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Syrie: les observateurs de l’ONU plient bagage

A New York, le Conseil de sécurité a décidé que la mission des observateurs de l’ONU, déployés en avril pour surveiller un cessez-le-feu qui ne s’est jamais concrétisé, se terminerait « dimanche à minuit », selon Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix.
Les observateurs de l’ONU pliaient bagage jeudi en Syrie après l’annonce par le Conseil de sécurité de la fin de leur mission face à la poursuite des combats entre insurgés et forces syriennes qui font par ailleurs craindre une propagation du conflit au Liban voisin.

Dans la soirée, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé à l’AFP détenir des informations selon lesquelles de nouvelles défections « spectaculaires » se produiront prochainement au sein du régime syrien.

Sur le terrain, insurgés et forces armées se livraient bataille pour le contrôle de la ville stratégique d’Alep (355 km au nord Damas), en proie à des combats depuis près d’un mois. Les violences, notamment des bombardements de l’armée sur le quartier emblématique des rebelles de Salaheddine, ont fait 35 morts, dont 24 civils, dans cette ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
A New York, le Conseil de sécurité a décidé que la mission des observateurs de l’ONU, déployés en avril pour surveiller un cessez-le-feu qui ne s’est jamais concrétisé, se terminerait « dimanche à minuit », selon Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix.
Cette décision attendue est intervenue moins de 24 heures après celle de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui, réunie en Arabie saoudite, a suspendu la Syrie en raison de la poursuite des violences ayant fait plus de 23.000 morts en 17 mois, selon l’OSDH.
Seul l’Iran chiite, principal allié régional de Damas, s’est opposé à cette suspension « injuste » au sein de cette organisation majoritairement sunnite.
La décision a en revanche été saluée par les Etats-Unis qui y ont vu le signe « de l’isolement croissant du régime de Bachar al-Assad ». La Syrie avait déjà été suspendue en novembre dernier de la Ligue arabe.
Moscou veut un appel international
La Russie a pour sa part demandé que les grandes puissances lancent avec l’Arabie saoudite et l’Iran un appel au gouvernement syrien et à l’opposition pour qu’ils mettent fin au conflit.
Pékin a aussi appelé les belligérants « à rapidement établir un cessez-le-feu pour mettre fin à la violence et à entamer un dialogue politique ».
Le président syrien a dépêché une émissaire à Pékin, Bouthaïna Chaabane, qui a salué l’attitude dans ce conflit de la Chine et de la Russie, qui ont bloqué jusqu’à présent toute résolution au Conseil de sécurité condamnant le régime syrien.
A Damas, où des combats se déroulaient dans le quartier Hajar al-Aswad (sud), le président syrien a nommé trois nouveaux ministres, à la Santé, l’Industrie et la Justice, a annoncé la télévision officielle. Ce remaniement intervient un peu plus d’une semaine après la défection du Premier ministre Riad Hijab.
Après la suspension de la Syrie par l’OCI, la presse syrienne a accusé cette organisation de servir le « projet de l’Occident et de ses valets dans la région qui veulent provoquer la chute de l’Etat syrien et un conflit confessionnel ».
Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a lui accusé Washington d’être à la tête de ce « complot », et la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite, d’être ses « instruments » en fournissant selon lui des armes aux insurgés.
Les violences en Syrie suscitent par ailleurs la crainte d’une contagion au Liban voisin. Dans ce pays à l’équilibre confessionnel fragile, des dizaines de Syriens ont été enlevés par des hommes armés chiites réclamant la libération de certains de leurs coreligionnaires libanais retenus en otages en Syrie.
Cinq monarchies arabes du Golfe, l’Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis, le Qatar et Bahreïn, ont appelé leurs ressortissants à quitter immédiatement le pays du Cèdre, théâtre d’une guerre civile de 1975 à 1990.
Dans le cadre d’une tournée régionale, Laurent Fabius est arrivé jeudi à Beyrouth où il a refusé de s’engager sur l’armement réclamé par les rebelles. Dans la crise en Syrie, a-t-il dit, « il y a l’aspect militaire, c’est l’affaire des Syriens ».
Crise humanitaire
Le ministre français s’était auparavant rendu en Jordanie où il a visité un camp de réfugiés près de la frontière syrienne. « La position de la France est claire: nous considérons que Bachar al-Assad est le bourreau de son peuple, qu’il doit partir et que le plus tôt sera le mieux », a-t-il dit.
Le conflit a poussé à l’exode des centaines de milliers de Syriens et un raid aérien dévastateur mercredi sur la ville rebelle d’Azaz, près de la frontière turque, a jeté sur les routes des centaines d’autres, essentiellement des femmes et des enfants, tentant de gagner, souvent à pied, la Turquie.
L’organisation Human Rights Watch, qui a dépêché des enquêteurs à Azaz, a recensé plus de 40 morts. Une centaine de victimes étaient soignées en Turquie et au moins 15 d’entre elles ont succombé à leurs blessures, selon une source officielle turque.
L’OSDH a fait état de 99 morts, dont 65 civils, pour jeudi.

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