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Organisation des Primaires au PDG : Une belle farce ?

L’annonce de la candidature d’Ali Bongo, ce début de semaine à Port-Gentil continue de susciter moult débats et commentaires, particulièrement au sein de l’opinion publique. Si certains voient en cette candidature un ouf de soulagement, d’autres par contre considèrent que le choix du porte-étendard du Parti Démocratique Gabonais (PDG) à la prochaine présidentielle aurait dû émaner de l’organisation des primaires.

Un coup de force ! C’est ainsi que les détracteurs d’Ali Bongo Ondimba qualifient sa déclaration de candidature à la présidentielle à venir, en début de semaine dans la capitale économique du Gabon. Ce qui, à leurs yeux constitue une insulte au peuple gabonais et n’entendent pas le cautionner sans mot dire. Un point de vue, évidemment rejeté par les têtes pensantes du PDG qui soutiennent haut et fort que cette annonce ne rame pas à contre-courant des règlements et statuts du « parti de masse ».

A en croire Faustin Boukoubi, Secrétaire général du PDG dans une interview accordée récemment à nos confrères de l’Union, est d’avis que la procédure de désignation a bel et bien été respectée. Un argumentaire puisé de l’article 27 du congrès de 2013. Lequel article stipule, s’il vous plait, que : « le président du parti est le candidat unique du parti à l’élection du Président de la République. Il est investi au cours d’un congrès convoqué à cet effet ».

Pas besoin d’être spécialiste en droit pour comprendre que le patron du PDG, est de facto « candidat naturel ». Du coup, le porte-étendard de cette formation politique ne peut qu’être Ali Bongo Ondimba. Sauf que sans même attendre la tenue de ce fameux congrès, ne serait-ce que pour respecter la forme, l’homme a décidé délibérément d’annoncer qu’il est candidat. Précipitation ou stratégie politique ?

Une procédure antidémocratique ?

Difficile de répondre à la question, mais toujours est-il que cette procédure de désignation du candidat à la présidentielle au sein du PDG, vient en quelques sortes légitimer la naissance du courant interne « Héritage et Modernité ». Un groupe de parlementaires frondeurs qui a décidé de voler à rebours de toute décision du parti et réclamer plus de transparence et de démocratie dans leur famille politique. Pour Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga et bien d’autres acteurs dudit courant, la démocratie est asphyxiée dans leur formation politique et il ne s’agit nullement d’acte de rébellion, mais plutôt d’une démarche consistant à ouvrir le parti à plus de débats et de démocratie voire une meilleure gouvernance politique arrimée aux standards de la démocratie moderne.

Il faut donc s’attendre à des mécontentements et peut-être des démissions de certains membres aux ambitions présidentielles. Le scénario n’est pas inédit au Gabon ! On se souvient qu’en 2009 déjà, à la suite du même mode de désignation de candidat, le parti a enregistré une série de démissions d’hiérarques tels le défunt André Mba Obame, Jean Eyeghe Ndong, Paulette Missambo, Jacques Adhiaenot, Medi Teale et bien d’autres. Ces derniers, mécontents de la procédure d’investiture ont préféré évoluer en électrons libres, pour ne pas, disaient-ils cautionner cette « mascarade ».

Fort de tout ce qui précède, on est tenté de croire que l’organisation des primaires s’apparente à de la « diversion », tant la procédure de désignation du candidat au scrutin présidentiel au sein du PDG reste soumise à l’esprit de l’article 27 du congrès de 2013. Il serait opportun que le directoire du parti engage des réformes tenant compte de l’organisation des primaires. Ce qui évitera les débats relatifs à la légitimité du candidat, chargé de défendre les couleurs du parti.

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