Du fait de la défaillance du service de ramassage des déchets, le corps du Génie militaire est entré en action, depuis trois jours, dans les quartiers de la capitale gabonaise, Libreville, pour ramasser les tas d’immondices qui s’y sont accumulées depuis plusieurs semaines.
Ce vendredi 13 septembre 2013, dans l’après-midi, les habitants du quartier Nzeng-Ayong de Libreville, notamment du côté du Rond-point, ont été surpris par une invasion bienfaisante des camions du Génie militaire. L’incompréhension du départ, au regard du nombre d’engins et de militaires déployés, a vite fait de laisser place au soulagement. L’évidence saute aux yeux : l’incapacité de la Société de valorisation des ordures du Gabon (Sovog) à juguler le phénomène d’insalubrité dans la ville a amené le gouvernement à faire appel à ce corps de l’armée.
Le personnel déployé à Nzeng-Ayong a donc entamé le ramassage des ordures qui s’étaient amoncelées sur la chaussée et sur le long de la barrière de l’école primaire de la zone. Une arrivée et un début de service très bien accueillis par la population qui se voyait obligée de traverser la route, à ce niveau, pour éviter les odeurs nauséabondes dégagées par les déchets en putréfaction. «On a vu à la télévision que le Génie militaire ramassait les ordures dans certains quartiers. Mais on se disait que c’était dans les quartiers des riches. Maintenant qu’on les voit là, on ne peut que saluer l’initiative des autorités qui ont enfin compris que les risques de choléra étaient grands», s’est réjoui un habitant du Rond-point de Nzeng-Ayong.
Depuis quelques mois en effet, la Sovog s’est avérée incapable de procéder normalement à la collecte et au ramassage des ordures produites dans la capitale gabonaise. Des sources concordantes indiquent, pour expliquer cet état des choses, que le matériel de l’entreprise est hors d’usage depuis des lustres. De même, on indexe l’incivisme des populations qui jettent leurs déchets n’importe comment, sans aucun respect des consignes données, compliquant ainsi la situation. Si l’on a indiqué que le gouvernement avait pris des mesures nécessaires pour que la situation revienne à la normale, il n’en demeure pas moins que les ordures ont continué à s’entasser dans les quartiers. Du fait des risques d’épidémies encourus, les populations ont commencé à mettre le feu à ces monticules d’immondices pour les détruire. Une initiative qui n’était pas sans risque, avec les fumées dégagées par ces gigantesques feux.
Dès lors, comme l’a mentionné ce vendredi 13 septembre, le Porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Billie By Nzé, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, «l’apport du Génie militaire vise à ramener la situation à un état acceptable». Les riverains de Nzeng-Ayong qui regardaient avec intérêt le travail du génie militaire ont cependant estimé qu’«on a trop attendu avant d’agir». «Nous qui vivons non loin de ces décharges avons désormais affaire à de nombreuses bestioles et aux rats qui atteignent des tailles démesurées. Nous sommes envahis», a lancé un autre habitant de la zone.
Globalement, l’entrée en scène du génie militaire rassure les populations, fortes de l’adage de consolation, «mieux vaut tard que jamais». «Il était temps que de vraies décisions soient prises. Les odeurs, puis les feux par ci et par là risquaient d’amener des problèmes sanitaires dans notre pays. Il faut saluer ceux qui ont voulu enfin que ces ordures soient ramassées», a dit une commerçante exerçant aux abords du Rond-point de Nzeng-Ayong.
L’opération, selon le Porte-parole de la présidence de la République, peut durer dans le temps. Elle reste cependant une opération ponctuelle en attendant le retour à la normale. L’armée a ses missions régaliennes qui ne sont pas le ramassage des ordures, a précisé Billie By Nzé.
