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Hydroélectricité : 57,5 millions d’euros pour Coder Gabon

La Banque africaine de développement (BAD) vient de débloquer un prêt senior de 57,5 millions d’euros pour aider à financer deux projets hydroélectriques au Gabon menés par Coder Gabon.

Précisions sur les autres prêteurs potentiels.

La Banque africaine de développement (BAD) est décidément de plus en plus active dans le domaine des infrastructures. Après le troisième pont d’Abidjan et la centrale de Takoradi, au Ghana, elle vient d’annoncer un nouvel investissement de 57,5 millions d’euros dans un double projet hydroélectrique mené par Coder Gabon. Cette société gabonaise a signé deux conventions de concession de production d’énergie hydroélectrique avec l’État gabonais. UBA Capital conseille le financement de ce projet dont les autres prêteurs potentiels sont le néerlandais FMO, l’allemand DEG et la Banque de développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC).

Un premier barrage « au fil de l’eau » sera construit au niveau des Chutes de l’Impératrice, sur la rivière Ngounié, et devrait produire 70 MW. Le deuxième projet concerne la rivière Okano, au nord du pays, et devrait produire quant à lui 52 MW. Cette énergie renouvelable, produite à un coût inférieur, se substituera partiellement à l’électricité actuellement produite dans les centrales thermiques gabonaises. Pour l’instant, l’électricité du pays provient à parts égales de ces deux sources d’énergie (diesel et hydroélectrique). Les deux nouvelles centrales devraient permettre d’économiser quelque 530 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.

Un potentiel hydroélectrique de 5 000 MW

Malgré un taux d’accès à l’électricité de 83%, le secteur électrique gabonais fait face à de fréquentes pénuries, une importante entrave au développement économique. Il s’agit d’un dossier hautement prioritaire pour le gouvernement qui s’est fixé un objectif de production électrique ambitieux pour 2020. Il veut ainsi passer de 373 MW de puissance installée à 1200 MW. Avec un potentiel de 5000 MW, l’hydroélectrique pourrait représenter à terme une partie importante du mix énergétique gabonais.
Ces deux projets impliquent également la réalisation d’un réseau national de transport interconnecté et le développement de l’électrification rurale. Selon Coder Gabon, les deux projets permettront l’électrification de quelque 250 villages en plus d’alimenter Libreville, la capitale. La mise en service de ces deux barrages est attendue pour 2014.

Exprimez-vous!

  1. Bonjour mon frère Mengara,
    je n’ai l’habitude à répondre à des discours pédagogiques et même démagogiques. Simplement parce que j’estime que chaque gabonais est libre de développer et de livrer sa vision du Gabon. Dans cette logique, j’admet volontiers ton cours de philosophie politique inspirée et calquée de la philosophie hobsienne. Assez très bonne lecture j’avoue même si ce discours adressé à un large publique celui du Gabon semble pas tenir compte des différentes couches sociales et même du niveau d’analyse et de compréhension de tous les  »citoyens ». les intellectuels diront bravo pendant que nos mamans et autres citoyens privés de la clairvoyance épistémologique diront simplement « qui fait le bruit ». Evidemment, ton erreur est d’avoir trop rationaliser et même intelligibiliser ton engagement politique dans un pays ou les 89% des populations sont au stade 1 de l’éducation et de l’apprentissage. Plus grave encore, tu es aujourd’hui considéré comme l’opposant des sites web, de facebook, disons l’opposant virtuel pour un Gabon réel. Cher Mengara, plutôt que de crier et d’enseigner les leçons démocratiques à distance rentrez au Pays combattre au côté des peuples en quête d’une nouvelle stratégie et d’un Leader prêt à mourir pour le pays. Ce ne sont pas les discours qui vont libérer le Pays encore moins des pactes citoyens contractés entre toi et toi-même, la libération du Gabon passe par l’aliénation de nos privilèges, de nos acquis, nos familles et même nos vies. Ce qui est valable pour toi l’est pour moi, les autres et tous les opposants gabonais. S’agissant ta vision insurrectionniste, beaucoup reste à préciser simplement parce que l’insurrection se lit au pluriel. Certes, toutes les voies insurrectionnistes débouchent à la violence encore faudrait reconnaître que dans une insurrection sélective les dégâts sont plus limités que dans une insurrection aveugle. Je m’oppose fondamentalement à ta vision d’insurrection citoyenne considérée comme voie de sortie de crise au Gabon. l’insurrection citoyenne n’a de pouvoir que dans le cadre d’une révolution des institutions et pas le contraire. Si vous proposer cette forme d’insurrection, implicitement vous acceptez et réhabilitez la vision des autres opposants qui, aujourd’hui voient en une conférence nationale la solution au mal démocratique gabonais. Pour ma part, en tant que spécialiste des questions politiques et militaires, je propose une insurrection sélective pour épargner certains acquis ( les édifices publiques, le peuple et autres). je ne peux dire plus ici, j’invite les gabonais à être vigilants et solidaires devant les rapaces et autres imposteurs. Merci

    • Cher ami Faiont, quoique anonyme.

      Je vous remercie de vos commentaires et surtout que vous vous présentiez comme un « spécialiste des questions politiques et militaires ». Car, en tant que « spécialiste des questions politiques et militaires », votre premier instinct aurait dû consister à rechercher dans le dictionnaire la signification du mot « Insurrection ». Vous auriez alors pu voir que ce mot inclut toutes les formes de révolution, des plus populaires aux plus armées. Par cet effort, vous vous seriez rendu compte, du coup, que votre « insurrection sélective » entre totalement dans le cadre de ce que j’appelle « insurrection » car je n;ai jamais qualifié ce mot, me contentant plutôt de le laisser empreint de TOUS ses sens.

      Mais il y a plus, vous parlez d’insurrection comme d’une donnée pouvant se faire de manière sélective, comme de quelque chose qui peut être contrôlée par un déterminisme presque divin. Je vous arrête-là tout de suite pour vous dire qu’il n’y a rien de tel qu’une insurrection sélective, du moins pas de le sens de sa « contrôlabilité ». Votre erreur vient du fait que vous la comprenez comme un fait unilatéral, alors même que sa conduite et conclusion est sujette à des facteurs qui peuvent échapper au contrôle des instigateurs, tout simplement parce que dans une insurrection, il y a, d’une part, les insurgés, et d’autre part, le régime contre lequel on s’insurge. Autrement dit, quand on tient compte de la nature interactive d’une insurrection, on ne peut valablement prédéterminer ses modes. Par exemple: un jour, un parti d’opposition peut décider de tenir un meeting pacifique au Gabon demandant le départ des Bongo et commandant à ses militants de ne s’engager dans aucun acte de violence. Cependant, parce que le pouvoir en place ne voit aucunement cette manifestation comme « pacifique », il peut décider d’envoyer la police, plongeant ainsi le pays dans un cycle de violence non prévu par l’opposant. L’opposant n’a alors que deux choix: abandonner le combat ou répondre par d’autres actes de défiance. Dans ce dernier cas, le cycle insurrectionnel s’engage crescendo dans des paliers de réponse et contre-réponse, aboutissant à la victoire de l’un (le régime) ou de l’autre (les insurgés), ou même des deux (quand les deux camps signent la paix dans l’intérêt de la paix et de l’avancement du pays.

      Me rendant compte, dans ce cas, que vous ne comprenez pas du tout ma discussion de l’idée insurrectionnelle au Gabon, laissez-moi vous la résumer ainsi:

      1) Quand je parle d’insurrection au Gabon, j’en parle comme d’une voie obligée, quelle qu’en soit la forme, pour arriver à la démocratie. Elle est tout simplement un fait inévitable au Gabon au vu du contexte politique. je mets au défi qui que ce soit de me prouver le contraire.

      2) Quand j’en parle, cela ne veut pas dire que je serai forcément la personne qui la déclenchera. Tout ce que je dis est ceci: que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, cette démarche est inévitable. Les Gabonais devront passer par là. Sur ce plan, je ne me prends aucunement pour un messie. Je dis simplement que c’est la seule manière de libérer le Gabon des Bongo.

      3) Et parce que l’insurrection, quelle qu’en soit la forme, est inévitable au Gabon, je conseille tout simplement aux opposants qui disent vouloir en finir avec les Bongo d’accepter cette idée et de la préparer, sauf s’ils veulent amuser la galerie ad vitam aeternam et donc, aider à la consolidation du régime des Bongo.

      Vous comprenez, donc, cher compatriote, que quand vous dites que je conforte la conférence nationale et donne raison aux autres opposants, vous vous emmêlez, en fait, les pédales. Je dis comme tout le monde que la conférence nationale sera une bonne chose pour le Gabon. C’est même la meilleure chose. Sur ce point, pas de désaccord. Mais, contrairement à vous et aux autres opposants qui s’imaginent les Bongo acceptant la conférence nationale sans résister, je dis et AFFIRME avec force que, même pour OBTENIR la conférence nationale, il faudra passer par une insurrection. Ali Bongo n’acceptera cette idée que forcé par le pouvoir de la rue. A vous de me prouver le contraire.

      L’insurrection étant ainsi postulée comme inéluctable, incontournable et inaliénable comme seule voie vers l’instauration de la démocratie au Gabon, il convient à chacun de penser à la manière dont il veut conduire la sienne, « sélective » ou « totale ».

      Voilà pour ce qui est de ce que je dis sur Internet, facebook et tralala depuis des années. Prouvez-moi le contraire. Ce que je constate est que les 22 ans d’immobilisme politique que nous connaissons au Gabon depuis 1990 continuent à conforter mon analyse.

      Quant à l’opposant de Facebook et Internet que je suis, je crois que là aussi vous vous emmêlez les pédales. Même si c’était le cas, pourquoi devrais-je en rougir? Vous a-t-on dit que toutes les personnes qui expriment leur opinion politique, en tant qu’activistes, intellectuels ou autres, doivent impérativement s’engager sur le terrain politique? C’est là une compréhension très limitée des mécanismes qui animent le tissu social, il me semble. Toutes les personnes qui discutent politique doivent-elles, obligatoirement, se faire politiciens? A cette allure, c’est une nation de politiciens qu’on aura et plus personne pour nettoyer les rue, inventer des machines, cultiver les champs! Avez-vous déjà vu une société ou tout le monde fait la même chose? Il me semble qu’une société saine repose avant tout sur les talents et la spécialisation des talents, non?

      Quand un intellectuel pose, justement comme je le fais, le débat rationnel qui s’impose, il ne s’ensuit pas automatiquement que je doive également en devenir le porte étendard. Je peux tout aussi bien influencer la pensée d’un petit nombre sur Facebook ou Internet qui, par la suite, peut influencer la destinée nationale. Combien de français, pensez-vous, savaient lire au 18e siècle? Même pas 30% de la population. Pourtant, cela n’a pas empêché les pensées de gens comme Rousseau et autres, pensées totalement théoriques, d’influencer l’élite intellectuelle qui a par la suite démocratisé la France en éduquant le peuple sur les enjeux politiques du pays. Peut-être mon rôle restera-t-il, tout simplement, de continuer à « rationaliser et même intelligibiliser [mon] engagement politique » comme vous le dites, et laisser le soin à des gens comme vous de s’en inspirer pour aller libérer le Gabon! ce n’est pas une erreur, mais un choix, justement, rationnel, de ne pas faire dans la langue de bois!

      C’est cela, en fin de compte, le fonctionnement d’une société saine. Certains exprimeront des idées, d’autres les appliqueront. Mais ce n’est pas parce qu’on aura exprimé une idée que l’on sera aussi la personne la plus indiquée pour l’appliquer sur le terrain. D’où l’importance pour ceux qui expriment des idées de continuer à le faire. Le changement ne viendra pas forcément d’eux, et pas forcément de moi. Il n’y a aucune cohérence à supposer que parce qu’on aura émis une idée, on devra être la personne à les appliquer. Si cela était le cas, on n’aurait que des économiques et des scientifiques politiques à la tête des pays du monde. Pourtant, on retrouve des présidents analphabètes dirigeant des pays! Pourquoi, parce que diriger est une question d’intelligence: on n’a pas besoin d’avoir tout pensé dès lors qu’on sait se servir des idées de ceux qui ont pensé. C’est donc avant tout dans mon rôle d’éducateur que je me trouve, et non dans un supposé rôle politique, qui n’est que secondaire et tributaire de mes positions intellectuelles, donc rationnelles.

      Ne faisons donc aucun amalgame entre la liberté d’expression qui est un droit citoyen et l’obligation d’engagement politique sur le terrain. Ce raisonnement est très africain, et constitue, justement, l’une des causes de l’appauvrissement du débat politique dans des pays africains sous dictature comme le Gabon.

      Laissons le débat se faire. Ceux qui pourront nous libérer le feront. Mais le débat ne doit jamais cesser, sauf si on veut cultiver au Gabon le règne de la pensée unique, ce à quoi je ne souscris aucunement. Le Gabonais doit se sentir libre de s’exprimer, même au sein de l’opposition. C’est à cela aussi que tiendra notre désir de démocratie.

      Je vous remercie.

      Dr. Daniel Mengara

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