Organisé en marge du New York Forum Africa (NYFA), du 13 au 16 juin, à Nzeng-Ayong (Libreville), le forum des Indignés du Gabon s’est achevé sur une note de satisfaction pour ses initiateurs qui ont promis de mener des «actions concrètes» dans les semaines à venir afin de jouer pleinement le rôle de la société civile dans le changement du pays.
Présenté comme un «contre-forum», le forum des Indignés qui s’est tenu du 13 au 16 juin 2013 à Libreville, dans le 6è arrondissement de Libreville, avait pour objectif, selon ses initiateurs, notamment de Blanche Abégué, présidente du comité d’organisation, «de penser vraiment aux Gabonais et de nous approprier notre souveraineté. Ceci était le thème de la première édition du forum des Indignés du Gabon, mais il continue d’être le thème de cette deuxième édition parce que rien n’a été fait et rien n’est acquis». Poursuivant, la jeune dame a indiqué que le forum des Indignés du Gabon a servi à la «conscientisation de chaque Gabonais […] afin de faire comprendre aux gens qu’il n’y a pas d’un côté les décideurs et d’un autre des sujets mais que nous appartenons tous au Gabon et que nous avons tous à décider pour le Gabon».
Pour Blanche Abégué, l’événement avait pour objectif de «réfléchir sur les vrais problèmes qui se posent aux Gabonais : les principaux sujets d’indignation» sans cesse ressassés. Il aura donc été question pour les «Indignés» de débattre sur des sujets d’actualité comme celui des crimes dits rituels, celui de la gouvernance, de la conférence nationale souveraine ou encore de «l’écologie politique», un thème novateur amené lancé par les différents intervenants tout au long du Forum.
Le forum, selon la présidente du comité d’organisation, a été une réussite d’autant plus qu’il s’est achevé par des promesses dont la mise en pratique ne saurait tarder. «A l’issue de ce forum nous avons eu des propositions concrètes que nous allons porter à la connaissance du public dans une ou deux semaines au maximum ; propositions sur notre vision du Gabon et le dispositif de changement que nous comptons apporter à ce qui existe actuellement et quelques propositions alternatives nécessaires au développement du pays», a-t-elle indiqué comme pour établir une différence avec le forum adverse qui, pour la plupart des intervenants, ne s’est pas arrêté sur «les réelles difficultés vécues par les Gabonais», et qui se résumerait à un ensemble de discussions, certes importantes pour l’affirmation du pays sur l’échiquier mondial mais très peu utile «de manière pratique» pour le Gabon. En effet, fière de l’aboutissement de cet évènement auquel peu de gens croyaient, ainsi qu’en a témoigné la faible affluence, Mme Abégué s’est déclaré satisfaite malgré tout : «D’abord, un acquis de ce forum, c’est qu’il a pu se tenir, contrairement à celui de l’année dernière qui a tourné très court : on nous avait arrêté dès le premier jour, dès les premières minutes du lancement du forum. Cette fois-ci, on a pu tenir nos travaux pendant quatre jours», a-t-elle voulu relever.
Les Indignés du Gabon soutiennent que leur forum aura été porteur de certaines nouveautés. «Une innovation c’est que le bureau du forum se transforme désormais en comité de suivi du forum. Le forum ne s’arrête donc pas aujourd’hui. On fera d’abord le suivi de ce qui a été déterminé et on préparera le forum suivant, c’est-à-dire la troisième édition, ce qui apparaît déjà comme une action très concrète»
Pour Blanche Abégué le forum des Indignés est allé bien au-delà de son concurrent : «On s’est mis en opposition au New-York Forum Africa (NYFA) et comme partout ailleurs, dans tous les grands forums comme à Davos, ce que la société civile organise en marge d’un tel événement est souvent considéré comme un contre-forum. Mais je vous assure qu’Attias n’est pas notre objectif, ceux qui nous intéressent ce sont les Gabonais et nous, on va au-delà du NYFA».
