Le champignon, ce végétal comestible est en voie de disparition dans les plaines de Mouila, chef lieu de la province de la Ngounié (sud). Il est devenu rare de rencontrer des gens avec des paniers pleins de champignons, comme il y a quelques annees en arrière.
Sur la nationale 1, entre le village Douya et la commune de Mouila, ‘’on n’avait pas besoin d’aller loin pour remplir une corbeille de champignons’’, fait remarquer Marie Salomé, une cultivatrice.
Le champignon pousse rapidement en zone humide. Les habitants de Mouila l’affectionnent bien, comme partout ailleurs dans le pays. Il peut se préparer dans toutes les sauces. Actuellement, on craint sa disparition. Les observateurs mettent cette menace sur le compte des changements climatiques. ’’Les pluies à répétition sont aussi l’une des causes du peu d’abondance de champignons cette année, de même que certaines activités anthropiques’’, a déclaré Jean Christophe Mbina, Secrétaire général de l’ONG Muyissi Environnement.
Au village Nombakélé, situé à 3km de Mouila, sur la route de Mimongo, les plaines ont été transformées en décharge municipale et du coup, les populations refusent d’y cueillir le ‘’boghou’’, appellation locale des champignons. Elles remettent en question la qualité du champignon des lieux. Selon elles, la pollution est également au rendez-vous. La nature est perturbée. Comment sauver le champignon, s’interrogent les populations de Mouila qui interpellent par la même occasion les spécialistes des dérèglements climatiques afin de leur apporter des réponses à cette préoccupation.
A cause de la rareté de ce produit non ligneux, son prix donne du vertige aux consommateurs. Le sceau de champignon varie désormais entre 1500frs à 3000frs CFA. Ramasser ce végétal dans les plaines devient une équation environnementale. Les champignons sont en danger à Mouila.
