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Tropicale Amissa Bongo : Yohann Gène, imbattable à Kango !

Jusque-là leader de l’épreuve, le jeune Italien Andrea Palini (Lampre-Merida) a été détrôné par Yohann Gène (Team Europcar) au terme des 147,5 km de la 6e étape de la Tropicale Amissa Bongo qui se courait, le 19 janvier, entre Lambaréné et Kango. Ce, grâce à une stratégie de maître consistant en une échappée abordée durant la première heure de la course et jamais rattrapée. Yohann Gène qui n’était encore que 4e du classement général, endosse ainsi le maillot jaune de leader.

Yohann Gène gagne, pour la 3e année consécutive, l’étape Lambaréné-Kango et enfile le maillot jaune © Christian Moussouami/gabonreview

«Cette ville me correspond bien et puis aujourd’hui j’avais de superbes jambes. Depuis le début on avait dit, quitte à perdre, on fait tout pour gagner et puis mes coéquipiers m’ont amené sur un plateau. Ils ont roulé toute la journée. J’ai juste eu à faire les bonifs, ils se sont contentés de faire le reste. L’échappée était voulue : on connaissait le début, on savait que ce n’était pas facile. J’ai jamais été battu à Kango, c’est vrai que connaitre l’arrivée est un avantage pour moi. On a le maillot, pour demain on va essayer de contrôler, faire attention pour ne pas avoir de cassures ou des chutes».

Ce Guadeloupéen de 32 ans, découvert par Jean-René Bernaudeau, remporte donc pour la troisième fois l’étape de la ville de Kango. A la fin de la journée, Gène se retrouve 1er, Haddi Soufiane (Maroc) est 2e, Bille Gaëtan (Lotto-Belisol) 3e, Reynes Vicente (Lotto – Belisol) 4e et Rasmané Ouedraogo (Burkina) 5e. La 7e et dernière étape qui sera décisive pour la victoire finale, reliera, ce dimanche, Owendo à Libreville (126,1 km).

La Tropicale selon Gassmann (RFI)

Frédéric Gassmann du service des sports de Radio France internationale, indique qu’au terme de 8 éditions, la Tropicale a «beaucoup grandi. Dans un sens positif, elle grandi en organisation, en plateau, au niveau de la qualité des équipes qui y participent, du nombre de voitures grandi de façon exponentielle. Il aurait été impensable, il y a 5 ou 6 ans, de voir des équipes africaines tenir un rythme de 47 km/h dans la 1ère heure de course aux côtés des professionnels. Aujourd’hui, ils ont montré que c’était possible. Alors, avec beaucoup de modestie les Africains disent que les Européens se sont manifestement bien préparés. C’est vrai mais quelques fois les Européens venaient ici un petit peu en ballade pour commencer la saison. Mais ce que peuvent dire les Africains c’est que eux-mêmes, à une exception près, progressent à pas de géant.» Amené à se prononcer sur l’Erythrée, meilleure équipe africaine, qui n’a pas enregistré de victoire éclatante, Gassmann indique : «Les Erythréens jouent la régularité. C’est vrai qu’ils n’ont pas gagné d’étape, mais ils sont la meilleure nation africaine. On remarque que les trois Erythréens qui ne figurent pas en équipe nationale (deux dans l’équipe sud-africaine et un chez Europcar) sont aussi dans les 20 du classement général. Ce qui prouve que les Erythréens sont tous très bons quelque soit le maillot qu’ils portent.» Se refusant de pronostiquer, Frédéric Gassmann, peut néanmoins établir le classement des meilleurs équipes africaines : 1er, Erythrée ; 2e, Maroc et 3e Burkina Faso.

Bernaudeau jubile à Kango

Coach du Team Europcar, Jean-René Bernaudeau, explique la victoire de son poulain Yohann Gène.

Vous avez le secret du Lambaréné-Kango ?

Non, mais on était déçus que la chaleur ne soit pas au rendez-vous et que ce soit moins dur qu’avant. On avait amené quatre coureurs du Tour de France avec, en plus, un Erythréen qui marche fort, Natnael Berhané. On avait une équipe de grimpeurs et on aurait dû regarder un peu le parcours, mais aujourd’hui on ne regrette pas d’avoir amené des coureurs très costauds.

L’échappée, dès le départ du Lambaréné-Kango était planifiée ?

Oui, c’était très préparé. On voulait gagner ou faire 10è au classement général. Donc on avait 70 km pour mettre la barre assez haut et puisqu’on n’avait rien à perdre, on avait l’esprit très libéré, Christophe Kern a été très fort, Pierre Rolland a été très fort et Berhané a été très très fort. On ne pouvait donc pas la louper cette échappée et puis, il y avait l’équipe du Maroc et celle de Lotto qui était exceptionnelle. Si un coureur de Lotto avait été derrière, ça aurait été un peu difficile. Mais aujourd’hui, on a ce qu’on mérite.

Que pouvez-vous dire des cinq précédentes étapes où vous n’avez pas eu de succès éclatants ?

Il faut dire que le niveau est relevé. Quand on a Lotto, Cofidis, l’Algérie, Lampre-Mérida, la MTN, très peu vont gagner des étapes. Quand Lotto en gagne trois, c’est compliqué de gagner et puis il faut de la réussite aussi.

Le benjamin du Gabon

Cédric Tchouta, 19 ans, est la dernière recrue de l’équipe du Gabon. Il n’a que six mois de cyclisme. Son coach Sylvain Mackossot dit qu’on «voulait le tester avec les équipes africaines». Le nouveau venu raconte : «Bitam-Ebolowa c’était mon initiation dans une grande compétition. Si j’avais à raconter la Tropicale à mes copains de quartier, je dirais ça n’a rien à voir avec toutes les petites courses qu’on faisait dans le quartier. Le niveau est très très haut. La moyenne c’est 45 km/h. Ce qu’on n’imagine même pas dans nos entraînements au Vélo-Club de Franceville où il ya un seul club». Le jeune homme ne demande qu’à s’entraîner en équipier : «Le temps qu’il me faudra pour avoir un bon niveau dépendra des entraînements, des stages et du nombre de compétitions auxquelles je pourrais participer.» Pour le moment, il apprend la mécanique automobile dans un garage et doit intégrer à la rentrée prochaine le centre de formation professionnel de sa ville.

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