Mettant en pratique l’article 33 de la Constitution dont le 4ème sujet stipule que le CES a pour mission, entre autres, d’avoir un regard sur la culture dans toute ses déclinaisons, en République gabonaise, le président de ladite institution étatique a invité, dans la matinée du lundi 29 juillet les artistes et représentants d’organisations à vocation culturelle à une rencontre dont le but, selon Paul Biyoghe Mba, a été de discuter avec les hommes de culture nationaux des difficultés qui sont les leurs afin de tenter de trouver, ensemble des solutions et une amélioration de leurs conditions de vie et la sécurisation de leur différents métiers.
En effet, pour le président du CES, au regard des nombreuses revendications soulevées par les artistes gabonais, allant aussi bien des droits d’auteurs dont ils attendent, depuis plusieurs années, la mise en pratique que l’absence de tribune ou d’espace de promotion des œuvres culturelles, il est évident que le secteur culturel gabonais a besoin qu’on lui manifeste un certain intérêt pour l’image du pays et la sauvegarde de ses valeurs. Aussi, a-t-il indiqué à l’endroit des nombreux artistes présents à la rencontre : «J’ai entrepris de rencontrer tout le monde. De rencontrer les intéressés, de vous rencontrer, naturellement. Ce pour établir un partenariat avec vous. Un partenariat d’échange, de contact, de discussion. Parce qu’en discutant, en échangeant, en parlant, nous pouvons ensemble identifier les axes de travail. Si un avis ou une recommandation est formulée avec le maximum de précision, avec le maximum d’éléments, d’opportunités et d’objectivité, ça m’étonnerait que les décideurs ne puissent pas prendre cela en compte».
Pour Paul Biyoghe Mba, le moment est propice pour que ces difficultés trouvent une solution. Mais pour cela, note-t-il, il est essentiel que les artistes eux-mêmes s’astreignent à la tâche et s’impliquent personnellement.
Durant la rencontre, de nombreux avis et interpellations ont été émis par les artistes. Si pour les musiciens et cinéastes l’absence d’espace de promotion pour leurs œuvres demeure la véritablement raison de la méconnaissance et de le difficile accès à la culture gabonaise, pour les écrivains, représentés par Eric Joël Bekale, le président de l’Union des écrivains gabonais (Udeg), «les œuvres gabonaises sont insuffisamment lues et étudiées sur le territoire national». De même que ses «collègues», Eric Joël Bekale a fait part au président du CES du «manque d’espace d’expression, c’est-à-dire des lieux de rencontre comme des salles» dans lesquelles les populations, les jeunes en particulier, seraient au contact de la culture et apprendraient ainsi à apprécier la lecture dès leur plus jeune âge.
Mais, bien que sortis de cette rencontre avec les promesses de Paul Biyoghé Mba de trouver des solutions à leurs conditions, de nombreux artistes ont estimé que la reconnaissance d’un artiste ne dépendait pas des promesses et des initiatives sans suivi, mais d’être perçu comme un membre de la société dont l’activité professionnelle est définie par une véritable législation, de telle sorte que ses droits et ses devoirs soient clairement indiqués et surtout, qu’il perçoive ce qui lui est dû pour le service qu’il rend à la nation.
