpitaux pour qu’elle se consacre mieux aux prestations de sécurité sociale est en cours de mise en œuvre. La jonction entre les deux statuts est à l’étude et sera traitée en respectant les droits acquis par les uns et les autres et en vue d’accroitre l’efficacité du dispositif public de santé.

L’examen des autres secteurs fait ressortir des retards importants notamment dans les domaines de l’habitat, de la production et de la distribution de l’eau et de l’électricité, des infrastructures de communication, des technologies numériques qui requièrent des solutions structurelles.

D’une façon plus générale, les développements qui précèdent débouchent sur une question centrale. L’économie Gabonaise a-t-elle, dans sa structure actuelle, les moyens de ses ambitions et si tel n’était pas le cas, quelles réformes devrait-elle entreprendre pour y parvenir.

Le profil de l’économie Gabonaise est bien connu. Notre pays a, en partage, depuis notre accession à l’indépendance, une monnaie commune avec ses voisins qui l’inscrit dans une dynamique d’intégration sous-régionale. Mais c’est surtout une économie extravertie dont les productions de matières premières sont en quasi totalité exportées.

Des risques majeurs que nul ne peut ignorer nous guettent cependant. Il s’agit d’une part de notre grande vulnérabilité aux chocs exogènes ; d’autre part, de la disponibilité limitée des ressources humaines compétentes ; enfin de notre capacité d’absorption, c’est-à-dire, de la capacité de notre économie à mettre en œuvre des activités économiques sans alimenter l’inflation.

Il nous faut donc et de toute urgence, débattre et organiser la réforme de l’Etat pour en accroitre l’efficacité et en réduire les coûts de fonctionnement. Il nous faut ensuite soutenir une politique vertueuse d’investissements publics.

Dans un monde de plus en plus ouvert aux échanges internationaux, la production est confrontée à la concurrence dont le principal arbitre est le rapport qualité-prix. Il ne suffit pas en effet de produire, il faut le faire à des niveaux de prix et à des standards de qualité compatibles avec ceux des autres producteurs partout dans le monde.

C’est pourquoi, en vue de discipliner notre démarche de mutation d’une économie à faible valeur ajoutée et peu créatrice d’emploi vers une économie diversifiée, le projet de société du Président de la République a été décliné sous la forme d’un plan stratégique à l’horizon 2025 qui prévoit, à mi-parcours, de bâtir les fondements de l’émergence. Ce projet a fait le choix du développement durable comme support du Gabon Emergent.

Sa mise en œuvre se fera à partir de grands groupes industriels certes notamment dans les domaines miniers, forestiers ou agricoles. Mais ces derniers devront s’appuyer sur de petites et moyennes entreprises appelées à jouer un rôle croissant dans le développement futur de l’appareil productif. Ces PME-PMI représentent en effet, par leur capacité de création d’emplois, une composante essentielle de la diversification souhaitée de notre économie.

Le Gouvernement compte approfondir et accélérer l’impulsion donnée depuis 2009 dans différents secteurs économiques. Il veillera notamment dès l’année en cours, à concrétiser les annonces faites par le Président de la République à l’occasion des conseils des ministres délocalisés des années antérieures. Son attention continuera à se focaliser sur les éléments essentiels qui pèsent sur le coût de la vie tels que :

L’état du réseau routier ; l’offre immobilière ; l’offre en eau et en électricité ; l’offre en structures de formation et de santé ; l’offre en produits alimentaires.

Ces programmes et ces objectifs ne peuvent être atteints que dans un environnement apaisé et sécurisé. Le problème de l’insécurité se pose dans notre pays comme dans d’autres. Je vous confirme toute ma détermination et celle du Gouvernement à la combattre notamment sur la base de plans d’action cohérents et planifiés portant sur les aspects humains et matériels.

Il ne vous a pas échappé que ma démarche s’est inspirée de l’approche participative parce que je suis convaincu qu’un questionnement commun conduit plus facilement à une compréhension partagée qui facilite une vision sinon partagée, du moins comprise des solutions retenues.

Je suis venu vers vous, qui représentez le peuple, attirer votre attention, sur notre trajectoire dans les domaines essentiels :

De l’organisation et du fonctionnement de l’Etat ainsi que du respect des règles de vie commune ; de notre système de formation et de ses adéquations ; de notre système de santé ; de notre système productif source de création de richesses.

De la vitesse de ces réformes dépendra la vitesse de notre croissance.

Je me suis adressé à vous, en application de l’article 28a de notre Constitution. Je sollicite votre adhésion au programme de travail que je viens de vous présenter par un vote de confiance ».

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