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Soupçons de fraude fiscale à SOCO-BTP

BTP-Gabon10 milliards de francs CFA ! C’est la somme qui aurait été détournée au fisc par un cadre de SOCO-BTP. L’affaire a le mérite de susciter de l’indignation dans un premier temps, et l’hilarité dans un second, d’autant plus qu’il s’agit de l’ancien propriétaire de l’entreprise, à en croire les nombreuses déclarations qui bruissent dans les couloirs.

Trois jours avant la réunion du Conseil d’administration du groupe Hestia Inc., propriétaire de SOCO-BTP S.A, qui devrait se tenir le 26 mai prochain, la société spécialisée dans la construction de bâtiments et travaux publics est sujette, ces derniers mois, à de fortes suspicions de fraude à l’endroit du fisc gabonais. Selon l’hebdomadaire Le Nganga, du 22 mai 2013, le rachat de SOCO-BTP S.A, le 31 décembre 2011, se serait fait dans l’amateurisme le plus ahurissant et n’aurait, de ce fait, pas pris en compte les dispositions nécessaires à la sécurisation d’une telle procédure.

En effet, les principaux acteurs du rachat auraient été «emberlificotés», par Radunovic Mombo, l’ancien propriétaire de la société, aujourd’hui président du Conseil d’administration (PCA) de la nouvelle SOCO-BTP S.A. A en croire l’hebdomadaire satirique, «le serbo-gabonais avait quasiment vendu du vent aux repreneurs de la société» dans la mesure où aucun bilan matériel, technique et de compétences n’aurait été fait après la vente. De plus, l’entreprise, avant son rachat ne possédait plus grand-chose : «pas de matériel de bureaux, pas de centrale d’enrobés, tous les engins sur cales (des engins pourtant valorisés par Veritas à 900 millions de francs CFA)», en plus d’un siège locataire de son propre patron.

Mais l’affaire, ainsi que le révèle Le Nganga, ne s’arrête pas là. Embauché par le nouveau propriétaire, le PCA s’est entouré d’individus dont lui-même connaissait la valeur : quelques administrateurs et, coup de théâtre, sa fille, Radunovic Momira, comme directrice générale, un duo qui aurait contribué à «mieux pomper les finances de SOCO-BTP S.A nouvelle version». La paire aurait de ce fait profité de son statut pour financer des projets personnels tels que «des constructions à Tahiti, Batterie 4, ACAE» évaluées à 2,1 milliards de francs CFA qui auraient été puisés dans les comptes de la société avant que Radunovic fille ne perde son poste en juin 2012.

Mécontent, le père Radunovic aurait décidé de créer une entreprise concurrente, le Tropigab qui, pour la CAN 2012 avait obtenu des chantiers à Franceville, dans le but «d’intoxiquer» ses anciens collègues, allant jusqu’à se permettre de donner des directives au cabinet international d’audit, Price Water House Coopers. Pour le prétendu «proche ami du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba», l’audit devrait partir du mois de juin à décembre 2012 : comme pour épargner les six mois de gestion de sa fille au sein de SOCO-BTP S.A. Bien malin, mais oubliant, selon l’hebdomadaire, les «8 milliards de francs CFA» non déclarés au fisc, «les 6 milliards de francs CFA de l’ANGT, les 2,5 millions de francs CFA de commission des fêtes tournantes (2004-2005) et 1,2 millions de francs CFA de TVA. Autrement dit, 10 milliards de francs CFA non déclarés», qui se seraient volatilisés entre les mains du père et de sa fille. On attend désormais les conclusions de l’audit qui détermineront la culpabilité ou non des Radunovic.

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