À peine arrivé aux affaires par le biais de sa récente nomination à la tête du ministère des Eaux et Forêts, Gabriel Tchango, fait déjà l’objet de plainte relevant d’un conflit avec la famille Oranga, qui lui reproche d’avoir acquis de manière frauduleuse les biens appartenant à leur père et époux.

Réunis le 4 mai dernier au siège du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), la famille Oranga a tenu à dévoiler le dossier particulièrement gênant qui les lié au ministre des Eaux et Forêts.

En effet, selon la famille Oranga, «les faits remontent en 2007, période pendant laquelle, Oranga Egueyi Claude René, purgeait une peine à la prison d’arrêt de Port-Gentil, son fils Claude Edmé Oranga, a volé le spécimen de son cachet, comportant par ailleurs sa signature dans le but d’effectuer des opérations illicites, notamment la falsification d’un certain nombre de documents, dont l’attestation de cession de terrain et de villas et de fausse procuration pour la réalisation des ventes des biens immobiliers de son géniteur à sieur Gabriel Tchango».

«Sachant que Oranga Egueyi Claude René purge une peine de prison, et pour éviter toute action préjudiciable à son encontre de l’acheteur, dans une démarche responsable et prudente, pourquoi Gabriel Tchango n’a-t-il pas pris le soin de réunir la famille d’Oranga afin d’obtenir l’accord officiel de cette dernière et de s’assurer la véracité des documents», s’interrogent les membres de cette famille.

«Je suis partie vers monsieur Tchango par téléphone, et je lui ai dit que ces maisons ne sont pas à vendre et mon mari est dans les problèmes, s’il apprend ça, il tombera dans les paumes et va mourir. Nous avons souffert pour construire ces maisons. Monsieur Tchango n’a pas daigné écouter ces paroles, il a poursuivi ces transactions avec mon fils et monsieur, Nyogomien qui aujourd’hui se retrouve dans la tombe. Que Dieu ait son âme!», a rappelé l’épouse de Oranga Egueyi Claude René.

«Mon fils a été dans de sérieux problèmes, on l’a fait sortir des maisons de son père avec des menottes et des policiers armés derrière lui, je ne sais pas comment le gouvernement peut définir ce genre de comportement. Tout cela parce que Tchango était député de chez lui ? je n’en sais rien», a-t-elle poursuivi tout effondrée dans son élan de témoignage.

«Je vois mal qu’une haute autorité se rabaisse pour acheter des maisons avec un gamin, quelqu’un qui n’a jamais travaillé, qui n’a jamais touché à un million de francs CFA. je ne veux pas la mort de mon fils parce que d’ici là je crains pour tout ce qui se passe au Gabon, je ne veux pas la disparition de mon fils», a-t-elle avertie.

«S’étant fait établir en son nom de nouveaux titres fonciers en violation de la loi, Gabriel Tchango a choisi la voie de l’illégalité et de la manigance pour voler, corrompre et déposséder Oranga Egueyi Claude René de ses biens, fruits de nombreuses années de dur labeur», ont indiqué les membres de la famille opposés au ministre de la République.

Les biens en question sont composés de 2 villas de grands standings à Port-Gentil et d’une grande villa à Libreville au quartier Glass. Le tout acquis par le ministre de Gabriel Tchango au prix dérisoire de 25.000.000 de francs CFA, lesquels lui rapporterait mensuellement depuis 2007, la somme de 2.000.000 de francs Cfa de loyer. Ce qui lui vaudrait à ce jour plus de 72.000.000 de francs Cfa.

À l’heure où on parle de construire un Gabon émergent sur la base de la justice sociale, la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite, et la spoliation, il serait nécessaire que, le gouvernement dit de mission, «un gouvernement d’accélération de la réalisation des objectifs fixés», ainsi qu’a indiqué le président Ali Bongo Ondimba dans son allocution du 16 février dernier après la CAN 2012, prend à bras le corps ce problème afin de trancher une fois pour toute si les accusations portée envers un ministre sont vraies ou fausses, et dans tous les cas de figure, de faire en sorte que les membres du gouvernement soient réellement au dessus de tout soupçons.