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Pour un deuxième audit de la Fonction publique ?

administration-gabonAnnoncé en grande pompe dès l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, l’audit dont la mission était de débusquer les agents fraudeurs et absentéistes de l’Etat, aura permis de dévoiler «700 fonctionnaires fantômes». Trois ans après son lancement, en novembre 2009, l’opération censée prendre fin en janvier 2010, aurait laissé échapper plusieurs centaines de professionnels du secteur public.

Depuis l’accession au pouvoir d’Ali Bongo, le pays s’était engagé dans la lutte contre toutes les formes de dérives, aussi bien sociales que professionnelles. Seulement quelques mois après son investiture, le Président de la République annonçait la traque des fonctionnaires soupçonnés d’avoir abandonné leur poste de travail. Un vaste audit avait alors été lancé. Pourtant le phénomène qui tend à mettre à mal le développement du pays et à fragiliser son économie, semblait jusque-là oubliée et laissée de côté par les différents gouvernements qui se sont succédé, si l’hebdomadaire La Loupe, en son numéro 140 du mardi 30 juillet, n’avait remis l’affaire au goût du jour.

En effet, dans un billet d’une dizaine de lignes, le journal a indiqué : «Selon des sources concordantes, plus de 7 000 agents (administrateurs civils, administrateurs économiques et financiers, conseillers des Affaires étrangères, professeurs d’universités, etc.), tous diplômés des grandes écoles et des grandes universités, et à l’expérience avérée, se tournent les pouces à la maison depuis 4 ans. Cette situation suscite de nombreuses controverses quand on sait que les résultats de l’audit dans ce secteur réalisé du 23 novembre 2009 au 30 janvier 2010, n’ont pas encore été rendus publics. On se souvient tout de même que le Conseil des ministres du 8 novembre 2011 avait annoncé 69 618 agents recensés sur un total de 70 960. Parmi les 1 342 non recensés, le gouvernement avait décidé de radier 707 agents de la fonction publique alors que le reste avait été appelé à régulariser sa situation».

Si le journal termine son billet sur fond de résignation par le triste «leitmotiv» gabonais «On va encore faire comment ?», signifiant pour un grand nombre de Gabonais que nulle action sociale ne peut amener les autorités à revoir leurs stratégies de lutte contre les dérives professionnelles, économiques ou politiques, c’est qu’il est entendu que plusieurs phénomènes du même genre ont la peau dure au Gabon. Si bien qu’il apparaît évident que certaines actions engagées par le gouvernement en vue de punir ses mauvais administrés semblent être freinées par des individus dont les intérêts sont encore mal connus jusqu’à ce jour. Il n’en demeure pas moins qu’à l’attente d’un deuxième audit, l’économie du pays est mise à mal et son développement s’en voit ainsi menacé.

Pourtant, l’on ne pourra blâmer le gouvernement et les différentes administrations de ne rien faire pour faire revenir ses fonctionnaires à leur poste respectif. Rien n’y fait. Dès l’entame, le 23 novembre 2009, de la campagne de sensibilisation des professionnels gabonais ayant abandonné leur poste de travail, de nombreux communiqués avaient été diffusés à travers le pays à l’intension de ces «mauvais fonctionnaires». Mais si le licenciement ou la démission étaient brandis à leur encontre, le problème, selon des juristes, résidait dans cette sanction qui, pour eux freinait l’élan des autorités en ce sens que les dispositions légales n’autorisaient pas de telles sanctions.

En effet, notent les juristes, l’article 61 du Code du travail en République gabonaise, établi en 1994, stipule que : «La démission est la manifestation par le travailleur de sa volonté de mettre fin au contrat de travail. Elle ne se présume point. Elle doit être expressément notifiée par écrit à l’employeur. Celui-ci doit en accuser réception dans les quarante huit heures qui suivent sa notification». Or, il serait quasiment impensable que les intéressés répondent aux différents communiqués en acceptant de leur gré de signer leur démission. Qu’à cela ne tienne, force demeure à l’Etat et il apparaît nécessaire que les agents qui à ce jour n’ont pas encore regagné leur poste de travail, soient traqués pour le bien du pays, puisque selon les premiers résultats de l’audit de 2009, l’Etat aurait réalisé 10 milliards de francs CFA d’économie grâce à cette mesure.

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